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PDV Maeva:

Qui pouvait bien m'appeler à une heure pareil? La plupart de mes amis et ma famille savaient que je n'étais pas de celle qui faisait la fête tard le weekend. Bon remarquons que ce n'est pas forcément très répandu les jeunes femmes se couchant à 22h le weekend mais passons. Je jetais donc un coup d'œil sur mon téléphone l'histoire de voir si il valait le coup de répondre ou si cela pouvait attendre le lendemain matin.

Numéro inconnu (enfin numéro à rallonge inconnu au bataillon plus exactement)

Génial... Avec la chance que j'avais en ce moment c'était surement du démarchage téléphonique ou quelqu'un qui s'était trompé de numéro à moins que... cela soit Edward. Un état d'excitation s'empara de moi alors que j'envisageais cette possibilité.

Non! Je ne devais pas me faire de faux espoirs!

Je glissais mon doigt sur l'écran pour prendre l'appel:

"- Maeva Carlier

- Bonjour, Mademoiselle Carlier, ici l'assistante de Monsieur Stanford. Celui-ci m'a demandé de vous appeler. Il aurait besoin de vous depuis demain matin pour la journée.

-Mais demain nous sommes dimanche, non?

-Et moi je bosse un samedi donc rien de très spécial à venir bosser un dimanche à moins que je doive comprendre que vous souhaitez avoir des weekends au calme pendant que d'autres travaillent?

-Non, je n'ai pas dit ça mais cela m'éton...

-Bien, donc merci de venir pour 7h demain matin.

-Je..."

Elle avait raccroché. Aussi aimable qu'une porte de grange cette assistante.

Ce fut donc le premier dimanche que je dus travailler, quelle idée bizarre. Je savais bien qu'il y avait des métiers où l'on ne s'arrêtait presque jamais. J'avais moi même travaillé un an dans une ferme et j'avais bien compris que les weekends et les vacances étaient un luxe qu'il fallait savoir apprécier à sa juste valeur. Je venais donc d'apprendre que cela avait aussi l'air d'être le cas dans certaines boîtes américaines (en tous cas en temps que stagiaire). En réfléchissant bien je me rendais compte qu'un dimanche dans une ville américaine n'avait rien de très différent d'un jour de semaine: la plupart des magasins étaient ouverts, ce qui n'est absolument pas le cas en Suisse.

Bref trêve de réflexions et au lit! Au moins cela me donnait une bonne excuse pour me coucher si tôt.

Le lendemain matin je me levais avec un entrain mitigé ne sachant pas à quoi m'attendre pour cette journée. Une partie de moi espérait revoir Edward mais l'autre appréhendait le moment si il se présentait...

Le temps étant à la pluie je renonçais à aller à pied jusqu'à l'entreprise et optais pour le métro quand même bien moins cher que le taxi.

Lorsque j'arrivais à l'entreprise, on m'appris que je devais directement me rendre dans le bureau de Monsieur Stanford. Je prenais donc l'ascenseur et montais jusqu'à son bureau. Le stresse montais en moi alors que les étages se succédaient.

Arrivée devant la porte, je prenais une respiration profonde avant de sonner. La lumière devint rapidement verte, me permettant d'entrer. Mon patron était posté devant la fenêtre, les mains dans les poches.

J'avançais dans la pièce ne sachant pas exactement où me mettre.

Le silence s'éternisa.

Après quelques secondes qui m'avaient semblé durer des heures je me décidais à prendre la parole.

"-Bonjour Monsieur,

-Bonjour Maeva"

Il se retourna enfin vers moi, me gratifiant d'un sourire.

"-J'espère que cela ne te dérange pas de venir travailler aujourd'hui. J'avais besoin de quelqu'un pour avoir un avis extérieur sur un dossier et j'ai pensé que cela pourrait être une bonne expérience pour toi. Assieds-toi donc afin que je t'explique de quoi il s'agit."

J'obtempérai.

Il vint alors s'asseoir sur le siège à coté de moi. Son parfum arrivait jusqu'à moi. Il plaça devant moi calmement les différents papiers composant le dossier sur lequel nous devions travailler. Se faisant il m'effleurait involontairement semblant ne même pas s'en rendre compte.

Mon corps lui s'était par contre bel et bien rendu compte de la situation. Je me sentais rougir violement tandis que la température de la pièce semblait monter de quelques bons degrés.

Il commença alors à m'expliquer sur quoi portait le dossier ainsi que les différentes approches qu'il avait privilégiées.

Lorsqu'il me demanda mon avis j'arrivais à composer une phrase à peu près correcte mais cela ne sembla pas le convaincre.

"-Maeva, est ce que ça va?

-Oui, oui j'ai juste un peu de peine à saisir toutes tenants et aboutissants de ce dossier.

-Je comprends ce n'est pas toujours simple au début. Tu t'habitueras. Je voudrais que tu étudies ce dossier plus profondément dans les prochaines heures. Tu resteras ici comme ça si tu as des questions tu pourras me les poser directement.

-D'accord.

-Et si tu as trop froid n'hésites pas à me le dire. Je pourrais trouver un moyen réchauffer la pièce. "

Dites-moi que je me trompais: était-il vraiment en train de flirter avec moi sur son lieu de travail alors que nous étions les deux seuls dans cette pièce?

Un amour inattendu (patron/stagiaire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant