CHAPITRE 36

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Comment vous prononcez "Eliaz" dans votre tête ? 

***

PDV ALBA :

Avec la force du désespoir je me délogeai de l'emprise de ces personnes qui m'éloignaient d'Eliaz. Des cris de surprise s'échappèrent et parvinrent jusqu'à mes oreilles défectueuses. Mais je n'en avais que faire. Ma vue était trouble, j'étais vaseuse.

Dans mon mouvement plus qu'incertain je tombais par terre et roula sur moi-même, mon pelage se mêlant à la terre fraichement retournée il y a quelques minutes. Enfin, je crois que c'était il y a quelques minutes, je ne savais plus trop.

Je sentis de l'affolement dans mon environnement. Des gens se rapprochaient de moi, sûrement pour m'éloigner encore une fois d'Eliaz.

Je me relevais difficilement, tremblante et complètement dans le flou. J'avais l'impression de tanguer, que je n'arrivais pas à rester droite sur mes quatre pattes.

Que devais-je faire ? Sauter sur Charles et lui faire sentir la souffrance que je ressentais en cet instant ? Avec cette immense faiblesse que je ressentais ? Ou alors me rapprocher d'Eliaz et ne plus souffrir ? Comment savais-je que je n'allais plus souffrir ? L'instinct ?

Je n'arrivais plus vraiment à réfléchir comme il le fallait. Je remerciais Charles de m'avoir fait bouger par la colère et me rapprochais lentement d'Eliaz. Charles n'étais plus qu'un personnage secondaire dans mes pensées actuelles. Après avoir réussi à bouger, ce n'était pas ma colère envers le barbu qui surplombait. Non, c'est la délivrance, la liberté.

La liberté de me rapprocher de nouveau d'Eliaz.

J'avais tellement mal. Mes muscles étaient extrêmement crispés et m'empêchaient de bouger convenablement. Mes articulations grinçaient toutes et me faisaient tellement souffrir que j'étais obligée de serrer la mâchoire à en perdre mes canines. Le tout ponctué par des sensations de brulure avides grignotant chacune des parcelles de mon corps. Tout cela s'immergeant dans chaque veine, chaque organe, chaque muscle. Tout.

Et en plus, je ne tenais pas sur mes pattes.

Va te faire foutre la faiblesse.

Tandis que je marchais à l'allure d'un escargot myope et sourd, des mains s'accrochèrent à mon pelage, tentant de me retenir d'avancer. Mais cela ne me faisait rien. D'autres mains s'accrochèrent encore à moi. Bientôt c'était tout un attroupement qui se tenait là, essayant de me faire reculer.

Tout ce que je faisais était de grogner, de ne penser à rien d'autre que d'avancer. J'avais un but et personne ne me bloquera le passage. Je résistais comme une folle, quitte à marcher sur quelqu'un.

J'allais atteindre mon but.

- C'est bon ! Lâchez-la ! Et éloignez-vous de lui il est sur le point de tous vous dévorer ! Charles tu as pu voir qu'ils ont réussi à bouger alors arrête de les faire souffrir plus que nécessaire ! Tu as obtenu ce que tu voulais ! Cria la voix du gentil aux yeux Noisettes.

- Il y en a plus qu'assez ! Cria ensuite la femme asiatique.

Je ne les voyais pas, mais je les entendais et c'était déjà ça. Tout ce que je percevais nettement était Eliaz qui était en train de se débattre avec une vingtaine de personnes. Il les mordait, les griffaient férocement, sans même utiliser son énergie il faisait des ravages. Je sentais la peur, l'impuissance et la culpabilité, des deux côtés.

Des deux côtés ?

Ceux qui nous empêchaient d'avancer n'étaient-ils pas censés être...Méchants ?

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