PDV ALBA :
Il était vingt heures passé. Maman et moi avions fini d'étudier. J'avais appris beaucoup de choses, notamment en mathématiques. C'était plus complexe qu'avant parce que maman avait commencé le programme du lycée avec moi. Mais je m'en sortais tout de même bien avec seulement quelques explications. Maman disait que j'étais très intelligente.
J'étais dans ma chambre, à l'étage, sur mon lit, en train de lire un Jules Verne. Papa était en retard, d'habitude il rentrait à vingt-heures pile. Mais je ne m'inquiétais pas, il devait avoir beaucoup de travail. Après tout, il avait trouvé son nouvel emploi il y a trois semaines, tout comme cette nouvelle maison où nous habitions.
Je l'aimais bien, elle était grande, spacieuse, et j'avais une chambre rien qu'à moi. J'étais plutôt heureuse. Cependant, je ne comprenais pas pourquoi nous déménagions autant. Mes parents disaient qu'ils aimaient bien bouger et découvrir de nouveaux endroits. A l'époque, cette explication me suffisait.
Je me rends compte maintenant qu'il y avait en fait de quoi s'inquiéter. Mais une gamine de huit ans, c'est naïf, c'est innocent, c'est crédule.
Il était rentré tard. Quand j'avais entendu les clés tourner dans la serrure, j'étais tout de suite descendue au rez-de-chaussée pour l'accueillir. Maman aussi. Il avait un visage inquiet et fatigué, mais quand il me vit, il me sourit, comme si ce que j'avais perçu n'était qu'un mirage. J'y ai cru.
Maman et papa se regardèrent bizarrement, mais changèrent vite d'attitude quand ils virent que je les observais.
- Le repas est prêt, dit ma mère. Allons manger.
Mon père hocha la tête en souriant et se débarrassa de ses affaires. Puis il mit ses chaussons, d'un air tranquille. Je le fixais de mes yeux verts perçants, il y avait quelque chose qui clochait. Je ne sais pas quoi, mais j'avais l'impression qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond.
Mon père voyant que je restais plantée là, dans le couloir de l'entrée en train de le regarder, décida de me porter et de m'emmener dans le salon. Ma mère avait déjà installé la table, elle était en train de remplir les assiettes. Des pâtes à la carbonara. J'adore ça. C'était un de mes plats préférés.
C'est bizarre, ce matin, maman avait dit qu'elle ferait des brocolis. Avait-elle choisi une autre recette voyant que papa ne rentrait pas à l'heure habituelle ?
Une recette qui me ferait plaisir...
Je balayais cette pensée de ma tête, elle avait le droit de changer d'avis. Surtout si c'était pour des pâtes à la carbonara.
Papa me déposa sur ma chaise, ses yeux verts foncés aux reflets noisette, me regardaient avec amour. Papa est le meilleur. Maman aussi. Je les aime beaucoup.
Il me fit un bisou, sa légère barbe me chatouilla. Il m'en refit un autre et frotta son visage contre le mien. Je rigolais, mon papa c'était comme un gros chat, mais humain. Il me faisait tout le temps des câlins.
Maman elle, elle me faisait pas de câlins. Elle me faisait des bisous. Elle n'était pas branchée niveau contact. Mais elle était douce, et très gentille. Mais j'avoue que parfois elle faisait peur, comme quand papa faisait une bêtise. C'était à la fois effrayant et drôle.
Moi, elle me grondait que très rarement. En même temps, je ne faisais pas de bêtise. Maman disait que j'étais trop intelligente pour ça. Papa faisait semblant de se vexer à chaque fois qu'elle disait ça.
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ALBA
ParanormalLa brise du vent, les rayons du soleil sur son pelage. L'odeur de la terre et des fougères. Les bruits des proies aux alentours. C'est le quotidien d'Alba, qui depuis dix hivers, vit dans une forêt sauvage des Pyrénées, sous sa forme de Métamorphe. ...