Unsafe To Love (Terminée)

Chapitre 6

Une délicieuse odeur de pancakes me sort de mon sommeil. La place où s'est couché Hunter est déjà froide. Je n'ai fait aucun cauchemar cette nuit. Je savoure qui embaume les draps ainsi que le t-shirt que je porte. Je me sens protégée auprès de lui, comme si rien ne pouvait plus jamais m'arriver. Je me lève, à contrecœur, de ce cocon protecteur. Je me dirige vers le séjour où Hunter est en train de cuisiner les pancakes dont j'ai senti l'odeur j'imagine. Il est torse nu, seulement vêtu d'un short et de baskets de sport.

- Tu préfères du café, du thé ou du chocolat chaud ? Me demande Hunter. Sinon tu peux fouiller dans les placards pour trouver quelque chose qui te convient. Ajoute-il sans tourner la tête vers moi.

- Merci.

- De rien.

- Brian revient quand ?

- Vu que tu es avec moi, il en profite pour se détendre un peu. Pourquoi ?

- Non, je demandais c'est tout.

Je prends un sachet de thé dans la boîte posée sur la table puis y ajoute l'eau chaude. Je verse un peu de miel dedans puis mélange doucement. Je reste fixée sur Hunter qui n'a toujours pas daigné m'accorder un regard. Mon cœur se brise un peu plus dans ma poitrine. Toujours cette ignorance.

- Bon, je ne suis pas le plus grand des cuisiniers mais j'ai fait au mieux. S'excuse-t-il en posant une assiette de pancakes sur la table.

J'en attrape un et mords dedans. C'est bon, voire même très bon. Je bois une gorgée de mon thé encore brûlant comme je l'aime. Hunter est assis en face de moi, ses yeux regardant dans la vague. Je finis mon thé puis mange un dernier pancake avant de déposer le tout dans l'évier. J'attrape une brassière et un leggings de sport noirs. J'enfile mes baskets et attache mes cheveux et prends mon portable avant de retourner au salon. Hunter est toujours assis à table. Il n'a pas bougé d'un millimètre mais la quantité de café dans sa tasse a réduit. Je sors sur sa terrasse quasiment vide. Je mets une musique douce afin de m'échauffer doucement les muscles. J'enchaîne ensuite, avec quelques positions de yoga. Je m'appuie sur le garde-corps de la terrasse afin de m'étirer les
jambes. Je rentre à l'intérieur en appelant Hunter mais le séjour est vide. Je pense un instant à quitter discrètement l'appartement pour aller faire mon jogging. Mais pour une fois, je décide de ne pas chercher les problèmes. Celui-ci revient quelques minutes plus tard.

- Je voulais aller courir un peu mais comme tu y es déjà allé, je pourrais peut-être...

- Je t'accompagne. Claque-t-il.

- J'allais dire appeler Brian pas que je voulais y aller seule.

Hunter arque un sourcil pour me montrer qu'il n'est pas dupe puis ramasse ses clés posées sur la table basse.

- Allons-y.

- Maintenant ?

- C'est toi qui voulais aller courir non ?

- Mais tu...ne te couvres pas un peu plus ?

- Pas la peine. Il fait assez chaud dehors.

- Si tu le dis.

Toutes les femmes vont le regarder comme s'il était le père Noël. J'attends près des escaliers que Hunter ferme la porte puis nous partons. Il commence à courir et je m'élance à ses côtés. Son visage est concentré mais ses yeux sont dans la vague. Un peu comme si son corps fonctionnait par automatisme. Nous courons une bonne dizaine de minutes avant d'arriver dans un parc. Le dit parc est rempli de femmes, des mères avec leurs enfants, d'autres qui déjeunent, des joggeuses. Mais elles ont toutes le point commun de regarder Hunter comme s'il était une gourmandise ou une pâtisserie.
Lui, reste indifférent à leurs regards comme s'il ne les voyait pas. Je l'appelle plusieurs fois sans aucune réponse à sa part. Je finis par poser ma main sur son épaule. Il sursaute à moitié et s'arrête net.

- Tu es fatiguée ?

- Non non, j'ai seulement soif.

- La fontaine à eau n'est pas très loin.

Nous repartons en marchant jusqu'à la dite fontaine. Je bois de l'eau tandis qu'Hunter attends en face de moi. Son visage est fermé, sa bouche forme une ligne dure et sévère. Ses bras sont croisés sur son torse musclé et dénudé. Des gouttes de sueur glissent dans son cou puis entre ses pector...Hunter court presque vers moi alors que je suis en train de m'étouffer. Il tapote dans mon dos jusqu'à ce que je me calme.

- Ça va ?

- Oui, l'eau est juste passée dans le mauvais tuyau.

Il s'éloigne dans la seconde qui suit. Je déteste sa manière de souffler le chaud et le froid en permanence.

- On peut s'asseoir quelques minutes ?

- Bien sûr.

Je me laisse tomber sur l'herbe puis m'installe en tailleur, attendant qu'Hunter s'asseye à mes côtés.

- Ça va ?

- Non.

Ses sourcils se froncent et une lueur d'inquiétude s'immisce dans ses iris chocolats.

- Tu as encore reçu un appel ? Des menaces ?

- Pas du tout.

- Alors, quel est le problème ?

- Toi.

- M-moi ?

Lorsque je réalise ce que je viens de dire, mes joues s'enflamment toutes seules. Toute ma confiance disparaît en un clin d'œil. La femme d'hier soir, sûre d'elle et confiante, est redevenue une petite fille. Je baisse les yeux mais malheureusement, son torse nu se rappelle à moi, ne m'aidant pas du tout à me concentrer.

- Emma...

Une larme coule sur ma joue sans même que je m'en rende compte avant qu'Hunter l'essuie de son pouce.

- Pourquoi est-ce que tu m'ignores ?

- Je t'ignore ?

- À chaque fois qu'il se passe...quelque chose...entre...enfin bref,  tu réagis comme si rien ne s'était passé. Comme si... j'avais imaginé ce qu'il s'était passé. Finis-je en baissant la tête.

- Je n'ai jamais voulu te blesser, Putain ! C'est exactement pour ça que je ne voulais...Je ne saurais pas te protéger si les sentiments interfèrent.

- En quoi cela pourrait interférer ?

- Je n'évaluerai pas les choses de la manière. Je ne serais plus objectif quant aux décisions à prendre pour ta sécurité.

- Très bien, je comprends. Dis-je en essuyant mes larmes puis en me relevant.

- Emma. Souffle-t-il doucement en m'attrapant la main. Je n'ai jamais voulu te faire souffrir.

Il garde ma main dans les siennes tandis qu'il se remet debout. Je rassemble tout mon courage et plante mes yeux dans les siens, espérant une réaction de sa part. Autre que des excuses. Quelque chose qui ne me ferait sentir comme une idiote courant après un homme.