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- c'est moi ! Criais-je en claquant la porte d'entrée

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- c'est moi ! Criais-je en claquant la porte d'entrée.

J'enlève mes chaussures d'un coup de pied et me dirige vers ma chambre. Une voix masculine m'interpelle, pourtant ici, il n'y a que moi et la mère d'Ellie.
Curieuse, je fais quelques pas en arrière et me dirige à présent vers la cuisine.
Au beau milieu des murs jaunes, se trouve un homme, très grand, des cheveux noirs coupés courts sur le haut de son crâne, il doit avoir la quarantaine. Il sourit en me voyant.

- bonjour Ellie. Dit-il d'une voix émue.

- Ydy, c'est mon père ! Surgit Ellie dans ma tête

J'avais appris que son père était souvent en déplacement pour son travail. De très, très long déplacements, ça faisait cinq mois qu'il était partit.
J'ai été une Ellie très compétente avec sa mère et ses amis, mais là, j'ai du mal à sauter dans les bras de ce parfait inconnu en faisant mine qu'il est mon père. Je reste là, au milieu de la porte de la cuisine, sans bouger.

- Papa ! M'entendis-je dire.

Par je ne sais quel miracle, je réussis à jeter mon sac au sol et à courir vers lui pour lui sauter dans les bras.
Encore une fois, Ellie réussit à pleurer aujourd'hui. La main qu'elle contrôle se crispe dans le dos de son père, qui tient son corps dans les airs en le serrant contre lui.

Il finit par me reposer au sol, et je peux observer que ses yeux sont une parfaite copie de ceux d'Ellie, ou l'inverse.
Son père est incroyablement musclé pour un homme de son âge, bien qu'il travaille dans l'armée secrète, et qu'il ne prend donc pas part au combat.
La mère d'Ellie est aux anges de revoir son mari, j'essaie de paraitre aussi joyeuse qu'elle, et qu'Ellie, bien sûre.

Ellie ne cesse de me faire parler avec son père, je préfèrerais prendre ce temps pour mes recherches, mais je lui dois bien ça.
Au moins, son père à réussit sans le savoir à chasser Mike de son esprit.
Je m'étais sentie tellement gênée de ses avances, Mike ne me plait pas, fort heureusement pour Ellie. Mais je m'étais sentie terriblement mal pour elle.

*

La nuit à finit par tomber, et j'ai enfin pu aller me coucher, mais je n'arrive pas à dormir, j'ai envie de continuer mes recherches.
Ellie non plus ne dort pas, et elle me parle encore de son père, et surtout de son travail. De son travail !
Je me relève en position assise, le sourire aux lèvres. J'ai une piste.

- Ellie, est ce que ton père ramène du travail chez lui ? Pensais-je

Elle n'a pas besoin de poser la question, elle sait ce que je veux faire.

- Ydy, tu ne vas tout de même pas...

- si, il le faut.

À mon étonnement elle ne m'en empêche pas, bien qu'elle trouve ça mal. Je me rappelle de lui avoir dit d'être compréhensive envers ma mission quand je l'ai convaincue.
D'après elle, il garde peut de papier, car ce sont des dossiers confidentiels, mais la plupart sont dans son bureau.

Je traverse le couloir, mes pieds nus sur le sol froid de la nuit, il fait sombre et je ne distingue que les portes blanches. Celle du bureau ne m'avait jamais interpellée, je n'y étais jamais entrée avant.
La poignée est gelée, et la porte grince doucement quand je l'ouvre.
C'est une assez petite pièce, contenant une étagère de livres, un bureau et une chaise. Les volets ne sont pas fermés, je distingue un peu de lumière venant des lampadaires de la rue. Tout est poussiéreux, et un cartable de cuir gît sur le bureau. Il n'y a pas de poussière dessus, c'est celui qu'il vient juste de ramener. Je m'approche doucement, silencieuse, et défais la boucle qui sellait l'ouverture. J'y trouve quelques dossiers, je les parcours tous des yeux, certains ne parle que de guerre. Il y en a très peu sur la Zone 51. Trop peu. Si peu que quelque chose cloche, c'est si secret que ça pour ne pas pouvoir déplacer ces dossiers ?

J'en trouve enfin un qui parle du gouvernement, sous forme de carnet d'adresse, je vais à Z pour zone 51. Rien, pas une note, pas un papier. C'est trop bizarre.
Je regarde le A, B, le E, rien d'intéressant.
Je pense à mes anciennes recherches, et tente le O pour OSSR, et trouve bizarrement quelque chose à ce sujet.
Je suis tellement étonnée que je ne bouge pas pendant une seconde.
Si le gouvernement est au courant que cette organisation veut trouver ses secrets, pourquoi ne l'éradique-t-il pas ? Et pourquoi avoir tant de renseignements sur l'organisation pour rien ? Il n'est écrit nul part que le gouvernement ferrait quelque chose contre.
Rien.
Beaucoup de questions, mais beaucoup de réponses aussi.
Je sors mon portable de la poche du sweat qui me sert de pyjama. Je photographie les documents, l'adresse, les membres, les actions faites et à venir de l'organisation.
C'est tellement précis, qu'on dirait qu'il y a une taupe dans l'OSSR.

Je reste une seconde devants les dossiers écrits à la main, les photos épinglés à l'aide d'un trombone au bord de la page. Je le referme, le range soigneusement dans le cartable en cuir que je re-boucle.

Je sors à pas de loups du bureau, et rejoins ma chambre en étreignant convulsivement mon téléphone dans ma main. Dedans, il y a tout.

Je me glisse sous les draps, et regarde par la fenêtre. Depuis que je suis là, je laisse les volets toujours ouverts, je regarde les étoiles la nuit. Et j'essaie de me convaincre que l'une d'entre elles est la lumière du vaisseau où m'attends Cray et Mme Jeyfer. Cette histoire me parait si lointaine, ma vie me parait si lointaine. Dans ce vaisseau, il y a aussi mon corps qui attends, enfermé dans ce tube qui lui fournit air et nutriments. Je repense à Cray, à la manière dont il avait convaincu mes parents d'y aller avec moi. Quand j'y repense, je réalise que mon frère convainc tout le monde et tout le temps.
Et en repensant à ces yeux pêches, je m'endors, mon téléphone dans la main.

InhumaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant