THE MASTER'S GAME ✩ [édité chez Hachette]

Chapitre 2.3 : Ferme‑la

Partie 3 : Ferme-la

La semaine se déroule tranquillement. Vendredi, le master nous informe que tous les participants ont effectué le premier gage, confirmant par la même occasion ma première place dans le classement.

En peu de temps, je suis devenue totalement accro à l'écriture. M'inspirant d'événements à présent réels, je m'amuse à créer une histoire addictive. Je commence par ce début d'année, j'écris sur ma participation au Master's Game, sur ce premier gage et sur les rencontres que j'ai faites grâce au jeu. Je suis en pleine réflexion sur la façon de tourner la dernière phrase de mon chapitre lorsque je reçois un message de Julia :

« Je suis devant chez toi, tu m'ouvres ? »

Sautillant de joie, je descends l'escalier pour ouvrir à ma meilleure amie. Celle-ci attend sur le pas de la porte, un gros sac dans les bras.

— Salut, beauté. C'est quoi, ce sac ?

Elle sourit de toutes ses dents.

— Oh, je pensais que je pouvais dormir chez toi après la soirée, question d'organisation.

J'esquisse un sourire et lui fais signe d'entrer. Nous montons dans ma chambre et Julia étale ses affaires sur mon lit sans ménagement, attrape sa trousse de maquillage et me fait face.

— Bon, je me maquille les yeux ou la bouche, ce soir ?

Julia possède de jolies lèvres pulpeuses qui rendent tout rouge à lèvres plus beau.

— La bouche, évidemment.

Nous allons dans la salle de bains à côté de ma chambre, la baignoire fait face aux grands miroirs devant lesquels nous nous préparons.

C'est seulement après trente minutes entre maquillage et papotage que Julia et moi sommes fin prêtes, un combishort pour elle et un short en jean taille haute sur un body noir pour moi.

Nous mangeons un croque-monsieur en vitesse, nous enfilons nos talons et montons dans un taxi direction le centre-ville.

En moins de cinq minutes, nous sommes devant l'entrée du bar, dont le style moderne reflète le luxe. Je déglutis en pensant au maigre contenu de mon portefeuille, les prix peuvent vite être exorbitants dans ce genre d'endroit.

Sortant nos fausses cartes d'identité – que nous avons très peu utilisées jusqu'à présent –, nous franchissons la porte d'entrée pour découvrir une décoration très épurée. Le long bar fait face à une piste de danse sur laquelle quelques personnes se déhanchent déjà. De part et d'autre se trouvent plusieurs canapés blancs face à face avec une table basse entre ces derniers. L'atmosphère sombre de ce bar, éclairé par des lumières bleues tamisées, ressemble plus à celle d'une boîte de nuit, la musique dansante n'est pas très forte pour l'instant. Alors que j'observe les lieux, mon regard s'arrête sur un des carrés de canapés : Peter et Emma discutent tous les deux, un verre à la main.