Chapitre 41 (corrigé)

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Ils avançaient rapidement, certes, mais courir un sprint... il ne fallait pas rêver. Même si Heilin n'avait pas combattu avec autant d'acharnement que Dageus, les ennemis qui s'étaient mis sur sa route n'en avaient pas moins été coriaces à leur manière. Heureusement, leur île n'était pas très grande.

– Heilin.

L'appel de Dageus lui fit prendre conscience qu'elle marchait trop vite et devant tout le monde. Elle adapta sa marche pour revenir au niveau de son compagne qui enveloppa sa main serrée en poing dans l'une des siennes. La jeune femme se détendit en expirant.

– Si Meeder ne tient pas jusque-là, je voudrais que tu partes avec Kiera et Roy.

– Non !

Le refus fusa autant de sa part que de celle du guépard. La sorcière les dévisagea en silence tout en profitant de leur ralentissement pour se mettre à leur niveau.

– Il faudra quelqu'un pour s'occuper du clan hors de Helldown, tenta-t-il de raisonner.

– Matt, Devis et les autres sauront gérer jusqu'à notre retour, certifia-t-elle.

Il sembla surpris de sa confiance en leurs capacités.

– Tu as pris un coup sur la tête, Ta Magnificence ? se moqua-t-elle. Le vilain tigre zombi t'as trop tapé sur le crâne ?

Il attrapa sa main qu'elle ne cessait d'enfoncer par à-coups dans son flanc pour le taquiner.

– Je ne rigole pas, Heilin !

Heilin se figea et perdit son sourire. Elle manqua de se moquer par un « chacun sa période de tête de nœud » mais se retint, pas certaine qu'il apprécie son humour. A la place, elle plongea ses yeux dans les siens, la plus sérieuse du monde :

– On doit donc rentrer ensemble, Dageus !

– Étrange, murmura-t-il. Ça ne remonte pas à longtemps, pourtant, le fameux : « Si ça implique que je devienne comme toi, alors merci, mais non merci! ». Bien que j'aimais beaucoup le « je préfère mourir que d'être Vanadis ».

– Ha oui ! Ça tu t'en souviens ! railla-t-elle. Mais ton propre comportement, Monsieur Ordre, tu ne risques pas d'en parler.

– Je suis l'Odin !

– Naaan ? se moqua-t-elle en roulant des yeux. Je croyais devenir Mère Noël.

– Désolé de t'éloigner de ta vocation.

– Je te pardonnerai quand tu m'auras emmené dans les forêts de ton enfance dans le Michigan ! Pas avant ! trancha-t-elle tout à fait sérieuse.

Il haussa un sourcil avant de rigoler. Il entrelaça à nouveau leurs doigts et serra légèrement sa prise.

– On fera ça. Mais si tu veux vraiment connaître les forêts de mon enfance, il faudra se rendre en Europe.

– Tu es vraiment italien ? s'étonna Kiera.

Personne n'avait pu échapper à une miette de leur conversation privée. Ils n'en eurent aucune honte.

– Du côté de mon père, approuva-t-il.

– J'adorerais visiter l'Italie, s'extasia la sorcière.

– Et pas la France ? Tu me surprends, commenta son partenaire.

La rouquine grimaça.

– Les sorcières peuvent rester là où elles sont. Merci.

Helldown #2 - Ville de glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant