CHAPITRE 27

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J'aime beaucoup introduire des éléments drôles, permettant de détendre l'atmosphère dans mes écrits aux airs sérieux. Ça permet de ne pas trop se prendre la tête. Je crois que ça se ressent.

Mais j'aime mélanger l'insolite et le sérieux. Cet assemblage m'a toujours plus.

Et j'espères qu'à vous aussi !

***

            

PDV ALBA :

Tout allait beaucoup trop vite. En une journée seulement j'avais vécu beaucoup de choses, mon cerveau allait finir par exploser. Et bien que j'aie dormi pendant plusieurs heures cet après-midi, j'étais déjà à bout.

Mais je me devais d'être forte, comme je l'avais été depuis dix ans. Tout d'abord parce que je détestais me sentir faible, j'aimais savoir que j'étais puissante et que je pouvais réaliser n'importe quoi. Mais aussi, car je ne voulais pas gâcher la mort de mes parents. Rester faible, ne rien faire, ne pas bouger de ma forêt, n'était pas la bonne solution. Qu'auraient pensé mes parents ? Ils auraient eu une véritable lâche en face de leurs yeux qui se voilait la face sous des principes absurdes.

Des principes tellement imprégnés dans mon être que j'avais encore du mal à m'en séparer.

Mais c'était fini tout ça. J'allais avancer, j'allais vivre, et si manier le camouflage me permettait d'être tranquille, alors je le ferais. Si le camouflage pouvait me sauver la vie alors je le ferais. Je ne voulais pas avoir à faire aux Alphas Suprêmes, je n'en avais pas envie, et je n'en voyais pas la nécessité. C'était peut-être avouer que se cacher était la meilleure solution, mais ce n'était pas totalement cela. Ce n'était pas de la lâcheté non plus, après tout, je n'avais aucuns buts, objectifs à aller les rencontrer. Ce n'est pas comme si j'avais des choses en commun avec eux excepté mon statut. Je n'avais aucuns liens avec eux. Je n'avais rien à régler avec eux, donc pas besoin de confrontations.

Apparemment, selon Scott, mon arrivée était un problème pour eux. J'étais considérée comme une menace. Mais pour quoi ? Pour leurs territoires ? Pour assouvir leurs ambitions ? Pour leurs rayons de contrôle sur les Meutes Pionnières vivant dans les villages ? Je ne savais pas, j'y avais réfléchi, je ne vois pas en quoi j'irai me préoccuper de tout ça. Croyaient-ils que j'allais voler leurs pouvoirs ? Leurs puissances ? Juste parce que j'étais moi aussi une Métamorphe Suprême ? Quelle avidité. Je faisais peut-être des conclusions hâtives, après tout, je ne savais pas grand-chose. Mais ce sont les premières suppositions qui me sont venus à l'esprit.

Maintenant que j'avais découvert que je n'étais pas un monstre, la seule de mon espèce, j'aspirais à une vie joyeuse. Une vie que je n'avais pas eue depuis dix hivers. C'est tout ce que je voulais. Du repos.

Alors autant tester tout de suite le camouflage. Mais comment ? Quelle question existentielle ! Je devais penser à quelque chose qui s'effaçait, quelque chose d'imagé. Mais là, actuellement mon cerveau était trop confus pour trouver ne serait-ce qu'une idée. Tout plein de questions imprononçables voyageaient de neurones en neurones. Soudain, une pensée resserra mes entrailles.

Eliaz.

- Qu'y-a-t-il ?

Pendant ma réflexion intérieure, il s'était déplacé, s'était assis sur la banquette près de moi. Il avait appuyé ses coudes sur la table vernis en face de lui et lisais un journal. Il était possible de changer la hauteur de la table, et c'est ce qu'il avait fait. Auparavant c'était plutôt une table basse, maintenant elle était plus en hauteur, permettant à Eliaz de s'y poser.

ALBAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant