Chapitre 6.4 : C'est reparti !

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Partie 4 : C'est reparti !

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Partie 4 : C'est reparti !

— Je... hésité-je alors qu'une idée terrifiante s'immisce dans mon cerveau.

Liam s'avance encore un peu plus vers moi et l'inquiétude se lit à présent sur ses traits.

— Liam ? C'est toi le master ? lui demandé-je.

Formulée à voix haute, la question sonne bien plus idiote que ce que je pensais mais la réaction de Liam me perturbe encore plus. Il se place juste en face de moi et affiche un petit sourire alors que mes yeux ne cessent de s'écarquiller. Je n'y crois pas... C'est lui depuis le début !

— C'est vraiment toi ?

Liam ne répond pas, il se contente de hocher la tête sans me quitter du regard. Abasourdie, je recule d'un pas et bute contre le comptoir de la cuisine. Alors que beaucoup trop de questions se bousculent dans ma tête, j'entends un rire étouffé. Je relève la tête et Liam est rouge tomate, essayant tant bien que mal de réprimer son rire. Mais lorsque son regard rencontre à nouveau le mien, il se lâche. Je secoue la tête en me mordant la lèvre inférieure. Mais quel con !

— Tu aurais dû voir ta tête, dit-il entre deux éclats de rire.

Je m'avance vers lui et le pousse de mes deux mains.

— T'es vraiment con, tu sais...

— Con mais drôle. En tout cas, moi, je me fais rire, dit-il avec un grand sourire.

— T'es bien le seul.

Ma réponse le fait rire encore plus. Il lui faut quelques minutes de plus pour se calmer complètement. Je l'épie d'un regard attentif.

— Quoi ? demande-t-il lorsqu'il le remarque.

— T'es mignon quand tu souris, dis-je en lui pinçant la joue.

Il est surpris par mon geste affectueux, mais ses yeux brillent d'un éclat chaleureux.

— Mignon ? Tu voulais pas plutôt dire « sexy », par hasard ?

Il affiche un sourire niais et hausse un sourcil.

— Non, juste mignon. Désolé ! mens-je.

Soudain, son expression change et devient bien plus sérieuse. Il sort son téléphone de sa poche de jogging et serre les mâchoires en regardant l'écran. J'attrape habilement son portable et lis à voix haute le message :

— « Ne te fais pas passer pour moi, Liam, je déteste ça. »

Le message est signé : « Le master ».

— Je croyais que j'étais la seule à en recevoir, dis-je, légèrement rassurée.

— Tu te rends compte, Lydia, c'est grave, il sait absolument tout ce qu'on fait. C'est du harcèlement et il pourrait aller en prison pour ça. Il a probablement piraté nos téléphones ou caché des caméras, j'en sais rien. Mais il me rend fou, je te jure, et nous on le laisse faire sans rien dire.

Il n'a pas tort, il a même tout à fait raison, c'est complètement fou mais en y réfléchissant bien, je ne serais pas là à cet instant précis s'il n'y avait pas ce jeu. Je serais probablement toujours paralysée par le stop phénoménal que Liam m'a mis en début d'année. Alors, sans dire un mot, je prends le bol plein de curry de légumes et m'installe à la table à manger. Liam suit chacun de mes déplacements du regard puis m'imite.

— S'il n'était pas là, je n'aurais jamais fait ta connaissance, dis-je simplement sans le regarder de peur de ce que je pourrais lire sur son visage.

— Tu penses vraiment que ça en vaut la peine ? demande-t-il sans une once d'humour.

Je relève la tête vers lui. Qu'est-ce que je suis censée dire ? Le problème avec Liam, c'est que je ne sais jamais ce qu'il pense ou ce qu'il ressent. Je ne veux rien dire de peur qu'il me repousse, ce que je supporterais très mal. Je me contente alors de finir mon repas en silence alors qu'il m'observe entre deux bouchées.

La situation avec lui avec lui a été ambiguë tout le reste de la soirée et elle l'est restée pendant les trois semaines suivantes. J'étais invisible pour lui certains jours et d'autres je lui devenais indispensable. Ce n'est que pendant ces semaines que j'ai compris ce qu'il voulait dire par « Je ne veux pas de relation sérieuse ».

J'ai eu le droit à maintes reprises au discours de Julia selon laquelle il m'utilisait totalement et que je méritais mieux que ça. Le pire, c'est que j'étais d'accord avec elle mais je tenais trop au peu que l'on avait pour l'abandonner.

Et puis sont arrivées les vacances... Deux semaines sans aucun message de lui, aucun appel, rien ! Je n'ai pas entendu parler de lui. J'ai été triste pendant un temps mais en y repensant, je réalise que je m'y attendais. Cependant, il ignore que je suis extrêmement rancunière et qu'il ne va pas s'en tirer comme ça. De quelque manière que ce soit, je me vengerai. Parce que même si je grandis, même si je mûris, je reste une gamine au sale caractère et il a blessé mon égo.

À part cette histoire désastreuse, j'ai rattrapé Emma dans les scores du Master's Game. Les gages étaient plutôt simples, ce qui était louche. Le premier était de voler les sujets de notre prochain examen. Heureusement pour moi, j'avais un contrôle de biologie, or ma professeure adore prendre des pauses café pendant que nous recopions la leçon ; j'ai juste eu besoin de fouiller dans son classeur bordélique pour trouver les sujets. Le second était de simuler un malaise pendant un cours de sport. Les élèves étaient déjà au courant du gage alors lors de ma chute, tout le monde s'est mis à rire et le professeur m'a traité avec le plus grand mépris – c'est alors que j'ai compris que je n'ai aucun talent de comédienne. Et pour finir, j'ai dû venir en cours habillée exclusivement avec des habits d'homme.

Le master a cessé de m'envoyer des messages individuels et les gages étaient simples, voire stupides. C'est comme s'il était occupé à quelque chose d'autre... Comme s'il n'avait plus le temps de nous espionner. Je n'étais pas la seule à l'avoir remarqué et aussi bizarre que cela puisse paraître j'étais un peu déçue, j'aimais être le centre de l'attention.

Alors que je me remémore les dernières semaines, allongée sur mon lit, une tasse de tisane fumante à la main, je reçois un message. J'attrape mon téléphone sur ma table de chevet et rien qu'en voyant le nom de l'expéditeur, je souris jusqu'aux oreilles.

« Bonsoir, très chers élus, comme vous l'avez probablement remarqué, j'ai été absent durant les semaines qui précédaient les vacances. En effet, j'avais à faire, mais je vous annonce que je suis bien de retour et dès demain le jeu recommence de plus belle. J'ai préparé méticuleusement les gages à venir, et je dois dire que j'en suis fier. Le prochain gage sera un gage personnel. Mettons un peu de piment dans vos vies. »

Je pousse un soupir de soulagement avant d'éteindre mon téléphone. C'est reparti ! pensé-je.

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Version éditée

Insta 📸 : lea_nemezia

THE MASTER'S GAME ✩ [édité chez Hachette]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant