Bound by honour and By heart (Dramione-Terminée)

Chapitre 20 : Le poids de la responsabilité (1)

Lauren n'avait dit mot de sa découverte à personne. Elle avait ramené Ron et Luna et était repartie vers son appartement. Là, Draco l'attendait.

-Et ben, ça en a pris du temps !, lui dit-il en guise de bienvenue. Euh, Lauren ça va ?
Lauren était dans son petit monde, elle avait à peine conscience de Draco qui la regardait. Quand ce dernier tourna sa tête vers lui afin qu'elle le regarde, elle se réveilla enfin.
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? fit-elle.
-Je t'ai demandé si ça allait, mais visiblement ce n'est pas le cas. Raconte !
Lauren voulut commencer à lui raconter ce qu'elle avait découvert, mais c'est alors que ses yeux se dirigèrent vers la main droite de Draco qui tenait une lettre ouverte qui lui était adressée.
-Draco Malfoy ! Qui t'as permis de lire ma correspondance ?
Avant que Draco n'ait pu dire ou faire quoi que ce soit, elle lui avait arraché la lettre de la main et la lut :

« Ma très chère Lauren,
Cela fait déjà un bout de temps que je voulais t'écrire, mais ici nous sommes très occupés avec la protection de la villa et de ton école. En plus, la recherche de cet objet chez la tante de ton garde s'avère plus que difficile. Nous avons infiltré le manoir avec quelques espions qui essayent de le trouver, mais il n'y a pas encore eu de grandes trouvailles, malheureusement.
Comment vas-tu ? Tu me manques, surtout le soir à la table de ton père. Je n'aurais jamais pensé que mes pensées puissent tourner autour d'une seule et même personne pendant quasi toute la journée...
Comme tu vois, ton absence n'a fait qu'agrandir mes sentiments envers toi ! Dis-moi si les tiens ont changés, j'aimerais venir te voir un de ces jours pour voir si ma présence y change quelque chose...
Réponds quand tu en auras le temps,
Ton servant-protecteur,
Lieutenant Rhys. »

-Umpf, finit par faire Lauren.
-Umpf ? C'est tout ce que tu trouves à dire ?
-Dray, s'il te plaît, ne recommences pas. Je t'ai déjà expliqué que je me sentais obligée de tenir une bonne relation avec lui, pour mon père.
-Mais ça ce n'est plus une relation saine et dépourvue de sentiments !
-Lui a dit qu'il avait des sentiments pour moi, je ne lui ai jamais fait comprendre que j'en avais aussi. Et puis regarde, il nous a informé de l'état des choses dans la recherche de la coupe. Je l'utilise comme lui voudrait bien m'utiliser, comme tu me l'as fait comprendre.
-Oui, mais... tu...
-Je sais ce que je fais Dray.
-Es-tu consciente du danger potentiel s'il se rend compte de la supercherie ?
-Rhys ? Un danger potentiel ?
-Oui, il est au courant de tout dans ta famille. Tout. Il pourrait se venger...
-Pour ça, il faudrait d'abord qu'il s'en rende compte. Je vais faire attention, je te le promets.

Elle s'avança vers lui et le prit dans ses bras. Ils restèrent ainsi un petit moment qui semblait une éternité pour eux deux. Une éternité dans laquelle ils se sentaient heureux et protégés tout deux.
-Maintenant dis-moi à ce que tu pensais tout à l'heure en rentrant, dit Draco en se séparant d'elle à grand peine.
Ils s'assirent sur le canapé et regardèrent le feu crépiter dans la cheminée, puis Lauren lui passa la généalogie et l'ouvrit à la bonne page.
-Quoi ?, dit Draco tout étonné.
-ça explique pas mal de choses...
-ah bon ? Comme ?
-Le fait que ce soit lui l'Elu en fin de compte : l'héritier de Serpentard est l'ennemi juré de l'héritier de Gryffondor. Et puis aussi que l'épée de Godric lui soit apparue ce jour dans la chambre des Secrets. Et aussi beaucoup dans son tempérament, finit-elle par dire avec un grand sourire.
-L'épée de Gryffondor lui est apparue ?
-Oui et ça veut dire qu'elle lui appartient de droit. C'est drôle que Dumbledore la lui ait léguée, c'est comme...
-C'est comme s'il avait toujours su qui Harry était en vérité, finit Draco.
Dumbledore connaissait la vérité sur nous trois, depuis le début. Et il n'en a jamais pipé mot, non, il a préféré regarder nous disputer et insulter...
-Chaque chose en son temps Draco, chaque chose en son temps. Nous n'étions pas encore prêts pour la vérité, je l'ai compris maintenant.

Le lendemain, alors que les tables de la grande salle se remplirent peu à peu d'écoliers, Lauren parla à Harry à voix basse :
-Harry, il faut que je te parle. Rejoins-moi dans mes appartements quand tu auras fini, Draco y sera aussi.
-Tu as encore eu une idée de génie ?
-Oui et non, à tout à l'heure !
Et elle s'en alla en direction des appartements des préfets en chef avec Draco qui avait attendu son signe pour la suivre. Blaise les regarda partir et jeta un coup d'œil vers Harry, qui avait déjà recommencé à manger. « Qu'est-ce qu'ils mijotent ces trois ? », se demanda-t-il. Mais il sut qu'il n'aurait la réponse qu'une fois que Draco voudrait bien lui en parler.

Arrivés dans leur hall d'entrée, Lauren s'installa dans un des canapés alors que Draco monta chercher Salihfar. Ils ne durent pas attendre longtemps ; à peine un quart d'heure plus tard Harry était arrivé.
-Alors ? Qu'y a-t-il de si important ?, demanda-t-il de bonne humeur.
-Tiens, lui répondit Lauren en lui tendant la généalogie.
-C'est quoi ?
-Potter, lis et tu le verras, dit Draco exaspéré par le manque de curiosité d'Harry.
C'est alors qu'Harry changea de couleur en un temps record.
-Godric Gryffondor est... il est...
-Ton ancêtre, oui, finit Lauren.
-Mais alors, le fait que ce soit moi...
-oui, ça rend l'affaire un peu plus plausible, dit Draco sans grande émotion.
-Draco, tu pourrais montrer un peu plus de tact !, le sermonna Lauren.

Harry ne sut quoi penser. C'était lui, depuis le départ, depuis sa naissance, ça n'avait toujours été que lui. Bien que cette pensée lui fit peur, elle lui redonna courage en même temps. Car cela voulait dire que jamais il ne s'était trompé dans son chemin depuis ce jour fatidique sous le choixpeau.

-Bien, où est ton épée ?, continua alors Draco après un moment, comme s'il se trouvait en plein business.
-L'épée de Gryffondor ?
-Non, TON épée voyons, tu n'as toujours pas compris ?
-Oui, enfin, mon épée. Je ne suis pas sourd Draco ! Elle est dans ma poche.
-Dans ta poche ?, dirent Lauren et Draco en même temps.
-Tu ne crains pas de la perdre ?, dit Lauren.
-Au contraire, comme ça je sais toujours où elle est et je l'ai à l'œil. Attends...
Il sortit une épée minuscule de sa poche et lui rendit sa taille normale. Apparut alors l'épée de Gryffondor avec son rubis sur le manche.
-Là voilà, pourquoi voulais-tu la voir Draco ?
-Je voulais vérifier quelque chose, puis-je ?
Harry hocha de la tête et lui tendit l'épée.
-Elle a été faite par les gobelins, très précis et très solide. Pas aussi délicat et filliforme que les nôtres.

Draco sortit Salihfar de sa gaine et posa les deux épées côte à côte. Puis il se concentra et tendit sa main droite au dessus des deux épées, comme il l'avait fait lors de sa cérémonie. Il reconnut Salihfar sans problème, elle lui était devenue comme une sœur. Mais l'autre épée avait une signature toute autre. Cela devait venir du fait qu'elle avait été faite par les gobelins. Draco se reconcentra sur Salihfar pour y « lire » la signature de l'épée du destin. Puis essaya de la retrouver chez l'épée d'Harry, mais n'y sentit rien.

-Non, c'est une épée normale, dit-il finalement en réouvrant ses yeux.
-Comment ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ?, demanda alors Harry, qui reprit son épée en main.
-Salihfar est une épée du destin, je t'ai déjà raconté ce que cela entraîne pour moi ?
-Oui, ça veut dire que tu es un guerrier du destin et que tu ne fait pas seulement que défendre les Ò Mordha, tu peux aussi attaquer, aller dans l'offensive.
-Exact. Ton épée n'a pas cette signature, mais elle n'a pas la signature d'une épée défensive non plus.
-Ce qui veut dire ?, Harry n'y compris plus rien.
-Que cette épée est une épée magique, oui, mais banale. J'ai cru que peut être cette épée serait comme la mienne et que tu avais une autre arme en poche contre Voldemort.
-Mais ce n'est pas le cas ?
-Et non.
-Mais je pourrais peut-être l'utiliser comme tu utilises Salihfar ?
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Que je pourrais dévier des sorts et me battre avec.
-Oui mais, tu ne battras pas Voldemort avec elle. C'est ta baguette qui sera ton arme principale.
-Principale, oui. Mais l'épée pourrait être, disons, un joker... !
Draco dut sourire : Si je comprends bien tu veux absolument apprendre à l'utiliser cette épée, c'est ça ?
-T'as tout compris mec, lui répondit Harry avec un clin d'œil. Et qui sait, peut-être me servira-t-elle vraiment ?