Chapitre 4 : Lauren Ò Mordha

994 46 3
                                    

CETTE HISTOIRE N'EST PAS DE MOI
_________________________________________________________________________________
Hermione Granger se trouvait à nouveau chez elle, dans le monde moldu. Encore avant-hier elle avait assisté à l'enterrement de son directeur. Quel futur aurait le monde magique sans Albus Dumbledore ? Harry et Ron étaient au Terrier et attendait qu'Hermione vienne les rejoindre. Mais d'abord elle devait s'occuper de ses parents, ils devaient être mis en sécurité. Et quoi de plus loin que l'Australie ?
Elle s'apprètait à leur dire ce qu'elle avait en tête, quand elle entendit des voix dans le salon : deux voix étaient celles de ses parents, une autre lui était inconnue et la dernière appartenait à...oui, cela devait être lui ! Son professeur de potions ! Comment osait-il venir ici ? Et si Rogue était ici pour...
Hermione dévalait les escaliers et entra en trombe dans le salon, baguette à la main.
-Que t'ai-je dit Luthien ? Une Gryffondor pur et dur !, lança Rogue avec seulement une pointe d'ironie dans la voix...
-Ma chérie, te voilà. Ton père allait monter pour te chercher. Il faut qu'on parle Mione, viens assieds-toi, lui dit sa mère.
Hermione ne se remit que lentement de son choc :
-Que fait cet homme dans notre salon ? Il a...
-Oui Miss Granger, j'ai été obligée de faire quelque chose que je n'oublierai jamais, mais sachez que je ne l'ai pas fait avec joie. Albus Dumbledore était celui que je servais et je continuerai sur ce chemin. Maintenant, je propose que vous entendiez ce que vos parents ont à vous dire.
Alors elle s'installa à la seule place qui était encore libre, à côté de l'homme qui lui était inconnu. Après qu'elle eut rangé sa baguette, elle regarda les personnes autour d'elle : sauf Rogue, qui affichait le même sourire sinistre avec un peu de joie cachée cette fois, tous avait une mine triste et sérieuse.
-Que se passe-t-il ? Et si je puis demander, qui êtes-vous ?, demanda Hermione en se tournant vers l'homme qui se trouvait à côté d'elle.
Un cours instant, personne ne parla. Puis cet homme se tourna aussi vers elle et dit, d'une traite :
-Je suis ton père, Luthien Ò Mordha.
Hermione se mit à rire, ce mec avait de sérieux problèmes !
-Mon père se trouve devant vous, c'est Charles Granger.
-Non Mione, Luthien a raison. Je ne suis pas ton père, dit Charles.
Hermione ne comprenait plus rien. Qu'est-ce qui se passait ici ? Toute sa vie n'aurait été qu'un leure ? On lui aurait menti ? Pendant 17 ans ?
-J'exige des explications ! Je ne comprends plus rien ! Maman ?
Jane Granger se mit à genoux devant sa fille et lui prit ses mains qu'elle plaça entre les siennes :
-Ma chérie, je vais t'expliquer tout ça, mais promets-moi de ne pas m'interrompre, ce sera déjà assez dur comme ça.
Hermione hocha de la tête.
-Alors voilà. Tout commença un 15 août, il y maintenant 17 ans. Charles et moi étions encore sous le choc d'avoir perdu notre enfant, quand la sonnette retentit et que Luthien se présenta à nous. Je connaissais cette homme, c'était le mari de ma sœur : Laure. Je sais, tu ne savais pas que j'avais une sœur, ni que moi aussi je venais du monde magique. Oui Hermione, je suis une squib. Je suis née dans une famille sorcière, mais sans pouvoir. J'ai donc grandi dans le monde moldu, mais ma famille ne m'a jamais laissé tomber et ainsi je faisais partie de deux mondes. Ce jour donc, ce 15 août, Luthien vint nous apporter un enfant, toi, ma nièce. Laure était décédée un jour avant ; ta naissance avait été dure et elle avait toujours été très fragile. Luthien nous expliqua alors qu'une prophétie disant qu'un enfant né le 31 juillet serait celle ou celui qui en finirait avec le Lord Noir. Et tu étais un de ces enfants, les deux autres tu les connais.
-Ce sont Harry et Neville.
-Oui ma chérie. Ta mère et ton père ont eu tellement peur pour toi qu'ils avaient décidé de te cacher ici, dans le monde moldu. J'étais restée en contact avec ton père pendant ces 17 ans, lui racontant comment tu te portais et ce que tu devenais. Mais aujourd'hui les choses ont changées et ta famille a besoin de toi. Mais je pense que cette histoire-là, c'est plutôt ton père qui devrait te la raconter. Luthien ?
Jane Granger regarda son beau-frère qui acquièsca :
-D'abord, tu dois savoir que je t'ai toujours aimée et que je ne voulais que ton bien.
-Pfff oui, super tu m'as abandonnée au lieu d'accepter les faits et te battre pour moi, comme les Potter l'ont fait pour Harry !
-Ecoute-moi d'abord avant de me juger. De un, je ne t'ai pas vraiment abandonnée, je t'ai donnée à ta tante, de deux je l'ai fait pour toute la famille des Ò Mordha. Mais je crois qu'il faut que tu connaisses d'abord notre histoire pour réellement comprendre ce que j'ai fait.
Alors Luthien lui raconta l'histoire de famille, depuis leurs origines jusqu'à la protection de Harry et de la mort de sa mère, Laure.
Une dernière chose, ajouta-t-il quand son récit touchait à sa fin, ton vrai nom n'est pas Hermione, mais Lauren. Lauren Ò Mordha, en souvenir de ta mère qui t'aimais beaucoup.
Hermione, ou Lauren elle ne savait plus, laissa couler ses larmes silencieusment. Toute sa vie n'avait été qu'un mensonge, tout ! Même son prénom !
-J'avais quand même raison. Vous avez préféré vous terrer dans les bois et laisser un autre enfant devenir l'Elu, le rendant orphelin ! Vous avez ruiné la vie d'Harry. Et je parie que ça ne t'allais pas du tout que je me sois liée d'amitié avec lui. Mais ça ne me regarde pas. Je suis Hermione Granger et je le resterai ! Je ne veux pas d'une famille qui, au fond, ne me voulais pas non plus !
Hermione se leva et couru vers sa chambre.
-Chérie attend !
-Laisse la Jane, je reviendrai un autre moment. Pour aujourd'hui c'était assez. Je te remercie pour tout ce que tu as fait et fera encore pour elle, pour moi.
-Je l'ai surtout fait pour ma sœur et tu le sais.
-Peu m'importe, je vous remercie, toi et Charles.
Hermione, elle ne voulait pas se dire que même son prénom n'était qu'un mensonge, pleurait dans sa chambre. Après quelque temps, on frappa à la porte :
- Laisse-moi tranquille ! Je ne veux plus vous voir, vas-t'en !, cria-t-elle.
-Chérie, s'il te plaît. Tu sais, je t'ai toujours adorée et chérie. Tu es devenue mon propre enfant, celui que j'avais perdu. Tu es venu alors que j'avais perdu tout espoir, tu es mon petit miracle, un cadeau que ta mère m'a fait. Ecoutes-moi je...
Hermione, en entendant sa mère commencer à pleurer, s'approcha de la porte et l'ouvrit doucement. Jane Granger s'arrêta instantanément de parler et prit son cadeau dans ses bras.
-Excuse-moi maman, je ne voulais pas te faire mal, dit Hermione entre deux larmes qui continuaient de perler sur ses joues.
-C'est moi qui te dois des excuses, viens je dois te montrer quelque chose.
Les deux femmes entrèrent et s'assirent sur le lit. Alors Jane sortit une photo de sa poche. Elle représentait une famille : les deux parents heureux tenaient un nouveau-né entre eux. L'homme était visiblement son père, Luthien. Et la femme devait être sa mère. Elle ressemblait effectivement à sa « tante », mon Dieu que c'était bizarre de se dire une chose pareille.
-Tu as hérité des yeux de ton père et de son caractère, oh oui, crois-moi ! Mais tu as les cheveux indomptables de ta mère et tu tiens ta bonté de cœur d'elle aussi, dit Jane en s'essuyant une larme et en tenant son miracle fermement contre elle. Tiens, je te la donne. Ainsi tu les auras près de toi. Je sais que c'est très dur pour toi, mais crois-moi, ton père avait des remords pendant 17 ans et il t'aime, ça n'en doute jamais. Il reviendra demain et alors vous aurez le temps de parler un peu plus. Je te laisse maintenant, repose-toi ma chérie, je t'aime !
Le lendemain, Luthien était de retour et proposa à Lauren, il ne l'appelait que par son vrai prénom, pour qu'elle s'y habitue, d'aller faire une promenade. Lauren accepta et lui montrait le chemin vers un petit bosquet qui se trouvait non loin de leur maison. Ils marchaient déjà depuis un petit temps, quand Luthien se mit à parler :
-Est- ce que tu as des questions à me poser, sur ta mère ou sur moi ? Je voudrais que tu puisses nous connaître un peu plus. Je sais, ce n'est pas la meilleure façon, mais...
-C'est d'accord. Comment vous êtes vous rencontré ? Si j'ai bien compris les membres de... notre famille ne vont pas à Poudlard.
-C'est juste. Il faut que tu sache que nous nous sommes peut-être cachés, mais celui ou celle qui a besoin de notre aide la reçevra tôt ou tard. Ta mère était une Serdaigle et une amie de Lily Evans, oui tu as bien entendu. Je crois que ta mère aurais été fier que toi et Harry êtes devenus amis. Enfin, en tout cas il vint un jour où un Serpentard mit ta mère face à un choix : soit elle rejoignait les rangs du Seigneur des Ténèbres, ou elle allait mourir. Bien sûr elle préférait mourir que de se joindre à eux et quand ce Serpentard était sur le point de jeter le sort impardonnable elle fut sauvée par Lily et le groupe d'élèves autour de James Potter, les euh...
-Maraudeurs.
-C'est bien ça. Ta mère n'était plus sûre et quand elle fut conduite à Dumbledore, qui connaissait notre existence, il nous l'envoya, pour sa propre sécurité. J'avais 18 ans à l'époque et mes parents voulaient que je me marie au plus vite, car ils voulaient se retirer de leur poste de chefs de famille. Ils avaient déjà arrangé un mariage entre moi et une de mes cousines éloignées : Aideen. Mais en croisant le chemin de ta mère, j'allais défier mes parents. Je ne voulais pas me marier avec quelqu'un que je connaissais à peine, de plus j'étais tombé amoureux de Laure, qui suivait alors nos cours de défense magique. Mes parents étaient contre cette union, jusqu'à la fin. Ils moururent un peu plus tard que notre mariage.
-Comment sont-ils morts ?
-On les retrouva un matin dans leur chambre, empoisonnés. Nous n'avons jamais retrouvé leur meurtrier, mais la même nuit Aideen avait disparue... Peut-être que c'était elle, peut-être avait-elle seulement fui le déshoneur que représentait mon mariage avec un non-membre de la famille. Il y a de cela trois ans maintenant, son fils est venu nous retrouver. Comme toi, il avait été élevé en dehors de la famille, mais quand ses parents ont été attaqué par des Mangemorts, sa mère lui a donné son journal et lui a ordonné de fuir. Son journal, que j'ai lu, ne contenait que les descriptions de notre famille et notre cachette, en plus de la vie d'Aideen après son départ. Elle ne parle pas de la mort de mes parents. Cela confirme mon hypothèse que ce n'était pas elle. En tout cas Rhys, c'est le nom du fils d'Aideen, fait désormais partie intégrante de notre famille et est devenu lieutenant de la garde royale, notre garde personnelle. Je lui ai en quelque sorte donné ce que j'avais pris à sa mère : l'honneur.
À son récit suivit un silence. Lauren commençait tout doucement à comprendre que le temps pour cette famille avait été arrêtée. Les Ò Mordha était une famille de guerriers et était toujours gouverné par des principes d'honneur et de loyauté. Un peu comme ces familles de sang pur, tel les Malfoy. Elle n'avait jamais compris pourquoi Malfoy, son ennemi de toujours, reflétait cet air d'arrogance et de supériorité et pourquoi ses actes étaient presque toujours liés avec les croyances des Malfoy. Il n'avait tout simplement pas le choix d'avoir une opinion personnelle, la loyauté face au credo familial était plus important, cela elle le comprit maintenant.
-euh, père ? Je peux t'appeler ainsi ? Je ne sais pas vraiment comment t'appeler.
-Bien sûr que tu peux m'appeler père, mais c'est un peu formel. Appelle-moi par mon prénom pour commencer, ça te tomberas peut-être moins dur au début.
-Bien, Luthien. Si j'ai bien compris, notre famille est une famille de sang pur ?
-euh oui, pourquoi cette question ?
-Alors nous sommes liés d'une quelconque façon avec les autres familles de sang pur, comme les Malfoy par exemple ?
-Non. Déjà depuis quelques centaines d'années nous nous marions entre nous. Notre famille a atteint un nombre impressionant de membres de nos jours, c'est d'ailleurs pour cela que je ne connaissais pas vraiment Aideen, alors qu'elle était une cousine.
-Alors un jour je devrai épouser quelqu'un de notre famille, c'est bien ça ?
-J'espère que ce jour est encore loin, mais oui, je suppose. Aurais-tu déjà un petit copain dont je n'ai pas connaissance ?

Lauren devint rouge, car oui, elle avait pensé à quelqu'un : Ron. Mais d'un sentiment fort pour lui, elle était passée à une incertitude. Pourrait-il vraiment lui donner ce dont elle avait besoin ? Refuge, intellect, humour ? Elle n'en était jamais certaine. Cependant elle ne se laissa pas démonter :
-Non ! Je voulais savoir, c'est tout. Peut-être que j'avais eu quelqu'un en tête pendant un petit temps, mais il n'en est plus question. C'est une histoire un peu compliquée et passée de toute façon. Si on rentrait à la maison ? Je pense que maman, enfin...
-Non, tu peux considérer ta tante comme ta mère. Tu en as deux, c'est tout.
Lauren regarda alors l'homme qui était son père dans les yeux et, pris d'un flux soudain d'émotions, se jeta dans ses bras.
-Merci, dit-elle.

Bound by honour and By heart (Dramione-Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant