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Je retiens une déglutition en plaquant ma main contre ma bouche

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Je retiens une déglutition en plaquant ma main contre ma bouche. Mes yeux se remplissent de larmes, je jète un coup d'œil à Britt qui ne semble pas avoir remarquée mon agitation.
Incapable d'en lire plus, je repousse pratiquement le dossier en changeant de page, la numéro 9.
Les sourcils froncés, j'essaie de comprendre le lien entre les Humains et les Novains. Aucune page n'est tamponnée du gros "mort" rouge, comme Veronica. Que c'est-il passé ?
J'allais tourner pour la page douze, la dernière, quand un grésillement retentit dans la pièce. Je porte les yeux à la ceinture de Britt ou est accroché le talkie.

- Britt, t'es là ? Fit la voix robotique d'Elliot, on a un problème. À toi.

On échange un regard et elle prend l'objet à sa ceinture.

- je suis là, qu'est-ce qu'il se passe ? À toi.

- rangez tout et barrez-vous rapidement, trois hommes débarquent, ils ne savent pas que vous êtes là donc soyez discrètes. Terminé.

Ses paroles ne m'atteignent pratiquement pas face au choc que j'ai déjà eu. Mais je rassemble à la suite de Britt les feuilles des dossiers et les range maladroitement dans le tiroir.

Quelques secondes plus tard, on est à la porte, prête à partir en vitesse, mais on voit déjà les trois hommes se diriger vers le bâtiment, armés.

Effectivement, ils n'ont pas l'air de connaitre notre présence, sinon ils seraient plus armé et ils courraient vers nous.

- dans une autre salle, vite. Fit Britt.

Nous courrons dans l'immense couloir, et lorsque nous atteignons la première porte, elle était verrouillée.
Une porte banale qui ne pouvait pas être ouverte par Elliot, on continua donc en courant le plus rapidement possible vers la seconde du côté gauche.
Verrouillée.

- merde ! Fit Britt à voix basse.

- vite ! Dis-je, courant vers la seconde porte du côté droit.

À peine l'avons-nous atteinte que la voix d'un homme retentit.

- eh, vous !

Je me retourne rapidement, ils sont trop loin pour que je puisse les convaincre, je ne vois même pas la couleur de leurs yeux. J'essaie d'ouvrir la porte, elle est fermée. J'y lance un coup de pied. Merde !

En un mouvement, je les vois brandir leurs armes avant de me retourner et partir en courant.

Les balles commençaient à fuser, j'entendis les pas de Britt derrière moi. Je n'ai jamais couru si vite.

"Merde, merde, merde !" Cria Ellie dans ma tête.

J'atteignis l'autre porte, verrouillée, ce n'est pas vrai !

Les balles se faisaient plus proches, elles sifflaient en passant près de mon oreille, et leurs tintements en atteignant le sol faisait l'horrible mélodie de la mort.

Mes jambes courraient d'elles même, peut être trop vite. À la troisième porte de gauche, la dernière avant celle ouvert et blindée, je me mis à crier de désespoir et de peur.
J'entendis Britt crier derrière moi, un peu plus fort.

J'ai prié tous les dieux dont je ne pensais pas l'existence et tente d'ouvrir la porte.
Seulement il y avait déjà une main dessus. Qui l'ouvrit sans peine. La porte était ouverte. Je faillis hurler de joie, mais la main devant mes yeux glissa de la poignée comme un pantin désarticulé, en laissant une trace sanglante dessus.

Horrifiée, je regarde la main de Britt couvrir sa côte, dont la veste noire prenait une teinte rougeâtre.

Elle lève ses yeux vers moi, me lance un regard suppliant et souffrant.
Britt enlève sa main, je distingue le scintillement doré d'une balle dans sa côte.

Horrifiée, plus en colère que jamais, je fais basculer Britt dans la pièce, et me tourne vers les hommes qui avaient arrêté de tirer, puisqu'ils en avaient touché une. Ils se rapprochèrent de moi, je voulais prendre le pistolet de Britt, mais la seconde pour le prendre me serait fatale.

Je sentais une chaleur monter en moi, et des sueurs froides dans mon dos. Les larmes ruisselaient sur mes joues tandis que la colère me bouillonnait.

Tout à coup, à peine les ais-je regardée, les trois hommes s'arrêtèrent, comme quelqu'un convaincu.

Le regard vide, les bras ballant, leurs âme grande ouverte à mes paroles, mais je ne dis rien, puisqu'ils ne peuvent rien faire de toute manière.
De si loin, d'un seul coup d'œil, j'ai réussi à en convaincre trois, et avec des yeux humains en prime. C'est juste... Exceptionnel.

Les larmes me chatouillent les joues, et je me tourne vers Britt, j'entre dans la pièce, pousse la porte et la referme. Britt est a terre.

Je cours m'agenouiller vers elle, met sa tête en hauteur sur mes cuisses.

- Britt, hey, ça va aller, ne t'en fais pas...

Je suis interrompu pas le cours de mes sanglots, ses yeux à elle reflètent tant de souffrance.

De sa main tachée de sang, elle décroche le pistolet de sa ceinture et me le presse dans les doigts sans un mot. Je secoue la tête.

- non, non, on va y retourner ensemble d'accord ? On va repartir, ça va aller.

Cette fois, c'est elle qui secoue la tête et mes larmes redoublent.

- on va te ramener, on va t'emmener à l'hôpital, on va... on va...

Je perds mes mots, elle me coupe :

- Ellie, je vais mourir.

Son ton est frêle, mais certains. Je pince les lèvres. J'entends de sorte de sanglots d'Ellie dans ma tête.

- Continue, tu vas y arriver, dit à Chris... dit lui que je suis désolée. Prends le talkie et écoute bien ce que dit Elliot. Fais le Ellie. Pour moi, pour Veronica. Fit sa voix fragile.

Le dernier mot me brûle la poitrine, j'aimerais m'arracher les poumons, trouver une autre forme de tristesse puisque mes sanglots me font si mal.

Elle me presse encore le pistolet dans les doigts. Au talkie, j'entends Elliot répéter son nom d'un ton anxieux, personne ne lui répond.

Je presse sa côte, ma main est en sang, le sol aussi, la balle l'a transpercée par le dos.

Je haie ces gens, je fais cette zone, ma mission, la violence dont font preuve les humains. Je hais tout ça.

- Britt...

C'est le dernier mot qu'elle entendra, prononcé en même temps par moi et Elliot, elle ferme les yeux et je ne sens plus son buste se soulever.

InhumaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant