Unsafe To Love (Terminée)

Chapitre 10

Je m'installe entre les jambes de Hunter et me cale comme je peux. Ses mains sont attachés devant lui ce qui fait que je les sens dans mon dos.

- Tu as froid ? Lui demandé-je.

- Pas quand tu es contre moi.

Je souris dans l'obscurité en me calant un peu plus contre lui.

- Hunter, est-ce que je peux te poser une dernière question ?

- Oui.

- De quoi as-tu rêvé le soir où tu m'as...bref, je t'ai entendu prononcer le prénom de Nesma.

- C'est rien.

Sa voix semble n'accepter aucune contestation alors je ne n'insiste pas et ferme les yeux.

- Emma, ils vont nous retrouver. Ne t'inquiète pas pour ça.

- Comment tu peux en être aussi sûr ? Comment peux-tu être aussi serein, aussi calme ?

- Nous avons été entraîné pour ce genre de situation. Brian doit déjà être au courant de notre disparation. Il nous retrouvera.

- Je l'espère. Je ne pourrais pas supporter de rester ici. Avec...mon p...avec lui.

- Ne pleure pas Emma. Tu t'es montrée très courageuse jusqu'ici.

- Parce que tu es là. Mais imagine qu'il nous sépare ou qu'il décide de te t...je ne veux même pas y penser !

- Alors n'y pense pas. Ferme les yeux et pense à tout ce qui te rend heureuse. La danse, la mer, la musique...

Je ferme les yeux et me laisse bercer par les paroles d'Hunter jusqu'à m'endormir.

∞|∞|∞

Lorsque je me réveille la pièce est éclairée d'une faible lueur. Une assiette est posée devant nous ainsi qu'une bouteille d'eau. Je ne sais pas ce qu'elle contient mais mon ventre se met à gargouiller bruyamment.

- Hunter ?

- Je suis réveillé.

- Tu as mal ?

- Mes muscles sont un peu engourdis mais ça va.

- Tu aurais dû me le dire ! M'exclamé-je en me levant.

- Je voulais que tu te reposes.

- Tu aurais du me réveiller. Je crois que c'est du riz. Tiens.

Je lui tends une cuillerée mais il détourne la tête.

- Mange d'abord. Je prendrai ce qu'il reste.

- Je vais partager.

- Non. Il faut que tu te nourrisses le plus correctement possible.

- Je vais partager équitablement. Que tu le veuilles ou non.

Je mange rapidement la moitié de mon riz avant de donner à manger à Hunter.

- C'est mignon cette petite scène. Tu es une jeune femme généreuse. Tout le portrait craché de ton père.

Je donne de l'eau à Hunter en ignorant ses paroles. Quand je le regarde, je vois à quel point on se ressemble. Ça m'horrifie, est-ce qu'à l'intérieur, je suis comme lui aussi ? Cette question me revient sans cesse en tête. Suis-je capable de tuer ? De torturer ?

- Oh chérie ! Tu es là. Viens voir nos invités.

- Salut Emma !

Je fais tomber la bouteille au sol en reconnaissant Carol.

- Tu ne t'y attendais pas à celle l,à, je me trompe ?

- Comment peux-tu lui faire ça ?!

- Paul s'en remettra. Ricane-t-elle. Par contre, ce qui pourrait l'achever, ce serait d'apprendre ta mort.

- Je préfère mourir que d'avoir un père comme vous.

- Je ne suis pas ton père. Déclare Francesco avant de refermer les portes.

Je me tourne vers Hunter qui n'a pas sifflé un mot pendant cet échange.

- P-pourquoi il a dit ça ?

- Pour te déstabiliser je pense.

Sa bouche émet un grognement tandis qu'il essaye vainement de bouger un peu ses bras.

- Comment Carol est entrée dans vos vies ?

- Je ne sais pas. La première fois que je l'ai vu, elle avait déjà l'air très attaché à Paul. Mais je ne l'ai jamais aimé.

- Un pressentiment sans doute.

- Tu n'as pas dormi cette nuit ? Tes yeux sont rouges.

- Je réfléchissais.

- À quoi ?

- Rien.

- Qui est Nesma ?

Le corps de Hunter se raidit et je regrette déjà d'avoir posé la question.

- Pourquoi tu me demandes ça ? C'est lui qui t'en à parler ?

- Non. La nuit où...où tu as essayé de me...c'est le prénom que tu disais.

- Je ne veux pas en parler.

- Pourquoi ?

- Emma, je ne veux pas en parler.

Son ton est sans appel alors je me tais.

- J'essaye juste de te protéger. Toutes ces questions que tu m'as posée, me ramène à des choses horribles que j'ai vécu. Parfois, tu me regardes comme si j'étais un héros. Je ne veux pas que cela change.

- Ça a déjà changé Hunter. J'ai perdu ma mère dans un accident de voiture. Mon père est un mafieux, qui a sans doute tué ou ordonné de tuer plus de personnes que j'en ai vu dans ma vie. Alors ta protection, tu peux te la garder !

- Emma...

- Tu adores mon prénom non ? Ironisé-je.

J'entends le bruit des chaînes, me rappelant qu'il est attaché depuis des heures et qu'il ne peut pas bouger.

- Je suis désolée. Je n'insisterai plus si tu ne veux pas me répondre.

- Tu as soif ? Demandé-je en m'asseyant à côté de lui.

- Non ça va.

- Combien de temps va-t-on encore rester ici ? Est-ce que tu penses qu-qu'il veut nous...tuer ?
Ne dis rien, si tu n'as pas de réponse à ma question, ne dis rien.

- Ne te laisse pas abattre Emma.

- C'est ce que tu t'es dis quand ton frère est décédé ? Quand ma mère est morte, tout ce que je voulais c'était la rejoindre. Je n'avais qu'elle au monde. Mes tatouages cachent des cicatrices mais elles ne sont pas toutes dues à l'accident. Quand j'ai perdu ma mère, je me suis scarifiée. Pas longtemps mais assez profondément pour en conserver des cicatrices. Je faisais des cauchemars de l'accident toutes les nuits, ensuite les crises sont arrivés. Après ma tentative de suicide, j'ai réalisé que je voulais faire quelque chose de ma vie. Ma mère était morte en me protégeant et mon père, enfin celui que je pensais être mon père, était mort au combat.

Les sanglots m'empêchent de continuer. Je sens un baiser sur ma joue, un sourire pousse à travers mes larmes.

- Je me suis dit que je n'avais pas le droit d'abandonner. Alors j'ai tout fait pour entrer à Julliard pour finir en sortir quelques semaines plus tard. J'ai manqué de courage. Et maintenant, à cause de moi, tu es enchainé à ce mur. J'ai été tellement idiote de penser que je pouvais régler ça moi-même. Si tu savais comme je m'en veux.

Hunter s'apprête à me répondre quand la porte s'ouvre.

- Cette fois, la surprise est pour toi. Ricane Francesco. Tu peux venir ?

J'entends un bruit de talons puis une femme se présente devant la porte. Elle respire la confiance en soi et le pouvoir.

- Salam Aleykoum Hunter, ça faisait longtemps.