Nous avons parlé une grande partie de la nuit Ellie et moi, elle m'a beaucoup parlé de sa vie, plus j'en savais, plus je serais une Ellie compétente. Agir comme elle, parler comme elle, ce sont des choses que je dois apprendre pour ne pas que ses proches se rendent compte de ma présence.
La lumière du Soleil me réveille en me chatouillant le visage de ses rayons. J'ouvre les yeux et m'éblouis, je n'ai pas l'habitude. Dans notre galaxie, l'étoile qui a le rôle du Soleil s'appelle Uma, et notre planète en est plus éloignée que la Terre est éloignée du Soleil. Alors sur Terre, c'est plus chaud, c'est plus lumineux, et c'est plus facile de s'éblouir avec. Je me lève, et croise mon regard dans le miroir.
« Bonjour Ellie » pensais-je
Elle ne répondit pas, mais je savais qu'elle était là, je ne peux pas m'imaginer ce que c'est d'être bloqué dans son corps. Personne dans l'univers ne peut le savoir. Sauf Ellie.- Ellie, chérie, va te recoucher, tu es malade, dit la mère d'Ellie dès l'instant que j'entre dans la cuisine.
- je ne suis pas malade maman, je vais mieux.
Je me surprends de la facilité avec laquelle je parle à une parfaite inconnue en l'appelant « maman », Ellie elle, n'a toujours rien dit.
Sa mère me touche une nouvelle fois le front, puis acquiesce :- bon, d'accord, c'est bien la première fois que tu ne fais pas la malade !
Elle rit, et je ris légèrement à sa suite, ne comprenant pas ce qu'elle a voulu dire.
Je reste debout, ne sachant que faire, alors que sa mère me tourne le dos, elle cuisine quelque chose et je regarde autour de moi. C'est une simple cuisine ouverte, aux murs jaunes, au sol carrelé blanc. Un frigo, un évier, un lavabo, une table et des chaises « enfin une pièce avec des choses que je connais » pensais-je.- assieds-toi à table, Ysy. Dit soudainement la voix d'Ellie dans ma tête.
- C'est Ydy, pas Ysy.
- Peu importe ton prénom, assieds-toi, je vais paraitre étrange.
Je m'exécute, sans discuter sur le ton qu'elle emploie pour me parler, je serais sans doute comme elle s'il m'arrivait la même chose.
Sa mère pose une assiette devant moi, remplit d'une bouillie jaune pâle.- café ? Demande-t-elle
- oui. Je dis, hésitante, puisqu'Ellie ne m'a rien dit.
Une seconde après elle pose une tasse remplie d'un liquide noirâtre. Je maugrée un « merci » à peine audible, et mange hésitante la nourriture.
- eh, du calme, c'est juste des œufs, mange. Intervint la voix d'Ellie.
Je soupire et enfourche une bouchée dans ma bouche. C'est étonnement bon, et ce n'est pas de la consistance que j'imaginais. Le café à un goût étonnant, qui ne me déplaît pas. Ellie me dit d'aller m'habiller, elle me fait mettre un tee-shirt blanc, un jean clair et une chemise à carreaux ouverte. Sur le chemin de l'autobus, elle me parle de ses amies, à quoi ils ressemblent, quelques choses importantes à leurs sujets, comment je dois me comporter avec chacun d'entre eux. Je dois avouer que son aide est très appréciable, et je me demande comment on fait les onze autres personnes qui ont été sur Terre avant moi, eux qui n'ont pas eut d'aide du tout.
J'entre dans le bus où, d'après Ellie, je dois retrouver Taylor, une grande aux cheveux blonds. Je l'aperçois effectivement au fond du bus, un livre sur les genoux. Je m'avance vers elle. Elle porte une débardeur bordeaux qui épouse parfaitement les formes de son corps, et un simple jean, pratiquement similaire au mien.- Eh, Ellie, salut !
Elle range son livre dans son sac, le bus démarre et je fus poussée légèrement en arrière et me rattrape au siège voisin de celui de Taylor. Je m'assois.
- salut Taylor, comment ça va ? Je dis, essayant de paraître confiante.
- Super, tu as vu Mike ce matin ?
- Hum... Non.
Prise au dépourvue, je demande de l'aide à Ellie, elle m'apprend, gênée, que Mike est un garçon qu'elle aime beaucoup, et qu'il habite près de chez elle, ils se croisent souvent le matin à l'arrêt de bus.
Tout le long du trajet, Taylor me raconte l'embrouille qu'elle a eut le matin même avec sa mère, et, comme ça ne m'intéresse pas, je fais comme si c'était le cas et regarde discrètement autour de moi, tandis qu'Ellie me raconte encore quelques trucs qui pourraient m'être utiles. Comme le prénom de toutes les personnes de l'autobus, si je suis sensée être amie avec eux ou non, ce que je suis sensée faire quand le bus s'arrêtera et tout le long de la journée. Finalement, l'improvisation aurait été plus facile.
Le bus s'arrête finalement, et c'est une avalanche d'élèves entre quatre âges qui se rend à l'intérieur de l'énorme bâtiment. Sur la façade, il est inscrit « lycée de Carson City ».Je suis Taylor, qui est maintenant passée à une autre histoire « tu te rappelles cette fête chez Sean ? J'ai entendu dire qu'Alex et Jenna s'étaient embrassés... » Bien que je connaisse la plupart des noms qui sortent de sa bouche, je me fous totalement de qui a fait quoi avec qui. Je la suis à travers les couloirs, nous arrivons devant des casiers bleu foncé, tous identiques. « Le mien est le 334, c'est à droite » m'indique Ellie, avant de me dire la combinaison. Je l'ouvre et prends les livres et cahiers qu'elle me dit de prendre, au moment où je le referme, la voix de Taylor s'élève à nouveau dans les airs, malgré le brouhaha des autres élèves autour de moi.
- eh, Sean !
D'après la description d'Ellie, je le reconnais tout de suite. Grand, des petits yeux bruns, des cheveux châtains relevés sur le dessus de sa tête, un air malicieux, de fines lèvres qui offrent un sourire en coin, mais surtout, le blouson de l'équipe de football, bleu et noir.
Il s'avance vers Taylor et l'embrasse à pleine bouche.- salut Taylor, dit-il après s'être détaché d'elle.
Il s'avance ensuite vers moi et me fait la bise.
Peu à peu, je rencontre toutes les personnes qui feront maintenant partie de ma vie, ou du moins, d'un moment de ma vie. Mike, Jenna, Alex, Craig et Chloé. Tous aussi humains, les uns que les autres.
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Inhumaine
خيال علميNotre planète est plus jeune que la Terre, pourtant, nous sommes déjà plus intelligents. Je suis Ydy, j'habite Nova, à quelques galaxies de la voie lactée. Et pourtant, je me trouverais sur Terre dans quelques instants. Pourquoi ? Pour me glisser d...