Un amour inattendu (patron/stagiaire)

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PDV Maeva:

Rappelez-moi la prochaine fois de ne pas mettre de chaussures à talons lorsque l'on fait une visite d'entreprise avec un homme qui mesure au moins 20 cm de plus que vous. Eh oui, j'ai eu le droit à une super visite mais aussi à un superbe jogging pendant une bonne heure. Heureusement, j'ai maintenant un peu de répit. Je suis en effet assise en face du bureau de ce cher Monsieur Stanford qui m'explique les principales tâches que j'aurai à accomplir quotidiennement. Je dois bien vous avouer que son monologue, qui dure depuis une vingtaine de minutes, commence à me fatiguer. J'observe donc avec attention le décor qui m'entoure, tout est sobre, trop sobre. Il ne règne dans ce bureau pas une once de chaleur. Pourtant, dehors, le soleil brille, aussi étonnant que cela puisse être en Bretagne. Parfois, je me prends à imaginer comment serait de vivre et de travailler dans une ville comme New York. Mais pourquoi je pense à ça moi, maintenant?

"-Mademoiselle Carlier? Vous m'écoutez toujours?

-Oh, oui, bien sûr, désolée j'ai tendance me perdre dans mes pensées parfois.

-J'espère que cela n'arrivera pas lorsque nous travaillerons dans les bureaux de New York. Comme je vous l'expliquais je prends un risque important à vous emmener avec moi alors que vous n'avez pratiquement aucune expérience. De plus,..."

Quoi? Est ce que j'ai bien entendu? Il a dit New York?

"-New... New York?

Mon patron leva un sourcil et me regarda d'un air amusé:

-C'est tout ce que vous avez retenu?

-Oui, non, non enfin si, déclarais-je piteusement.

-Bon cette fois écoutez moi bien parce que je ne vais pas me répéter indéfiniment. Je disais donc que j'avais pris la décision de vous emmener avec moi dans mes bureaux à New York pour quelques semaines. Mon équipe de recherche sur les retombées écologiques de nos produits se trouve là-bas et c'est pourquoi je pense que votre stage sera bien plus pertinent si vous l'effectuez là-bas. Les frais de transports seront pris en charge par l'agence tout comme la différence de loyer entre ce que vous louez ici à Brest et ce que vous louerez à New York, pour des appartements de taille égale, cela va sans dire."

Je détaillais mon patron. Ses yeux sévères fixés sur moi, sa façon de parler directe et sûr d'elle tout, sa posture, tout semblait indiquer qu'il était sérieux. Pourtant, il devait être en train de me faire une blague afin de me tester, j'en étais sûre. Mais me tester pour quoi? Sincèrement je ne vois pas ce que cette mise en situation était censée révéler de moi.

Mon air perdu et mes questionnements devaient sûrement se refléter sur mon visage. Car lorsqu'il eut finit de me détailler tous les détails de mon stage là-bas incluant donc les solutions aux problèmes économiques que j'aurais pu rencontrer. Il me demanda si j'avais des questions et insista sur le fait que j'avais encore quelques jours pour réfléchir si j'étais prête à partir ou si je préférai rester à Brest ou chercher un autre lieu de stage. Je fixant dans les yeux je lui posait la question qui me brûlait les lèvres depuis 5 bonnes minutes.

"-C'est une blague?"

Je refermais presque immédiatement la bouche en me maudissant de ne pas avoir su la poser d'une manière un peu plus, comment dire, développée.

PDV Edward

Je n'en croyait pas mes oreilles. Elle osait déjà me demander si c'était une blague mais surtout il fallait entendre comment elle m'avait posé sa question. Malgré sa petite voix fluette elle m'avait demandé ça avec un air si sur d'elle et sérieux qu'elle aurait presque pu être crédible. Seulement sa question était formulée d'une telle manière que j'avais, durant quelques instants , eu l'impression de me retrouvé devant une petite fille âgée d'une dizaine d'année maximum. Je tentais en vain de garder de rester impassible mais rapidement je sentis un sourire se dessiner sur mon visage et garder mon sérieux me sembla de plus en plus difficile.

PDV Maeva

Le silence qui suivit ma question me fit craindre le pire. Peut-être n'aurais-je pas dû poser cette question, peut-être serait-il fâché que je remette en doutes ses paroles, peut-être... Je sentis mon pouls s'accélérer alors que mon imagination recherchait les différentes issues de cette conversation: de la plus simple à la plus complexe. Mais soudain un bruit me fit sortir de mes pensées. je relevais la tête et fis face à mon patron, qui... affichait un énorme sourire et semblait à deux doigts d'exploser de rire. Alors je ne pu me retenir. Je me levais brutalement de ma chaise et lui dit mes quatre vérités:

"- Je n'y crois pas, vous osez vous moquez de moi? Je le savais que c'était une blague mais je vais vous dire moi ce que j'en pense. Quand vous m'avez vu je suis sur que vous vous êtes dit: oh une petite grosse jeune femme, elle a l'air naïve je vais bien pouvoir m'amuser. Mais vous savez quoi? Je sais que je suis grosse et pas très attirante mais je suis tout sauf naïve même si je rêve beaucoup. La preuve c'est que j'ai jusqu'ici été la meilleure de ma volée et si vous avez juste envie de me faire de fausses propositions pour pouvoir rire de mon désarroi, je vous dis, Monsieur, avec tout mon respect, que je n'ai rien à faire ici parce qu'à partir d'aujourd'hui je ne vais plus laisser des gens comme vous me marcher sur les pieds et essayer de me rabaisser. Au revoir.

Je me dirigeais d'un air décidé vers la porte du bureau sans trop croire ce que je venais de lui balancer à la figure. Moi, Maeva, la fille réservée et timide avait laissé place à une fille butée et impolie. Comment est ce que j'allais expliquer ça à Lou et à mes parents? D'un côté j'en étais fière, j'avais enfin réussi à ne pas me laisser marcher sur les pieds et à m'affirmer mais de l'autre je m'étais emportée bien trop vite. Mais bon, plus le temps de réfléchir, il faut que je parte, maintenant.

Je posais ma main sur la poignée mais elle fut recouverte par une main plus grande, douce mais ferme. Il me retourna vers lui et plongea ses yeux dans les miens.