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PDV Maeva

Le lendemain matin je me levais de bonne heure. A vrai dire, je m'étais échafaudé une journée de remise en forme après m'être goinfré la veille. En effet, se poser sur le canapé est une chose mais manger sans ne rien faire parce que l'on stresse en est une autre. Je me retrouvais donc le morale bien bas, me sentant grosse et moche, sans oublier que le stresse lié à l'attente de la réponse de Stanford était toujours aussi présent. C'était donc décidé: j'allais faire du sport et devenir une beauté fatale! C'est donc pleine de cette nouvelle motivation que je sortis de chez moi pour aller faire ce fameux footing. Pour dire vrai, je m'étais mise à la course à pied à l'adolescence mais suite à plusieurs accidents liés à la pratique d'autres sports j'avais été obligée de prendre des pauses. Il était donc difficile de progresser lorsqu'il fallait s'arrêter pour cause de blessures tous les 3 mois... Courir le matin tôt était une bonne solution pour moi, cela me permettait de ne croiser que de rares personnes. Pourquoi vous demanderez-vous, est ce embêtant de croiser des personnes lorsque l'on court? Ma réponse sera assez simple: j'ai toujours l'impression que l'on me juge sur ma vitesse, ma façon de courir ou encore que l'on me voie comme "la grosse débutante". Je ne peux d'ailleurs pas m'empêcher d'accélérer et de faire semblant que tout va bien lorsque je croise un autre coureur alors qu'au fond de moi je suis au bord de l'agonie.

Il y a plusieurs avantages à courir: on se sent libre, on profite de la nature et dernier point, pas des moindres, on peut admirer de beaux hommes bien musclés. Il ne me fallait rien de plus que le dernier élément pour me motiver.

Je courrais depuis maintenant 25 minutes lorsque mon habituel coup de mou arriva. Mes jambes devinrent subitement plus lourdes et le souffle commença à devenir plus lourd. Juste un mauvais moment à passer; il ne fallait juste pas trop y penser et tout irait bien. Seulement, ma traditionnelle malchance m'obligea à m'arrêter à un feu rouge alors que je voulais traverser: c'était bien ma veine. Je savais déjà que je ne serais plus capable de repartir je décidais tout de même d'essayer et m'élançait sur le passage dès que le feu devint vert.

BAM!

Je venais de percuter quelqu'un. J'essayais tant bien que mal de retrouver mon équilibre malheureusement pour moi mes muscles avaient décidés de m'abandonner à mon triste sort. Je tombais alors brusquement sur le sol. Constat: le sol est froid et mouillé.

"-Mademoiselle! Tout va bien?

-Oui, je crois.

-Laissez-moi vous aider."

Une main se présenta alors devant moi. Je la saisis volontiers et essayais de me relever. De nouveau sur mes deux pieds je remerciais mon sauveur. Je crus alors que ma mâchoire allait se décrocher. Quelle probabilité pour rentrer deux fois dans une même personne deux jours d'affilés, que celui-ci ait été votre examinateur et qu'il soit votre PFP? Je dus avoir l'air perturbée car celui-ci continua à me soutenir par le bras en me demandant si cela allait vraiment en insistant sur le fait que je sois pâle.

"-Oui, oui ça va. Cela doit être le choc. Je vais rentrer, je n'habite pas très loin.

- Vous en êtes sure? Peut-être pourrions nous boire un café ensemble pour que vous repreniez vos esprits?

-Ecoutez, je vous remercie beaucoup de m'avoir aidée mais ...

-Qu'avez-vous donc comme excuse pour me refuser ce café? C'est moi qui offre bien-sûr" , me répondit-il avec un sourire en coin. Je me rendais alors compte que je n'avais aucune excuse valable et que je ne me sentais peut-être pas aussi bien que j'aurais voulus. Je me résignais donc à accepter sa proposition.

Après quelques minutes de marche, il poussa la porte d'un petit café. Assis face à nos tasses il finit par briser le silence qui régnait depuis un petit moment.

"-Et que faites vous dans la vie?

-Je suis étudiante en biologie, j'ai réussi mes examens de bachelor mais je dois encore trouver un stage pour valider la dernière année. Et j'aimerais sans doute continuer sur un master mais je ne sais pas encore exactement dans quelle pays. Car, en fait, je suis franco-suisse et j'ai donc la possibilités de faire mes études dans les deux pays. je suis venue à Brest parce que...", je m'arrêtais brusquement lorsque je me rendis compte que toutes ses histoires ne devaient surement pas l'intéresser.

"-Désolé, j'ai tendance à me laisser aller quand on me demande ce que je fais.

-Ce n'est pas grave, me répondit-il avec un sourire amusé, mais savez-vous déjà où vous allez faire votre stage?"

C'est à ce moment là que je me rendis compte qu'il ne m'avait surement pas reconnue, après tout il était PDG d'une grande entreprise et devait voir des cinquantaine voire des centaines de têtes chaque jour, impossible donc de s'en souvenir de toutes.

"-J'ai fais une demande chez Stanford, j'ai eu un entretien et j'attends la réponse. Cependant, je doute qu'ils ne me prennent donc j'ai aussi fait d'autre demande dans de petites ONG.

-Stanford est une entreprise très exigeante en effet. Mais rappelez-moi? Nous sommes nous présenté?

-Non, je ne crois pas. Maëva Carlier, lui répondis-je en lui tendant la main

-Edward"

Il ne m'avait donné que son nom, sans doute voulait-il passer inaperçu. Il me prit la main et ka serra doucement mais fermement tout en plantant ses yeux si fascinants dans les miens. Je ne pus m'empêcher de rougir et de continuer à le fixer. Je ne sais pas si il ressentait la même chose que moi mais il me semblait que la température de la pièce augmentait soudain de plusieurs degrés et que la tension entre nous se chargeait d'électricité.

Une sonnerie de téléphone mis brusquement terme à la situation. Il s'excusa avant de décrocher. Son visage souriant quelques instants plus tôt se referma. Il raccrocha et s'excusa en m'expliquant qu'il devait partir à cause du travail.

"-Ce fut un plaisir, Maeva.

-Moi de même, Edward.

-Peut-être à une prochaine fois lorsque vous tomberez sur moi en courant.", il me fit alors un clin d'œil avant de s'éloigner d'un pas vif en direction d'une voiture l'attendant un peu plus loin. Je le regardais disparaitre d'un air rêveur. Le grand PDG m'avait affirmé qu'il avait passé un agréable moment avec moi. J'étais aux anges, plus rien ne manquait à ce début de romance tel que je l'imaginais. Rien, mis à part une adresse, un e-mail ou même un numéro de téléphone. Il ne m'avait rien laissé. Je me rendis alors compte qu'il ne m'avait invitée que par politesse et que mon imagination n'avait servit qu'à rendre un moment banal en quelque chose d'extraordinaire alors qu'il n'en était rien.

Déçue de ce constat, j'en arrivais à la conclusion qu'il valait mieux que j'arrête de me créer des films dans la tête surtout que, comme il me l'avait dit au cours de la discussion, Edward n'était en Europe seulement pour quelques semaine et qu'il repartait ensuite aux Etats-Unis dans une des nombreuses agences de la société. Même si j'étais prise chez Stanford, les chances que je le revoie étaient minces, mieux valait l'oublier.

Un amour inattendu (patron/stagiaire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant