ALBA

CHAPITRE 59

Priam en média.

PDV ELIAZ :

Les yeux de Charles se dirigèrent vers nous.

- Cette réunion est essentiellement faire pour vous. Notre objectif est d'éclairer votre luciole.

Je hochais lentement de la tête, le regard rivé sur Charles.

- Durant ces trois années, continua le Suprême barbu, il nous a été facile de reconstituer l'histoire nous menant à cet instant précis. Ce fut notamment grâce aux nombreuses informations que certains d'entre nous possédaient, sans pour autant les avoir partagées. Ce qui fut une erreur. Nous allons vous dévoiler le passé, mais aussi le pourquoi du comment de toute cette histoire. De pourquoi Scott tenait tant à te retrouver lorsque tu t'es enfuie dans la forêt après ta capture, Alba. De pourquoi Johanna était si surprise de voir que tu étais vivante. D'expliquer pourquoi, toi, Eliaz, tu as été un pantin sous les ordres de ton père pendant toutes ces années. Mais aussi pourquoi ton père n'a pas ordonné aux Traqueurs de te ramener auprès de lui. Et encore pleins d'autres choses dont vous n'aviez aucunes réponses.

Mon sourcil se haussa. Après mûre réflexion, j'avais trouvé cela impossible que les Traqueurs ne m'aient pas trouvé. J'avais certes activé Croco, pendant près d'une semaine après ma fuite, mais j'avais été seul, aucune autre énergie Métamorphe ne pouvait se mélanger à la mienne et m'effacer aux sens de tous. Car même si Croco était puissant, une minuscule part de mon énergie bestiale restait toujours détectable. J'avais été trop naïf de croire que je n'avais pas été repéré alors que les Traqueurs de mon père étaient diablement doués. De même, après que Scott m'ai trouvé, sous l'effet d'une trop forte confiance en soi, je m'étais éloigné plusieurs fois de la meute. Mon énergie, bien qu'extrêmement faible, aurait pu être repérée par ces fins limiers que sont les Traqueurs.

Quel idiot je fais.

Mais c'est vrai que, désormais, la question se posait. Les Traqueurs m'avaient trouvé, mais pourquoi ne m'avaient-ils pas ramené ?

Charles s'abaissa légèrement sur son pouf, ses traits se durcissant. L'atmosphère dans la tente était devenue sérieuse, un silence sacré pesait. Ses lèvres s'ouvrirent une nouvelle fois.

- Priam je pense que tu es la bonne personne pour commencer ces explications.

Son regard se planta dans les yeux ambre d'un jeune homme châtain à la peau doré. Si je me souvenais bien de sa présentation, c'était un Alpha de Grèce, dirigeant la région de l'Attique Métamorphe sous l'autorité de Dymas Ioannis. Il avait bien précisé, que Dymas était un Bêta Suprême et non un Alpha Suprême. La Grèce entière était dirigée par un Bêta Suprême. Je n'en avais jamais entendu parler. Maintenant que le sujet était mis sur le gazon, mon père ne m'avait jamais rien appris sur la Grèce. J'avais moi-même obtenu quelques infos au fil des années mais pas grand-chose. Le peuple Métamorphe Grec était très renfermé et il ne dévoilait pratiquement jamais rien aux autres pays de ses affaires internes. Ils avaient pour habitude de garder sévèrement leurs frontières, très peu d'étrangers y entraient depuis maintenant 31 ans (en comptant mes trois ans dans le Cocon). Les informations ne circulaient que très peu, même avec internet. Cela avait-il un rapport avec ce que j'allais apprendre aujourd'hui ?

Priam se redressa légèrement sous le regard du Suprême. Il se trouvait en face de moi, un peu décalé vers la droite. Il était assis de façon formelle sur son pouf rouge. C'était un homme d'une vingtaine d'années, pas moche et bien bâti, les femmes devaient lui courir après. Pourtant, il s'échappait de lui un sérieux notable. Ses gestes semblaient calculés, presque comme un combattant surentraîné. C'était peut-être ce qu'il était d'ailleurs.