PDV ALBA :
C'était comme si je retrouvais l'usage de tous mes sens d'un seul coup. Dès qu'Eliaz avait ouvert la porte, l'ensemble de mes sens s'étaient déployés pour découvrir le paysage qui me faisait face.
Des centaines de caravanes, et encore plus de tentes s'étendaient devant mes yeux. Des équipements de tous types étaient éparpillés sur toute la surface du sol. Je voyais même quelques réservoirs d'eau, parfois des panneaux photovoltaïques sur certaines caravanes, des fils surmontés de petites ampoules s'éparpillant sur le camp, et même le son de l'écoulement de l'électricité dans différentes installations.
Je ne savais pas exactement comment ils produisaient de l'électricité si loin du système humain et de quelconque centrale nucléaire, mais je leurs tirais mon chapeau.
Le souffle me manquait tellement le paysage était impressionnant, haut en couleur, animé comme jamais. Le camping-car était légèrement surélevé ce qui nous donnait une vue prenable sur l'ensemble de la construction. Des caravanes étaient placées tout autour de nous, comme une sorte de barrière, tenant la garde. Il n'y avait qu'une seule ouverture, droit devant.
En observant un peu mieux, je discernais un mur de brique, d'environ trois mètres, entourant l'ensemble du camp. A intervalles réguliers, se trouvaient des espèces de meurtrières, permettant aux Métamorphes du camp d'apercevoir l'extérieur sans avoir à sortir.
Je remerciais intérieurement le fait d'être une Métamorphe, sans cela, je n'aurais même pas vu plus loin que le bout de mon museau.
Les expressions Métamorphes d'Eliaz, contenus dans ses souvenirs, me revenaient sans arrêt.
C'était un véritable château fort. C'était incroyable d'avoir pu cacher une telle construction aux yeux des humains. Je me demandais comment ils avaient fait. Ce serait probablement l'une de mes questions pendant la réunion, j'étais bien curieuse de savoir.
Après un instant de stupéfaction, Eliaz et moi avancions finalement, nous détachant de son camping-car. Il ne fallait pas nous éterniser, du monde nous attendait.
Me tenant toujours la main, il s'avança parmi les dédales de caravanes et de tentes. Nous nous repérions grâce à nos oreilles, cherchant les voix de Scott ou de Nana. Nous avions vu la plus grosse tente depuis le camping-car, mais ne connaissions pas le chemin exact, le camp était vraiment trop grand. Au moins, nous avions un visuel et une direction à prendre, bien qu'elle ne soit pas claire.
C'est fou, il y avait même quelques tipis. Et probablement d'autres moyens d'habitation que je n'avais pas encore découverts, peut-être dissimulés par d'autres installations.
Nous déambulions donc à travers les multiples abris, rencontrant plusieurs Métamorphes. Ils s'apostrophaient, se parlaient, et semblaient heureux. Sûrement parce que nous étions réveillés et qu'ils n'avaient plus à combattre.
Je découvrais de nouveaux visages, de nouveaux physiques, de nouvelles odeurs.
Mais une chose était plus remarquable que d'autres. Les regards. Allant du curieux, soulagé, joyeux, au fasciné, intimidé, ahuri.
Je pouvais déduire tellement d'émotions différentes à travers leurs expressions. Mon cœur battait à cent à l'heure face à tous ces visages se tournant vers nous pour me montrer des mimiques aussi diverses qu'étonnantes.
Je pensais obtenir de la méfiance, de la rancœur, mais pas cette multitude plutôt positive de sentiments. Eliaz resserra sa prise autour de ma main. Il ressentait les mêmes choses que moi. Je ne pouvais pas lire dans son esprit. Notre communication via l'esprit s'arrêtait à la connaissance des émotions, sentiments de l'autre. Je pouvais aussi parler avec lui via l'esprit, lorsque nos pensées étaient claires et distinctes et que nous avions l'intention de discuter. Mais il nous était mutuellement impossible de voyager dans les consciences de l'un ou de l'autre. Il fallait forcément que ce soit une transmission voulue.
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ALBA
ParanormalLa brise du vent, les rayons du soleil sur son pelage. L'odeur de la terre et des fougères. Les bruits des proies aux alentours. C'est le quotidien d'Alba, qui depuis dix hivers, vit dans une forêt sauvage des Pyrénées, sous sa forme de Métamorphe. ...