Unsafe To Love (Terminée)

Chapitre 18

Find Me - Sigma ft. Birdy

♪•♪•♪

- Tu penses que je pourrais aller passer quelques temps là-bas pour les rencontrer ?

- Je te rappelle que tu passes les auditions pour Julliard en juin sans parler du stage à San Francisco. Il faut que tu te prépares.

- Ce serait juste pour quelques jours. Je ne compte pas faire ma vie là-bas.

- On verra d'accord ?

- Ok.

Je quitte la cuisine et descends  dans la salle de danse. Je m'échauffe doucement, le cœur battant la chamade. Nous sommes  rentrés seulement hier et je n'ai pas réessayé de danser depuis. Je m'étire puis exécute quelques exercices de respiration tout en m'imprégnant de la musique. Naturellement, mon corps commence à se mouver. Je m'observe dans le miroir, je reprends confiance en moi, en ma danse. J'oublie tout. Le procès,  Caleb, la séquestration. Il n'y a plus que moi et la musique. J'ai l'impression d'entendre mon cœur exploser dans ma poitrine. Comme si, après tout ce qu'il s'est passé, un souffle de vie s'insinuait en moi. Je virevolte dans la pièce, bondis, saute mais surtout, je vis. Quand la chanson se finit, je suis essoufflée, je transpire mais dans le miroir se reflète un sourire. J'ai enfin réussi. Les musiques s'enchaînent, je continue de danse jusqu'à ce que mes muscles me fassent souffrir. Je sors de la salle après plus de quatre heures de danse. Je m'étire sur la plage en scrutant l'horizon. 
Mon portable sonne, c'est Fabiola. Il me semble qu'elle s'apprête à rentrer en Italie. Je discute quelques minutes avec elle avant de rentrer dans la maison. Je me prélasse dans un bain brûlant et mousseux avant de m'habiller.  Quand je redescends, j'entends des voix parvenant du bureau de Paul. Je reconnais celle d'Hunter et me précipite à l'intérieur. Devant leurs visages austères, je m'attends à une mauvaise nouvelle.

- Qu'est-ce qui se passe encore ?

- Emma, tu devrais t'asseoir. Déclare calmement Hunter.

- Non merci. Allez-y.

- La femme qui est venue te voir au tribunal, Fabiola, elle n'existe pas. Vos ADN ne concordent pas.

- Revérifie le laboratoire a peut-être fait une erreur. 

- Cette Fabiola se nomme en réalité Vera McColear. Je suis désolé ma chérie mais elle a menti sur toute la ligne.

Je les regarde tous les deux, bouleversée, avant de quitter la pièce brusquement. Je cours jusqu'à la porte de la maison, ignorant leur cris. Je cours aussi vite que je peux, jusqu'à ce que mon cœur menace me lâcher.  Je m'arrête brutalement, essayant de reprendre mon souffle. Je regarde autour de moi, l'endroit m'est familier. Je suis dans mon quartier, enfin celui où je vivais avec ma mère. Notre ancienne maison n'est qu'à quelques pâtés de maisons. La maison est habitée, les nouveaux habitants ont retiré la vitrine du studio de danse et rafraîchi la façade mais rien n'a changé. Les larmes coulent sur les jours, je suis fatiguée, blessée de tous ses mensonges qui m'étouffe depuis cette funeste nuit. Je voudrais que ma mère soit là, qu'elle me prenne dans ses bras, qu'elle me dise que tout va bien. Mais, elle est morte. Ma mère est morte. Je m'associe sur le trottoir en sanglotant la tête  enfouie dans mes bras. La sonnerie de mon portable brise le silence de la rue mais je l'ignore. J'aimerais être tranquille pendant quelques minutes, juste quelques instants. 

    ∞|∞|∞  

Lorsque je relève la tête, la nuit commence à tomber. Paul doit être mort d'inquiétude. Au moment, où je prends mon téléphone pour l'appeler. Une voiture s'arrête à mon niveau.  Hunter est au volant, Paul saute du siège passager et cours vers moi.

- Ne refais plus jamais ça. J'ai cru te perdre une nouvelle fois Emma ! J'aurais dû y penser plus tôt. Ton ancienne maison.

- Je suis désolée Papa. J'aurais dû répondre à tes appels mais...

- Tu es frigorifiée. Rentrons à la maison, Rhonda t'attend avec une assiette de macaronis au fromage toute brûlante. 

Je souris en essuyant la dernière larme sur la joue. Je m'engougffre à l'arrière de la voiture. Hunter m'observe dans le rétroviseur, les sourcils froncés. Nous roulons jusqu'à la villa et Hunter rentre en vitesse dans la maison.

- Ma chérie, Brenna a besoin de mon aide à l'entreprise. Est-ce que tu veux m'accompagner à New York ?

- Il faut que je me prépare pour le stage et puis tous ces allers-retours sont fatiguants, je sais que je ne suis pas facile à vivre et que je t'apporte plein de problèmes  mais...

- Tu sais très bien que tu n'as jamais été et ne seras jamais un problème. Sors-toi cette idée de la tête une bonne fois par toute. Si tu ne veux pas aller à New York, je resterai avec toi, ce n'est pas grave.

- Ce n'est pas la peine. Je peux m'occuper de moi toute seule. J'ai mal réagi tout à l'heure.  Je n'aurais pas dû m'enfuir mais je ne recommencerai plus. Je te le promets.

- Je préfère quand même...

- Va à New York, Brenna a besoin de toi. Je vais passer mes journées à m'entraîner pour le stage.

- De toute façon, Hunter va rester ici quelques temps. Il s'occupera de toi.

- Pourquoi reste-il ? Interrogé-je, subitement inquiète.

- Pour rien de grave. Je lui ai demandé de s'occuper de quelque chose. 

- Mouais.

- S'il y a le moindre problème, tu m'appelles. Peu importe l'heure d'accord ?

- Oui.

- Je vais partir quand tu seras endormie.

- Je ne suis plus un bébé. 

- Et alors ? Je peux quand même te border.

- Pff, n'importe quoi.

Paul rit avant de me serrer dans ses bras, je me débats en riant puis fais semblant de m'essuyer  joue quand il me fais bisou.
Nous entrons dans la cuisine où Hunter est déjà assis, discutant avec Rhonda.

- Il faut que tu arrêtes de me causer de pareilles frayeurs.

- Désolée Rhonda.

Je lui fais un gros câlin avant de m'asseoir au comptoir. Rhonda sert nos assiettes avant de nous dire au revoir. Je finis mon assiette puis monte enfiler mon pyjama. Je me brosse les dents puis m'assois en tailleur sur mon lit. J'allume la télé et lance une série. Paul entre dans ma chambre après avoir frappé, un grand bol de pop corn dans les bras.

- Si avec ça, tu ne me laisses pas te border. Je ne sais pas quoi faire de plus. Rit-il.

- Je crois que je vais te laisser finalement. Tu as des arguments très convaincants.