THE MASTER'S GAME ✩ [édité chez Hachette]

Chapitre 3.3 : I keep loving you

Partie 3 : I keep loving you

Je me retourne brusquement au son de cette voix robotique. Une silhouette apparaît devant moi. Je ne distingue rien de cette personne vêtue uniquement de noir, la lumière provenant de mon portable éclaire seulement la grande capuche qui cache le visage de ce personnage mystérieux.

— Qui êtes-vous ? dis-je d'une voix tremblante.

La personne devant moi ne bouge pas d'un millimètre et cette voix robotique reprend :

— Allons, Lydia, réfléchis un peu. Qui puis-je être, à ton avis ?

— Vous êtes le master !

J'ai répondu rapidement comme si je venais d'avoir une révélation. Le master se contente d'acquiescer lentement, un frisson de peur me parcourt l'échine.

— À toi de me répondre, maintenant : qu'est-ce que tu fais là, Lydia ?

Je suis incapable de bouger, mes pieds sont ancrés dans le sol comme si j'étais enlisée dans une chape de béton.

— Hum, je ne sais pas trop.

Le master se place dos à la porte ouverte et me fait signe de sortir de la pièce, ce que je fais sans hésiter. Je cours vers la porte, la sensation d'oppression disparaît lorsque je me retrouve dans le couloir.

— Contente-toi de ce que je t'offre, Lydia. N'essaie pas de chercher plus loin, tu risques de te perdre.

Je déglutis et cligne des yeux en signe de compréhension puis je me hâte de retourner aux toilettes. Sur ce court trajet, des questions se bousculent dans ma tête : qu'est-ce que voulait dire le master par « Tu risques de te perdre » ? Est-ce qu'il nous suit partout où nous allons ? Qui est-il ?

J'ouvre la porte des toilettes violemment, ce qui fait sursauter Megan.

— Putain, Lydia, tu m'as fait super peur. Tu as une drôle de tête, ajoute-t-elle en me scrutant.

Je regarde de droite à gauche, abasourdie.

— Je viens de voir le master.

Mon ton est plat, je suis toujours sous le choc.

— Quoi ? C'est qui ? s'exclame Megan.

— Je n'en sais rien, il se dissimulait le visage et il avait la voix trafiquée.

— Mais qu'est-ce qu'il t'a dit ? demande-t-elle, sa curiosité piquée au vif.

Merde ! Je n'ai pas trop envie d'avouer à Megan ce que j'étais en train de faire donc j'invente une excuse bidon.

— Il m'a simplement félicitée, réponds-je d'une petite voix.

Megan plisse les yeux et je détourne le regard. Je pue le mensonge à des kilomètres.