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- Ellie-mini ! Lance Alex en décrochant au téléphone

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- Ellie-mini ! Lance Alex en décrochant au téléphone

- salut Al' je sors de la réunion. Dis-je

Il m'avait fait promettre de l'appeler en sortant, la réunion étant un regroupement des toutes les personnes de l'OSSR qui partait en mission dans la zone 51, dont moi. Chris nous avait expliqué le plan, et ce que chacun devait faire à tel ou tel moment. Tout était très complexe, mais les paroles de Chris étaient claires : un seul pas de travers nous ferais tout perdre à jamais.

- alors, c'est bien dans dix-huit jours ?

- ouais.

Je lâche mon téléphone et le tiens entre mon épaule et mon oreille, je monte sur mon vélo.

- c'est dangereux ? Demande-t-il

- Alex, on part dans une zone interdite protégée par le gouvernement, bien sûr que ça l'est.

Il soupire de l'autre côté de la ligne, je commence à rouler.

- écoute, je te rappelle quand je rentre chez moi, je pars.

- O.K. bye Ellie.

Je ressens soudainement le besoin qu'il m'appelle Ydy, et je fronce les sourcils.

- bye Alex. Dis-je, avant de raccrocher.

Je fourre mon téléphone dans ma poche et continue ma route en répétant dans ma tête les paroles de Chris, ce que je dois faire, jusqu'à m'en faire une chanson.
Je pédale dans la rue pratiquement déserte, mes cheveux volent derrière moi, le vent fouette mon visage. J'aime être à vélo, j'aime la sensation de vitesse, comme si rien ni personne ne nous arrêtait, comme si tous les problèmes de notre vie s'envolaient derrière nous tel de vulgaires oiseaux pas assez rapides pour rattraper notre esprit.

Quand j'arrive devant la maison, je jette le vélo sous le porche et me rue à l'intérieur en rangeant mes mains dans mes poches. Dans l'une, je touche mon téléphone, dans l'autre, j'effleure du doigt ma petite pierre argentée.

- Ellie, tu étais où ? Lance sa mère dès que j'entre dans la maison.

- au parc, tu sais bien.

- Tu ne pars plus au parc, ni nul part ailleurs. Lance-t-elle comme si c'était évident.

- Quoi ? Mais pourquoi ? M'indignais-je, alors que je savais très bien pourquoi.

- Parce que la dernière fois, tu t'es battu Ellie ! Je ne veux pas que ça se reproduise.
J'allais m'avancer pour la convaincre, mais une voix retentit dans ma tête.

« Je t'interdis de faire ça Ydy. »

Lorsque Ellie me dit quelque chose, je l'écoute, parce que c'est la moindre des choses, après tout ce que je lui aie fait endurer. Alors je souffle, et ne fais rien.

- très bien ! Balançais-je d'une voix révoltée, je pars dans ma chambre en claquant la porte derrière moi.

Je m'affale sur mon lit, et répète ma petite chanson de mission dans ma tête, je visualise chacun de mes futurs fais et gestes.

Britt était aussi à la réunion, et je m'étais sentie stupide d'avoir cru qu'elle ne venait pas, c'était évident, Britt est le bras droit de Chris. Nous avions ensemble convenu que j'irais chez elle la veille de la mission, pour ne pas avoir de problème au moment de partir avec « mes » parents.

Le père d'Ellie repartait demain, aussi vite qu'il est arrivé. Je me demande si je n'ai pas raté quelque chose. Son père est la raison pourquoi le corps d'Ellie à été choisit, et j'ai la douteuse impression de passer à côté de quelque chose de gros, de très gros.

Sans m'en rendre compte, j'avais sorti ma petite pierre argentée, bien qu'elle soit petite, elle est assez lourde. Je la fais tourner entre mes doigts en discutant avec Ellie.

Nos voix sont interrompues par la voix de sa mère, qui me signale que le dîner est prêt. Je sors de la chambre après avoir enfilé un sweat, comme ça, mes deux mains se rejoignent dans la poche où j'ai caché ma pierre.
Je m'assois à table, sans rien dire, et mange dans le même silence qui pesait à la réunion de Chris.

- Ellie, quand est-ce que tu es rentrée ? Demande son père.

Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que sa mère répond à ma place :

- il y a à peine dix minutes, et je viens de lui interdire de sortir à nouveau le soir.

Je soupire et baisse le regard, suis-je vraiment enfermée ici parce que je me suis battue ? Je ne peux pas rester ici, je dois sortir.

- Ellie, mais qu'est-ce qu'il te prend ses temps-ci ?

Je soupire à nouveau et me mords la lèvre, sans répondre. Je tripote ma petite pierre dans ma poche d'une main, de l'autre, je tiens ma fourchette en suspend dans l'air.
Je daigne lui jeter un regard qui se veut plus provocateur que je ne le voulais, et il réplique :

- tu es privée de sortie.

« Déjà que je suis enfermée sur terre, et maintenant, je suis enfermée ici ! » Répliquais-je dans ma tête.

« Ydy, vas-y doucement, c'est mes parents quand même »

Je ne réponds même pas, et dis à voix haute ;

- vous croyez vraiment que je vais rester croupir ici ?

« Ydy ! »

L'ignorant, je continue, et me retrouve dans le même état que quand je frappais Luke à grands coups, je vois rouge, et ma tête me fait mal. Je parle de plus en plus fort, ne supportant pas qu'on m'enlève le peu de liberté que je réussis à récolter.

- je ne resterais pas ici à rien faire, aux dernières nouvelles, ma vie m'appartient, et c'est hors de question que je croupisse ici !

Je crie pratiquement, et l'instant d'après, une autre voix s'élève dans les airs, la même que la mienne.

- Ydy !

Ses parents me regardent avec de grands yeux, et je comprends que c'est bien moi qui aie parlé, enfin, Ellie, puisque la seconde d'après sa voix retentit dans ma tête.

« Ydy, j'arrive à parler ! »

InhumaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant