Unsafe To Love (Terminée)

Chapitre 20

Je me réveille doucement, le souffle d'Emma chatouille mon torse. Je caresse doucement ses cheveux mais cela ne calme pas les questions qui se bousculent dans ma tête. Est-ce que j'aurais dû attendre ? Ce petit couillon l'a vraiment traumatisé. Même si elle semblait prête, rien ne prédit que sa réaction sera bonne aujourd'hui. Je dépose doucement sa tête sur le lit puis ramasse mes affaires. Je traverse le dressing pour retourner dans la chambre. Je prends un douche et m'habille de façon décontracté. Je compte passer la journée avec Emma pour lui tirer les vers du nez. Nous sommes revenus depuis quelques semaines déjà et elle n'a pas évoqué ce qu'elle a vécu avec Caleb. Le jugement devrait d'ailleurs être annoncé d'ici quelques jours. Je descends dans la cuisine pour préparer le petit-déjeuner. Rhonda ne travaille pas aujourd'hui mais je sais qu'elle a laissé quelques trucs pour qu'on puisse manger. Est-ce que je devrais lui apporter directement dans sa chambre. C'est sans doute présomptueux. Mais ça lui ferait sans doute plaisir. Si nous formons un c...je ne veux même pas prononcer ce mot. Putain, on dirait un gamin. Je sursaute en sentant une main sur mon épaule.

- Désolée de t'avoir effrayé. C'est juste que je t'ai appelé plusieurs fois mais tu n'as pas réagi.

- C'est rien.

- À quoi tu pensais ? Me demande-t-elle, un sourire taquin aux lèvres.

- À toi. Enfin...hum hum, je ne veux pas déjà plomber ta journée Emma. Seulement, je sais qu'il s'est passé quelque chose hier soir. J'ai eu peur que tu refasses une crise.

- C'était...Caleb. Il m'a appelé.

La rage monte en moi dans une poussée d'adrénaline. Ce fumier a osé l'appeler, il veut vraiment mourir celui-là. Emma pose ses deux mains sur les poings qu'ont formé les miennes.

- Calme-toi Hunter.

- Comment veux-tu que je reste calme ?! Tu aurais dû m'en parler directement Emma !

- Je ne voulais pas t'inquiéter c'est tout.

- Mais justement si je m'inquiète ! Je t'...tiens à toi Emma. Tout ce que je veux c'est te protéger.

- D'accord. Excuse-moi

- Qu'est-ce qu'il t'a dit exactement ?

- Rien de spécial.

Sur ces mots, Emma baisse la tête. Signe évident qu'elle est en train de me mentir. Je m'approche d'elle et la prends dans les bras. Elle se met à sangloter doucement en me serrant à son tour. 

- Parle moi pour que je t'aide.

- Il a dit que...qu'il posterait  des photos de moi en sous-vêtements ou nue si je n'annulais pas toute la procédure. 

- Il ne te fera rien Emma.

Je prends son visage entre mes mains et plongent mon regard dans le sien.

- Je veux que tu l'oublies. Je veux que tu te concentres sur ton stage qui a lieu dans deux semaines. Une psy pourrait peut-être t'aider à te remettre de tout ça.

- Je déteste les psys. J'ai l'impression d'être folle avec eux. Tu en vois une toi ?

- Non mais...

- Voilà qui répond à ta question. Me coupe-t-elle.

- Tu subis énormément de pression autour de toi. Ce serait bien que tu puisses te confier. Tes crises peuvent survenir n'importe où et n'importe quand. Imagine si cela t'arrive à Julliard. On ne sera pas toujours là.

Emma pousse un long soupir sans me répondre. Peut-être que je devrais essayer aussi. J'ai dû mal à dormir depuis notre retour. J'ai toujours peur que si je ferme les yeux, tout recommence. Dès que j'arrive à fermer les yeux, j'imagine Nesma en train de me tirer dessus ou pire sur Emma. Rocci aussi et Caleb, je le vois en train de lui faire du mal. Je me lève parfois pour vérifier qu'elle dort bien. Même si elle s'agite souvent, elle n'a pas encore refait de crise. Je l'observe pendant plusieurs minutes peut-être heures et je retourne me coucher. Le seul moment où mon esprit s'apaise, c'est quand je suis à ses côtés. Depuis que je l'ai rencontré, je l'ai compris mais je n'ai jamais voulu me l'avouer. Je comprends que j'ai des sentiments pour elle mais j'ai trop de casseroles derrière moi. Pourtant, mon cœur ne s'y fait pas et je ne parviens jamais à lui résister. Les douces lèvres d'Emma me sortent de ma torpeur. Je reviens vers elle et son visage est illuminé d'un doux sourire.

- Je suis dans la salle de bains si tu me cherches.

Emma dépose un baiser sur mq joue puis abandonne mes bras. Je déteste ressentir cette sensation de vide et de froid quand elle s'éloigne de moi. Je ne suis pas quelqu'un pour elle. Elle n'a même pas pris de petit déjeuner, cette tête de linotte.  Je lui prépare une assiette puis emporte la mienne dans lebureau. J'allume mon ordinateur afin de continuer mes recherches. Paul m'a chargé de retrouver la famille d'Emma. J'étais contre cette idée mais finalement, c'est peut-être ce qu'il lui faut après tout. Parfois, ces réactions sont violentes mais très brèves comme lorsqu'elle a appris pour Vera McClear. La fuite puis le retour au calme. Emma s'en est remis rapidement. Mais ce connard de Caleb...je prends mon portable et compose le numéro  de Brian.

- Ouais ?

- Caleb a appelé Emma en la menaçant de poster des photos compromettantes sur Internet. Demande Johnny de fouiller dans son portable et son ordinateur. Je veux savoir s'il possède vraiment de telles photos.

- On s'en occupe. Il ne fera rien du tout Hunt, je te le promets.

- Merci.

- C'est normal.

- Je te laisse. Quelqu'un sonne à la porte.

- Je te rappelle dès que j'ai du nouveau.

Je regarde l'écran qui me renvoie les images de la caméra et voit Maya et Léo avec Daphne dans ses bras. Je sors du bureau et ouvre la porte d'entrée. Maya me serre dans ses bras, les larmes aux yeux.

- Je suis si heureuse de te revoir. Tu as l'air d'aller beaucoup mieux.

- Merci Maya.

- Où est Emma ?

- Dans la salle de danse.

- Je vais la chercher.

Léo sourit devant l'empressement de sa femme avant que sa fille ne se mette à donner de la voix.

- Roh encore?  Vraiment Daph tu aurais pu te retenir. On est pas à la maison ici.

Pour toute réponse, le bébé hurle de plus belle.

- Tu veux que je la change ?

- Tu es sûre ? Ces cacas sont de véritables bombes nucléaires.

- Crois moi Abby n'était pas en reste.

- C'est toi qui vois mais ne viens pas chercher si jamais tu as un problème.

- T'inquiète pas pour moi, j'ai les nerfs solides.

Je prends Daphne dans mes bras et Léo me tend son sac à langer.

- Pouah ! Tu n'avais peut-être pas tort.

- Trop tard pour reculer maintenant !