ALBA

CHAPITRE 14

Louis en média

PDV ALBA :

Je me trouve dans une situation plus que délicate. Je n'ai jamais voulu avoir une gamine dormant sur mon dos. En fait je n'ai littéralement jamais voulu l'approcher. C'est pourtant flagrant que j'agis bizarrement, je ne souhaite créer aucuns liens, et voilà que je porte une enfant.

Je ne sais pas comment, elle m'a littéralement attirée, comme si elle m'avait hypnotisée. Peut-être qu'elle n'en a pas conscience, mais je n'avais clairement aucun contrôle sur mon corps. Je ne sais pas qui elle est, mais je déteste ma situation.

J'avais essayé d'empêcher mon corps de bouger lorsque je l'avais mise sur mon dos, ou quand je l'avais léchée affectueusement, mais c'est comme si mon corps ne m'obéissait plus.

Voyant qu'elle s'y plaisait, et que malgré toute ma volonté je n'arrivais pas à bouger mon corps pour la décrocher de mon dos, j'avais capitulé. Je m'étais donc avancée vers Eliaz qui m'attendait, toujours aussi impassible. Il ne semblait même pas étonné qu'une petite fille soit sur mon dos.

Je me mis à côté de lui, attendant le départ. Avant que je ne sois contrôlée par cette petite fille, il avait l'intention d'aller quelque part. Et puis je ne m'inquiétais pas, la petite fille finirait bien par en avoir marre et descendra de mon dos. De plus, elle n'avait pas l'air bien dangereuse, alors j'allais laisser ce mystère d'hypnotisation de côté.

Eliaz se retourna et continua d'avancer, moi à ses trousses. De toute façon je n'avais rien d'autre à faire que de le suivre. C'était la seule personne que je connaissais un tant soit peu et qui m'inspirait de la confiance. M'approcher d'autres personnes était hors de question, j'en avais déjà côtoyé quatre en arrivant ici, c'était bien assez. Alors je restais auprès d'Eliaz, vu que je n'avais pas d'autres choix. Et puis, il devait sûrement me surveiller ou me protéger, quelque chose du genre. En tout cas, inconsciemment, je pense, nous restions tous les deux, comme si cela semblait normal que ce soit avec lui que je sois, et non avec Scott ou même Joshua.

D'ailleurs ces deux-là n'avait rien dit à Eliaz, ils l'avaient tout simplement laissé s'occuper de moi. Comme si, même pour eux, cela avait semblé logique. Scott ne m'avait rien proposé, comme visiter le camp toute seule ou l'accompagner. Non, il m'avait juste laissée avec Eliaz.

Je ne peux pas dire que cela me déplaisait, non, ça m'arrangeait. Je serais restée avec lui de toute manière.

Nous marchions entre plusieurs caravanes, des chemins assez grands et plutôt anguleux. Ils étaient vraiment beaucoup dans ce camp. Des enfants passaient à côté de moi en riant, sans tout de même oublier de me lancer un regard apeuré quelques milli secondes. Mais aussi étonnés après avoir vu l'enfant sur mon dos.

Les adultes rangeaient le linge pendu sur des cordes, reliées de caravanes en caravanes. D'autres détachait les fils de lanternes et d'ampoules que j'avais aperçues la veille.

Nous passions aussi devant de grands carrés d'herbes desséchées, tous reliés les uns aux autres, sûrement l'endroit où les tentes avaient été plantées. Il semblait, qu'elles avaient été toutes reliées ensemble, comme si toutes les tentes s'assemblaient entre elles. Le terrain délaissé était immense, cela avait dû être beaucoup de travail de les monter et démonter.

Ce qui restait le plus intriguant était la peau des Métamorphes. Oui, leur peau. En ignorant leurs regards surpris, en colère ou apeurés, j'avais pu découvrir certains morceaux noirs dépasser de leurs vêtements. Pour d'autres, ce morceau qui semblait être en fait une sorte de dessin à même le corps était clairement visible. Le plus étrange était qu'ils avaient tous le même, certes de différentes tailles et à différents endroits, mais cela restait le même.