Partie 1 : Rage de vivre
Cher Journal,
Chaque fois que j'ouvre ce cahier abîmé, je me rends compte que je n'y ai pas écrit depuis une éternité. Cette fois, j'ai même eu du mal à te trouver. Tu étais comme enterré sous une pile de vieux dessins, quelques affaires de cours et un jean noir dont je ne peux pas me passer.
Ma vie est une succession de non-événements sans une once de nouveauté, je vis dans une routine perpétuelle, un cercle vicieux sans aucune issue possible venant de l'extérieur.
C'est pourquoi je dois me débrouiller pour briser ce cercle moi-même. La rentrée des classes me semble le moment adéquat pour le faire. Cette nouvelle année va être différente, j'en suis sûre ; après tout, c'est ma dernière année de lycée, elle se doit d'être inoubliable.
Lydia
C'est bien beau d'écrire ces mots. Ils ressemblent fortement à ceux que j'ai griffonnés il y a un an. Même jour, même heure, même lieu et même torchon que j'appelle « Journal ». Pourtant, cette année, quelque chose a changé. J'ai changé. Je ne suis plus seulement contrariée, je suis en colère. J'ai la rage de vivre et cette fois, je vais tout faire pour y parvenir.
— Lydia, dépêche-toi de descendre, ma chérie. On va finir par être en retard.
Je regarde une dernière fois le reflet que me renvoie mon miroir mural. Mes cheveux lisses, mes grands yeux bruns, mon petit nez et ma bouche fine, tout chez moi est banal, jusqu'à mon âme.
Cet été, j'ai pris une résolution. J'ai décidé de ne plus subir ma vie, mais de la vivre. Les gens autour de moi sont tristes, ils s'ennuient, ils ne font rien. Je ne veux pas de ça. Je veux de l'aventure, de l'excitation, de la passion et pour la première fois, je suis prête à faire tout ce qu'il faut pour les obtenir.
— J'arrive, maman, je suis prête.
Oui, je le suis. Enfin.
Nous montons toutes les deux en vitesse dans l'imposante voiture blanche familiale. Ma mère est toujours plus excitée que moi lors de cet « événement » qu'est la rentrée des classes. Elle n'a jamais perdu son âme d'enfant ; j'ai l'impression qu'à son époque, les lycéens n'étaient pas aussi maussades qu'aujourd'hui.
Ses yeux noirs pétillent derrière ses lunettes de soleil et ses cheveux tout aussi bruns que les miens sont remontés en chignon professionnel sur le haut de sa tête. Je la vois sourire jusqu'aux oreilles et je sens qu'elle s'apprête à me faire un discours.
— Tu sais, ma chérie...
J'en étais sûre, et c'est parti pour le magnifique discours d'Anne Collin :
— Cette année, tu vas probablement rencontrer de nouvelles personnes, des amis, des garçons, mais je veux que tu saches qu'il ne faut pas arrêter de bien travailler pour autant. Je sais que tu as toujours eu de bons résultats mais il vaut mieux prévenir que guérir, comme on dit.
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THE MASTER'S GAME ✩ [édité chez Hachette]
Teen FictionRoman édité par Hachette Romans disponible en papier dans toutes les librairies et en numérique sur toutes les plateformes de vente (lien en bio). La version wattpad est donc incomplète mais peut vous donner un avant-goût ♥︎ ...