Bound by honour and By heart (Dramione-Terminée)

Chapitre 32 : La lionne et le serpent

La journée s'était passée sans encombres majeures : après l'entraînement, les amis autour de Harry s'étaient fait un plaisir d'aller visiter la Villa avec, comme guide, Irène qui avait laissé le tout dernier entraînement de joute à Duncan. Lauren aussi s'était entraînée avec sa cousine, mais Irène devait l'admettre : bientôt elle n'allait plus avoir grand-chose à apprendre à sa cousine. En effet, Lauren avait fait de grands progrès tant avec sa dague qu'avec l'arc à flèches.
Draco, lui, à la fin de cette journée était complètement crevé, mais content : il avait pu, pour la seconde fois, déséquilibrer Duncan et le faire voler de sa selle.
Voyant que son ami était vraiment fatigué, Blaise augmenta sa garde autour de lui, allant aussi loin que de tester son repas du soir pour être certain que Rhys ne tente rien avant le tournoi du lendemain. Draco avait froncé les sourcils, mais n'avait rien dit. Par contre Harry, lui, avait le sourire plaqué au visage : décidément, il n'arriverait jamais à faire de Ron son goûteur personnel !

Tous s'étaient alors retirés dans leur dortoir ou chambre respectives, le lever allait être assez dur comme ça, il ne fallait pas le rendre encore plus difficile par une longue soirée. Harry vit alors Draco regarder Lauren. Ses yeux trahissaient une douleur profonde : c'était peut-être la dernière nuit pour eux deux et Draco le savait. C'est alors, avant que Draco n'ait eu le temps de monter, qu'Harry le rattrapa et dit :
-Hey, Dray attend.
-Harry ? Tu ne voulais pas encore sortir un peu avec Ginny ?, lui demanda-t-il avec un petit sourire de conspirateur.
-Si, mais avant je voulais te donner ça.
Il lui donna une cape, LA cape. Draco, visiblement, ne comprit pas :
-Et qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ?
Pour toute réponse, Harry reprit la cape et, après avoir vérifiée qu'ils étaient seuls dans le couloir, l'enfila et... disparut.
-Merlin ! Une cape d'invisibilité !
-Yep, dit Harry en redevenant visible, et elle est tienne pour la nuit.
C'est lui qui ajouta un sourire conspirateur à ses paroles cette fois et Draco comprit que cette cape était sa clé pour aller voir Lauren cette nuit.
-Merci Harry. Je te le redevrai, promis.
-Ah, allez c'est bon. Utilise-la sagement et ne fais rien que je ne ferais aussi, dit-il et accompagna ses paroles par un clin d'œil avant de re-disparaitre dans les escaliers.

Draco s'était juré de ne pas aller voir Lauren avant que la Villa ne soit calme pour ne pas tenter le diable tout de même. À présent, tout était silencieux et il enfila la cape, sortit dans le couloir et gravit les marches vers l'étage des chefs de famille. Arrivé près de la chambre de Lauren il vit un garde assis par terre. Il devait surveiller la fille du chef... Décidément, Luthien ne lui faisait pas beaucoup confiance, ou alors il ne faisait pas confiance à Rhys, mais le résultat restait le même. Occuper le garde était plus que facile, vu qu'il ne le voyait pas, Draco utilisa le sortilège du « confundo » pour que celui-ci ne s'aperçoive pas que la porte avait été ouverte.

À l'intérieur de la chambre de Lauren il ne faisait pas vraiment très noir; la lune croissante jetait des ombres sur les murs et faisait de la chambre un endroit un peu mystérieux, enchanté. Lauren était dans son lit, mais n'arrivait pas à dormir, c'est alors qu'elle entendit sa porte s'ouvrir et se refermer rapidement et silencieusement... mais ne vit personne. Elle bougea doucement pour aller attraper sa dague qu'elle avait mise près de son oreiller cette nuit, on ne savait jamais. Dès qu'elle l'avait, elle bondit de son lit et se jeta sur Draco, qui avait enlevé la cape.
-Rends-toi ou je t'égorge, dit-elle sans augmenter sa voix.
-Merlin, Lauren ! Tu dors avec ta dague sous l'oreiller à présent, je crois que je devrais parler avec ta cousine !
-Draco ?! Oh, pardon, je ne savais pas que c'était toi !!

Elle enleva sa dague de la gorge de son bien-aimé, celui-ci se retourna et l'embrassa sauvagement, de sorte que Lauren se retrouva, déséquilibrée, dos contre matelas avec Draco sur elle.
-Je ne pouvais pas laisser cette nuit s'écouler sans t'avoir revue peut-être une dernière fois, dit Draco en se relevant et en l'entrainant avec lui.
Lauren était folle de joie :
-J'étais en train de me faire mon propre plan pour venir te voir, j'avais exactement le même sentiment, oh Draco !
Elle se blottit contre lui et lui, l'entoura de ses bras. Il la caressa doucement : son bras, puis sa joue et finalement lui releva le menton :
-Je t'aime Lauren et jamais je ne te laisserai seule, je serai toujours là pour te protéger, promis !
Lauren l'embrassa alors, ses bras noués autour de son cou, comme une noyée qui se cramponne à une bouée salvatrice. Doucement, le baiser qu'ils s'échangèrent devint plus passionné, sauvage. Les deux amants savaient que cette nuit pouvait être leur dernière et la douceur fit place à un besoin primaire de sentir l'être aimé, de le goûter et de se fondre avec lui, si possible.
Jamais, pensait Lauren, une chemise de nuit n'avait été enlevée aussi rapidement, ni une chemise et un pantalon d'ailleurs. Vite la lionne et le serpent se retrouvèrent nus dans le lit de Lauren. Mais le feu qui s'était attisé de lui-même ne fit que s'accroître et la douceur et la patience qui était au rendez-vous lors de leur première fois, fit place à un pur besoin charnel.