THE MASTER'S GAME ✩ [édité chez Hachette]

Chapitre 4.2 : Mise en garde, piège, ou choix ?

Partie 2 : Mise en garde, piège ou choix ?

Devant nous se trouve un vaste hall d'entrée rempli de toiles d'araignée, mais ce qui nous cause à tous un choc, ce sont les centaines de photos de nous accrochées un peu partout dans la pièce, sur les murs, sur les tables, partout. Ces photos représentent des moments de nos vies, des moments où le master n'était pas censé nous espionner. Je n'arrive pas à penser clairement, que faire maintenant que je sais que ma vie privée ne l'est plus ?

De nombreuses photos de notre fameuse soirée au bar sont présentes. Sur l'une d'elles, je danse les bras en l'air et les cheveux cachant mon visage. Sur une autre, Emma rit avec son cocktail à la main. Sur le mur à ma droite, Liam jouant du piano, à ma gauche Megan à la cafétéria.

Je suis bien trop abasourdie pour dire quoi que ce soit, les personnes m'entourant disparaissent peu à peu, me laissant seule, en état de choc. Le plus choquant est le grand tableau en face de nous. Au milieu des clichés de chaque élu effectuant les gages est écrit à la peinture noire : « Je vous vois tous. »

Je plaque ma main sur ma bouche pour me retenir de pousser un cri, je n'arrive plus à réfléchir. Je tourne et me retourne sur moi-même, ma vie privée étalée sur les murs de cette maison me prouve la folie de l'homme qui est à l'origine de ce sinistre manège auquel j'ai accepté de participer. Ce qui devait être un simple jeu d'adolescents se transforme en une aventure bien trop dangereuse.

Avant que l'un de nous ne dise un mot, nous recevons un message et c'est avec la gorge serrée que je l'ouvre. Mes doigts tremblent et une goutte de sueur fait apparition sur mon front.

« Maintenant que vous savez que je ne prends pas ce jeu à la légère, je vous propose de continuer cette petite visite. Rendez-vous dans le salon. »

— Putain mais ce mec est taré, s'exclame Peter.

Sa voix me ramène à la réalité. Emma passe ses mains sur son visage alors que Megan a la mâchoire qui touche presque le sol – au moins, je ne suis pas seule à être choquée.

Mon cerveau ne s'étant pas remis en marche après le traumatisme qu'il a subi, je me contente de suivre la flèche au sol, voulant à tout prix sortir de cette pièce qui m'oppresse. Lorsque j'arrive au salon, je peux enfin respirer normalement. J'examine la pièce dans laquelle je me trouve : un vieux canapé troué trône au milieu ainsi qu'une table sur le point de s'écrouler ; sur celle-ci sont posées cinq boîtes identiques avec le nom de chacun d'entre nous. Je ne suis pas prête mentalement pour affronter une autre « surprise » de l'ampleur de la dernière.

— Je crois que j'ai trouvé quelque chose.

Même le son de ma propre voix me semble étrange. Les autres accourent, nous nous plaçons tous devant nos boîtes respectives et un silence pesant tombe sur le salon.