Je suis Convergente. TERMINÉE

Chapitre 18

Le chemin de retour est silencieux. Pas un silence agréable, un silence où même les respirations se font sans bruit. Un silence angoissant. Malgré les gémissements des trois blessés. Malgré les rouages de mon esprit qui font un boucan pas possible. Malgré les gouttes d'eau qui tombe sur le sol, signe qu'il a commencé à pleuvoir depuis que nous sommes partis de l'immeuble. Tout est silencieux à mes oreilles, même les lèvres d'Éric et Steve qui bougent, semblant me parler.

Nos pas se font plus rapides et bien vite, la grande porte du QG se fait voir. La porte de la maison. C'est à ce moment que les gémissements font place à des exclamations.

-C'est magnifique, murmure la femme.

Je fixe mon regard sur la porte et la détaille comme au premier jour, la phrase « Nous croyons aux actes de courage ordinaire, au courage qui pousse une personne à prendre la défense d'une autre. » peinte dessus avec le symbole des Audacieux, et les symboles des Altruistes, des Érudits, et des Sans-Factions juste à côté.

Oui, c'est magnifique.

Teresa est à l'infirmerie, Thomas est avec elle et moi je suis assise sur un fauteuil de réunion alors que je devrais prendre des nouvelles de ma petite chérie alias Emilie Prior. Mais non, a peine arrivé au QG, à peine tous les leaders, y compris Marcus, sont réunis car madame Je-suis-leader-des-Erudits veut nous rencontrer. Enfin, le problème en lui-même n'est pas la rencontre, mais plutôt le fait de qui va y aller.

-On ne doit pas y aller, dit Steve catégoriquement.

-Je suis d'accord, cela voudrait dire que nous sommes prêt à nous joindre à eux, à réintégré Chicago, et personne ne le veut, approuve Marcus.

-Justement, si nous y allons, on pourra essayer de faire pencher les choses, de les mettre sur les pistes que nous avons exploré pour bâtir Convergence. On devrait y aller, je leur rétorque.

-Et qui irait ? Personne n'est assez fou pour cela, ricane Marcus.

Je souffle.

-Écoutez-moi, Chicago est notre ville a tous, on y a grandi, on y a vécu, des bons comme des mauvais moments, je refuse de l'abandonner sous prétexte que j'habite autre part maintenant. C'était mon chez moi, un chez moi qu'un jour, je veux faire visiter a Emilie, sans arme sur moi, ou sans avoir peur qu'il lui arrive quelque chose de grave, je dis en regardant chacune des personnes présentes, que ce soit autour de la table ou sur l'écran à tour de rôle.

Éric baisse la tête avant de soupire.

-Je suis d'accord avec Six. Chicago et ses habitants méritent d'être aidé de quelques manière que ce soit.

-Ok... souffle Steve, mais qui irait ?

- Il faut quelqu'un que tous connaissent, répond Elena.

-Éric, propose Jake.

Le concerné rit jaune.

-Tu veux ma mort ? demande l'Audacieux.

-Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié que tu étais associable quand nous vivions à Chicago, rétorque l'Érudit, amusé.

-Les gars, les réprimandes Elena, à demi agacé. Il faudrait quelqu'un avec énormément de sagesse et Éric ne correspond absolument pas à ce critère. Le courage, il l'a, à la limite, mais la sagesse sa reste à voir.

-Je note El, je note, grogne Éric, vexé de se faire autant tacler.

-Je ne suis pas certaine que le courage s'acquière avec l'âge, contrairement à la sagesse, je les coupe. Mais peut-être qu'ici, le courage est la plus haute forme de la sagesse, l'affirmation que la vie peut et doit être vécue sans crainte.