Notre planète est plus jeune que la Terre, pourtant, nous sommes déjà plus intelligents.
Je suis Ydy, j'habite Nova, à quelques galaxies de la voie lactée. Et pourtant, je me trouverais sur Terre dans quelques instants. Pourquoi ? Pour me glisser d...
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Un sanglot perce le fond des ténèbres, un reniflement, un étouffement qui montre toute la douleur du chagrin.
Je réalise pour la première fois à quel point la pièce est sombre en relevant la tête, les yeux plissés, la bouche tordue en un rictus triste.
J'essuie les larmes de mes yeux et me mords la lèvre en sentant le sang que j'ai sur les mains s'étaler sur mes joues. Mon corps se secoue de sanglot, comme si ma cage thoracique voulait s'extirper de mon corps.
Tout est si calme, je n'entends que ma respiration, et le coulissement du sang sur le sol. Puis la voix grésillante d'Elliot s'élève une énième fois à travers le talkie. Ça commence à me taper sur les nerfs, c'est comme si mes émotions faisaient ce qu'elles voulaient.
D'un geste presque violent, j'attrape l'appareil au sol et entends encore le nom de Britt avant de répondre :
- ici Ellie, on a... Britt à eut un accident.
- un accident ? Quel genre ? Est-ce qu'elle va bien ?
- elle est...
Je m'interromps, incapable de dire «morte», je ferme les yeux quelques secondes.
Il semble avoir compris, parmi les grésillements du talkie, j'entends un reniflement et des injures. Quand il reprend la parole, sa voix est triste.
- où est-ce que tu es ?
Je n'ai effectivement pas portée attention à l'endroit dans lequel je suis. Je remarque que la porte blindée se trouve dans ladite pièce.
- une grande pièce, la dernière au fond du couloir, avec la...
Je me fais interrompre par un clac retentissant.
- qu'est-ce que c'était ? Dis-je dans le talkie, en essuyant une énième larme.
Je me lève, tremblante, laisse des traces sanglante derrière moi. Je m'approche de la porte par laquelle je suis entrée. Une main sur la poignée, j'essaie d'ouvrir, mais elle s'est verrouillée.
Secouée de sanglot et de peur, j'approche l'appareil de ma bouche et murmure :
- Elliot, est-ce que tu as fermé la porte ?
- non, je ne peux pas fermer celles-là.
- qui le peut ?
Il y eut un grand silence, je retourne près du corps de Britt à reculons, et attrape le pistolet que j'avais laissé.
- Ellie est ce que tu es dans la pièce avec la porte blindée ?
Il prononce les paroles d'un ton distingué, séparant chaque syllabe, j'ai si peur.
- oui. Dis-je dans un souffle.
- sort d'ici tout de suite ! Tu m'entends ? Le plus vite possible, cours !
- quoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a ici ?
- ils vont fermer la porte, si tu te retrouves bloquée, on est dans la merde ! Dépêche toi Ellie !
Tu ne peux pas laisser Britt ! Ydy, je t'en pris ! Intervient Ellie.
- je ne peux pas la laisser !
J'allais l'attraper quand un autre clac retentit, au loin, je vois la porte blindée se fermer doucement.
- non Ellie, cours !
Les yeux pleins de larmes, je prends une inspiration et me penche sur le corps de Britt.
- je te promets... Murmurais-je au corps.
Dans un élan de précipitation, j'attrape le talkie et le pistolet au sol, me lève et cours.
La pièce est plus grande que deux terrains de football, en tout cas celui du lycée d'Ellie.
La porte se referme de plus en plus, je coure aussi vite que je peux, mes jambes ne supporte plus la vitesse ni la force avec laquelle je plante mes pieds dans le sol. Je lâche un cri, à bout de nerfs, à bout de forces.
Ydy, plus vite ! Crie Ellie
Tu aurais pu entraîner ton corps à la course ! Dis-je alors que mes jambes semblent se dérober sous mon corps.
Il me reste plus d'un mètre, mais la porte est quasiment close. Je me jette à terre, mon corps glisse sur le sol rugueux et je me brûle les bras avec le frottement de l'asphalte.
Je m'arrête, entends un nouveau clac et reste pétrifiée une seconde.
J'ouvre les yeux, je suis dans le couloir, j'ai réussi.
- je suis sortie. Dis-je à Elliot.
- super, sors d'ici, il faut que tu me rejoignes. Viens au bâtiment principal.
Je me lève, en sueurs, me retourne et retrouve les trois hommes que j'ai convaincue. Ils sont immobiles, hors d'eux même.
Je repère le plus près du mur gauche. C'est lui qui a touché Britt. Je n'ai jamais tiré, mais d'un geste quasiment familier, je lui enfonce une balle dans la tête. C'était si rapide et inattendue qu'Ellie lâche un cri.
Je marche et parcours les quelque 200 mètres qui me sépare des deux autres hommes. Ils n'ont toujours pas bougé.
Arrivée près d'eux, les larmes débordant des joues, je lève le pistolet vers le second.
Ydy, ne fais pas ça !Il ne l'a pas tué, une vie n'en vaut pas deux. Je t'en pris, tu n'es pas une meurtrière. Fit Ellie dans ma tête.
Je secoue cette dernière, à bout de souffle.
Ils l'ont tuée. Dis-je en envoyant une balle dans le crâne du second. J'oriente ensuite l'arme vers le troisième.
Ydy ! Je t'en pris. Je suis autant en colère que toi, mais... Il a une famille, tu entends ? Une femme, des enfants. Il ne fait que son travail. Il ne l'a pas tué. S'il te plaît. Fit Ellie. Sa voix est douce, mais précipitée.
Ils l'ont tuée, ils l'ont tous tués.
Ydy... S'il te plaît.
Des picotements se font ressentir dans ma main gauche, elle en prend le contrôle. Mon bras se lève et elle pose sa main sur mon poignet droit, celui qui tient le pistolet.
J'avale ma salive, pince mes lèvres et baisse l'arme. Je me dirige vers la sortie, et quand j'arrive plus proche d'eux, j'enjambe les cadavres, me retourne une seconde, juste assez pour tirer dans la jambe du troisième homme. Il s'écroule au sol, mais ne crie pas de douleur, il ne peut pas, il est encore sous mon contrôle.
Je sais qu'Ellie est prête à me faire une remarque, mais je parle avant elle :
Il ne mourra pas. Fis-je d'un ton froid.
Elle soupire, mais n'ajoute rien. Je sors du bâtiment, ferme la porte à clef et ferme les yeux, je romps le contact avec les hommes. Je sais que j'ai réussi quand j'entends les cris du troisième homme.
Le bâtiment principal, le bâtiment principal, je répète les mots en boucle jusqu'à m'en faire une chanson. Je me dirige vers le bâtiment dans l'obscurité. Je n'ai pas de torche, c'est Britt qui l'avait. Je referme les yeux et laisse échapper quelques larmes. Il fait si sombre que je ne vois même pas les lasers sur mon corps. Je les remarque une seconde avant qu'une balle ne me transperce le bras.
Je m'écroule à terre, incapable de bouger. Je réalise avec effroi que je ne vais pas mourir, ils m'ont trouvés, et vont me garder en vie. Pourquoi ?