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Le bâtiment faisait au moins soixante-dix mètres carrés, le sol était un simple béton, qu'on s'efforçait de ne pas riper avec nos chaussures pour faire le moins de bruit possible

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Le bâtiment faisait au moins soixante-dix mètres carrés, le sol était un simple béton, qu'on s'efforçait de ne pas riper avec nos chaussures pour faire le moins de bruit possible. Étant donné l'éloignement du bâtiment avec le centre de la zone et notre plan, il est peu probable qu'il reste des soldats ici.
Un long et grand couloir vide s'offre à nous quand le clap qui déverrouille la porte retentit. Il est soudainement baigné par la lumière du soir, et Britt remercie Elliot dans son talkie pour avoir ouvert la porte depuis ses commandes.
J'avale ma salive et entre en premier, une torche à la main que je brandis comme une arme devant l'obscurité. Il y a peu de portes, un comble pour un si grand couloir. Je n'en vois que quatre de chaque côté. Celle du fond du côté droit est ouverte, on voit que contrairement aux autres, celle-ci est blindée. Pourquoi mettre une porte blindée si elle est ouverte ?
Je me retourne pour croiser le regard de Britt qui entre derrière moi.

- tient-toi-en au plan, les premières portes en premier Ellie.

J'acquiesce et me retourne, je prends la première porte, Britt me passe devant, un pistolet à la main sous sa torche. J'ouvre la porte devant la rouquine et elle vérifie qu'il n'y a personne.
Elle m'adresse un hochement de tête, dans le silence le plus calme, j'entre dans la pièce. Une table, un pot à crayon, un tableau de liège vierge au mur et quelque cinq meubles à tiroir métalliques.

La table est vide, et le tableau comporte des traces d'épingles, mais est parfaitement vierge. En un regard, il est convenu que nous cherchions dans les tiroirs.
Britt prend celui tout à gauche, je prends celui de l'extrême opposé.
Le tiroir s'ouvre en un petit clac suivit de son coulissement hors de la caisse.
Des centaines de dossiers, il n'y avait que ça.
Je les parcours en faisant passer mes doigts entre chaque dossier pour pouvoir lire leurs intitulés. La plupart parlaient bien d'expériences aérodynamiques et autres aviations. Les autres parlaient de guerre n'étant pas supposé exister entre les deux états. Je reconnais vaguement le nom de certains pays que j'ai étudiés. Les quatre tiroirs du dernier meuble ne comportaient que ça.
Je change de meuble, ouvre le dernier tiroir et parcours à nouveau les dossiers.
À la différence des derniers, ceux-ci n'ont pas d'intitulés.
Je les saisis un par uns et examine leurs contenus. Je ne comprends pas la moitié des choses des premiers dossiers. Tout ce que je sais, c'est que c'est très scientifique, mais il n'y a aucune illustration ni croquis.
Je saisis un nouveau dossier. La première page à l'intérieur n'est que du texte que je ne prends pas la peine de lire. Mais un mot interpelle mon regard.
Nova.
Je cligne des yeux plusieurs fois, me les frotte, je n'hallucine pas, le nom de ma planète est bel et bien écrit ici. Je secoue la tête, non, ça doit avoir un autre sens.
Je tourne la page, accroché à un trombone, une photo d'une planète argentée.
Mes yeux se remplissent de larmes et je déglutis. Mes genoux se dérobent sous mon poids, je tombe au sol.

- quelque chose ne va pas Ellie ?

Je tourne la tête vers Britt, ma vision est si floue.

- non, j'ai juste un peu mal à la tête. Dis-je.

Elle fronce les sourcils, ça ne semble pas la convaincre, mais elle retourne à son dossier. Je retourne au mien.

La page comporte des informations sur Nova. Je n'arrive pas à croire qu'ils connaissent notre existence. Savent-ils qu'on connaît la leurs ? Sommes-nous en danger face à cette connaissance ? Je frissonne et tourne la page.

Cette fois, au trombone est accrochée une photo. Celle d'une femme. Chaque page à un trombone, mais je me contente de rester sur celle-ci pour le moment.
Ses cheveux grisonnant sont les mêmes, les tâches grises sur ses pommettes, ses yeux gris perçant qui me regardaient avec tant de douceur. Madame Jeyfer, la chef du projet. Je suis... choquée. Je ne connais pas beaucoup de mots pour éprouver ce que je ressens à ce moment.

"Je... tombe des nues" fit Ellie dans ma tête, qui devait surment lire le document puisqu'elle n'a jamais vu Mme Jeyfer.

- qu'est-ce que ça veut dire ? Pensais-je en interrogeant Ellie.

- gros choc. Lâche-t-elle pour toute réponse.

Alors moi aussi, je tombe des nues.

Je tourne la page, le document est écrit à l'ordinateur, la photo est celle d'un humain, dont le visage ne me rappelle rien.
Je l'effleure du bout des doigts, et réalise qu'il y a une autre photo en dessous.
En soulevant la première, je découvre la photo, celle d'un Novain. Son visage m'est familier, mais je n'arrive pas à le situer.
Tout en haut du document est écrit un grand 1 et le reste ne sont que des informations sur les deux hommes.
Mes yeux parcourent le papier si vite que ma lecture ne me reste même pas en tête. Ai-je conscience de ce que je lis ? Mon esprit ne semble plus être là.

Une brûlure se fait ressentir à mes poumons, je réalise qu'avec le choc, j'avais littéralement oublié de respirer. Je prends une grande inspiration et tourne la page.

Encore les deux même photo, un humain, et un autre Novain. Cette fois, il y a un grand 2 en haut de la page. Encore une fois le Novain m'est familier.
À chaque page, je découvre encore des photos, des humains, des humaines, puis des Novains ou Novaines. Les chiffres se succèdent en haut des pages.
La page numéro huit me laisse bouche bée. La première photo montre la photo d'une petite fille. Blonde, ses yeux vert et gris pétillent et me rappellent ceux de Britt. C'est là que la ressemblance me frappe. Pas avec Britt, mais avec Ellie. Si Ellie avait une dizaine d'années, elle ressemblerait certainement à la fille.
La photo en dessus montre encore une fois une Novaine, plus âgée que la fillette, dont le visage m'est encore familier.

Mes yeux se tournent vers la page d'écriture où les informations sont écrites. Cette fois, la page est tamponnée en rouge, on peut lire par-dessus les écritures "mort".
Est-ce que cette fille est morte ? Pourquoi ? Qu'elle est son rapport avec la Novaine ?
Je lève les yeux plus haut sur le document. Avec toute la fureur du monde, je lis "Veronica".

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