CHAPITRE 54

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Charles en média.

PDV ELIAZ :

De minuscules cailloux crissèrent sous mes pieds à travers l'herbe touffue et pourtant aplanie du camp. Je tenais toujours la main d'Alba dans la mienne, d'une façon plus que naturelle. Je ne lui avais même pas demandé la permission, je l'avais juste prise. Et elle n'avait rien dit.

Je pense que le contact de nos paumes était un soulagement. Désormais, dès que l'on se touchait, j'avais un sentiment de bonheur indescriptible. Une sensation de fraicheur se propageait dans toutes les extrémités de mon corps. C'était comme si l'on se complétait une fois le contact mis en place. J'avais l'impression que nos énergies et nos âmes se touchaient. Et ça faisait du bien.

La grande tente de couleur rouge se présenta enfin devant nos yeux. Elle était imposante. Une petite court semblait s'être naturellement crée tout autour, laissant un espace entre elle et les habitations des Métamorphes. Le tissu semblait épais, une sorte de porte, faite de la même texture, se présentait en son centre.

Charles était devant l'entrée, il semblait avoir une vive discussion avec ses interlocuteurs. Beaucoup rentraient à l'intérieur de la tente en soulevant le pan de tissu rouge faisant office de fermeture. Tout autour, s'agitait de nombreuses personnes, certains partaient, d'autres arrivaient, le tout dans une atmosphère plus que bruyante et énergique.

J'avais envie de retourner dans mon camping-car. Trop de monde.

- Eh, regarde, c'est eux, ils sont là...

- Chut, tais-toi, ils peuvent nous entendre. Allons-nous-en, nous ne sommes pas autorisés à participer à la réunion.

- Dommage, j'aurais bien voulu y assister...

- Tu n'as pas intérêt à les écouter avec ton ouïe, d'autant plus que les Alphas ont tendance à avoir un instinct développé quand il s'agit de l'espionnage...

- Oui oui je sais maman.

Nous voyant approcher, de nombreuses conversations fusèrent. Encore. Les Métamorphes non autorisés à participer à la réunion s'en allait petit à petit de la cour pour rejoindre leurs habitations et vaquer à leurs occupations. De nombreux regards se posaient sur nous, je gardais la tête haute. Il ne fallait pas se démonter face à autant d'attention, mais au contraire, la renvoyer.

Mon regard transperça chacune des personnes situées sur la place. Les yeux se détournèrent rapidement.

Bien.

Charles tourna la tête et nous aperçut. Ses yeux s'illuminèrent tandis que mon visage et celui d'Alba se renfrogna. En toute synchronisation.

C'est-à-dire que notre dernière rencontre avec Charles n'avait été que très peu plaisante. Nous avions compris qu'il ne cherchait qu'à nous aider, mais la rancune était toujours là. Nous avions beaucoup souffert.

Il se détachait rapidement de ses interlocuteurs qui finirent par rentrer dans la tente avant de nous lancer un bref regard curieux. Charles s'approcha vers nous tandis que nous approchions de l'édifice. Nous nous arrêtâmes rapidement lorsque Charles enclencha tout de suite la conversation, à peine arrivé en face de nous.

- Content de vous voir réveillés, nous dit-il calmement.

Ma bouche se pinça, je n'avais pas du tout envie de lui parler. Je m'efforçais de penser au fait qu'il nous avait protégé pendant trois ans, que c'était grâce à lui que nous étions ici désormais, en sécurité, que c'était grâce à lui qu'autant de personnes étaient désormais de notre côté.

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