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Debout, les mains collées au carreau du hublot, je regarde les étoiles danser devant mes yeux

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Debout, les mains collées au carreau du hublot, je regarde les étoiles danser devant mes yeux. Le noir de l'espace ne l'est plus tellement avec les nuances roses, orange et bleu des étoiles.
Je presse mes paumes plus fort contre la vitre, et une main se pose sur mon épaule.

- tout va bien Ydy ? Demande Cray

- tout va bien, je suis juste un peu stressée

Il sourit, et un des agents entre dans la pièce, et s'adresse à moi :

- nous y sommes presque, il faut y aller.

Un bref regard à l'espace derrière moi ainsi qu'à Cray, et je me dirige vers l'agent, en même temps que vers ma nouvelle vie.
Cray part derrière moi et me suit, je remarque que je ne fais que toucher mes cheveux, signe que je suis stressée, comme avant mon examen d'études humaines. Nous entrons dans une pièce, la plus grande que j'ai vue dans la navette jusqu'alors, où patientent Mme Jeyfer et d'autre agent encore.

Je respire plus fort que ce que j'en ais l'habitude, et le tube à ma droite me fait peur. Un tube d'au moins deux mètres, séparé en deux parties sur la longueur, celle du bas est métallique dont s'émanent de nombreux tuyaux tandis que l'autre est une paroi en verre translucide. Il est posé sur le sol, dans sa longueur, et je ne peux m'empêcher de me dire que je serais à l'intérieur dans quelques minutes.

- Ydy, prête pour la grande aventure ? Lance Mme Jeyfer

- Bien sûr, m'entends-je dire

Je suis effrayée, et le seul moyen de me calmer, c'est de serrer la main de Cray qui c'est retrouvée dans la mienne je ne sais comment. Mes mains sont glacées, à cause du test de santé que j'ai fait il y a quelques minutes ou à cause du hublot ? Je ne saurais le dire.

- très bien, parce qu'il est temps d'y aller, nous sommes suffisamment proches de la Terre désormais.

Sur les mots de Mme Jeyfer, le tube à côté de moi s'ouvre, ne faisant rien d'autre que m'inviter à y entrer. De plus que tout le monde me regardait avant de regarder le tube. Je pris une grande inspiration, on étouffait ici. Je me retourne, regarde Cray dans ses yeux couleurs pêche, et je bascule dans les bras de mon frère.

- à très bientôt, dit-il

- je ferrais de mon mieux, fis-je, tu vas me manquer.

- À moi aussi, Ydy, à moi aussi.

Je ne peux m'empêcher de me dire que ça sera la dernière fois qu'on m'appelle Ydy pour un très long moment. Je me détache de lui, et referme mes bras autour de moi. Je touche mes bras, mes coudes, mes épaules. Et je dis au revoir à mon corps.
J'entre dans le tube, et une pensée vient me hurler un doute que je ressentais depuis des mois déjà « et si ça ne marchait pas ? Et si au lieu d'être envoyée sur Terre quelque chose m'arrivais ? » Je commence à haleter, je ne suis plus du tout sure de vouloir le faire, mais je n'ai plus le choix maintenant, parce que la paroi de verre se referme sur moi.
Et pour une dernière fois, j'observe mon reflet dans la vitre, et sans le vouloir mes yeux se ferment.

Dans la seconde qui suit, mes yeux s'ouvrent à nouveau. Ma première pensée fut que le transfert n'avait pas marché, puis je remarquais qu'il n'y avait aucune paroi de verre devant moi, seulement des planches de bois blanches. Je tourne la tête et découvre que j'ai changé d'endroit. Je suis dans une chambre. Mais surtout, je suis sur Terre.

Un haut-le-cœur me prend soudainement, je me lève d'une traite, et marche en titubant vers la porte. Je l'ouvre, et parcours le couloir qui s'offre à moi à toute vitesse. J'entre dans une pièce au hasard. Une pièce de taille moyenne, qui contient toute sortes d'objets étranges.
Je me dirige au hasard vers une sorte de chaise et découvre qu'elle contient un couvercle que je soulève juste à temps avant que je me mette à vomir.

Je me redresse, et respire à pleins poumons « bienvenue sur terre Ydy » pensais-je en soupirant. Je me lève, et découvre la pièce autour de moi : un meuble surmonté de demi-globes creux, une sorte de chaise blanche dont de dossier est large et dont les pieds sont remplacés par un seul et épais pied, une paroi de vitre debout sur le sol, je distingue derrière un tuyau argenté qui est relié au mur.

Sans que je m'y attende, une femme surgit de la porte, c'est à ce moment que je réalise réellement que je suis sur Terre, aucun doute, cette femme est humaine. Sa peau est d'un beige qui me rappelle les yeux et les cheveux de Cray, elle n'a pas de tâche sur sa peau, et ses yeux ne sont pas de la couleur de ses cheveux.

- Ellie, tu vas bien ? Dit-elle en attachant ses cheveux blonds cendrés en chignon désordonné « sa mère, pensais-je, c'est sa mère »

- oui, ça va, enfin... Je ne sais pas, je ne me sens pas très bien.

Elle regarde la « chaise » et s'approche de moi pour me toucher le front.

- tu es malade, chérie, vas te recoucher

Je commence à hocher la tête, quand je me vois dans le miroir.

-       oui, une seconde. Dis-je

Elle hoche la tête et sort de la pièce après avoir appuyé sur un bouton du dossier de la « chaise » que je n'avais pas encore vu. De l'eau surgit de nulle part et tournoie. Je reste obnubilée, les humains sont de sacrés inventeurs.

Enfin seule, je me poste face au miroir, et observe le corps que j'ai volé. « Ellie ».
Ses cheveux sont d'un blond doré cendré, elle a un visage fin, allongée, des yeux verts/gris surmontés de sourcils d'un blond plus foncé que celui de ses cheveux, ce qui lui donne du caractère. Sa bouche n'est que fines mais pulpeuses lèvres.
Je me fixe dans le miroir, tentant de réaliser que c'est moi.
Alors tout bas, je murmure :

- salut Ellie, je suis toi maintenant

*

InhumaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant