La dernière gardienne

Chapitre 4

Pendant le reste de l'après-midi, nous parlons de son entreprise que j'ai dirigée pendant son absent et des contrats que j'ai réussi à faire signer. Au son de sa voix, je sens qu'il est fier de moi.

Actuellement, nous sommes en haut des escaliers, prêt à accueillir les invités. Je porte une robe qui touche le sol, d'après Vlad, elle est rouge, mais je n'arrive pas à voir à quoi ressemble cette couleur même si j'ai eu la chance de l'apercevoir. Tout ce que je sais sur cette robe, c'est qu'elle est longue et en soie. Je porte aussi des chaussures à talons, oui vous avez bien compris des chaussures, mais pas de mon plein gré, je tiens à préciser.

Très vite, les loups arrivent avec Carle et sa famille en tête, suivis de l'alpha d'Europe et ses compagnons. Vlad commence à descendre les escaliers pour les rejoindre, mais moi, je ne bouge pas. Je ne porte jamais de chaussures d'habitude, déjà parce qu'elle m'empêche de voir ce qu'il se passe même si à l'intérieur, je n'ai aucun contact avec la terre et suis donc complètement aveugle. Je ne vois donc pas les marches devant moi. Voyant que je ne le suis pas, l'homme qui m'a élevé s'arrête.

- Tu ne viens pas, me provoques Vlad.

- Disons que je n'ai pas très envie de mourir d'une chute dans les escaliers parce que ces chaussures me rendent complètement aveugle, tu ne veux pas venir m'aider ?

- Non, ce serai trop simple, il déclare. Mais tu sais que tu peux les poser, je ne t'oblige pas de les porter.

- Et te laisser gagner le pari même pas en rêve. Bon, je me lance.

Doucement, je pose mon pied sur la première marche puis sur la seconde. Je continue ainsi pendant ce qu'il me parait une éternité. Lorsque je sens une main froide sur mon bras, je sais que je suis arrivée en bas. Je laisse échapper un soupir de soulagement sous le rire de Vlad. Si j'avais pu, je lui aurais lancé un regard noir, je l'aurai fait, mais je ne peux pas, je me contente alors de lui donner un violent coup derrière sa tête. Alexia prend alors la parole.

- Tu es magnifique Lune, tes chaussures aussi d'ailleurs, je les adore.

- Merci, c'est Vlad qui a choisi m'a tenu. Quant à mes chaussures, j'aimerais pouvoir te dire que moi aussi, je les trouve belles, mais je ne le vois pas. Pour ce qui est de les adorer, ce serait mentir, tout ce que je sais de ses chaussures, c'est qu'elles réduisent mes pieds en bouillit.

- Alors pose-les, me dit Alexia

- Mais oui, Lune pose-les, rajoute le vampire.

- Pour que tu me fasses faire ce que tu veux pendant une semaine même pas en rêves.

- Et c'est repartit, souffle Carle même si un sourire perce dans sa voix.

- Et si on passait dans le salon ? Propose Vlad.

Ce dernier prend ma main et la passe autour de son bras avant de me conduire jusqu'à un fauteuil. Je pousse un soupire de soulagement lorsque je suis assise et donc plus appuyé sur mes pieds qui souffrent le martyre dans ces chaussures. Une fois, tout le monde assit Carle demande à Vlad comment, c'est passé sont séjour dans son pays d'origine la Valichie maintenant appelé Roumanie. Il commence alors à nous conter son séjour. Je sens quelqu'un me mettre quelque chose dans la main, d'après la forme, je dirais que c'est un verre.

- Du vin, me dit Vlad qui est assis à ma droite.

- Merci. Tu veux bien me jouer un morceau ?

- Pourquoi tu ne joues pas toi-même ?

- Parce que je suis moins douée que toi et en plus, je ne sais pas où est le piano.

Je l'entends soupirer puis se lever. Un grand sourire apparaît sur mon visage, une mélodie de Beethoven raisonne doucement dans la grande pièce. Je ferme les yeux et profite du moment, un sentiment de bien-être s'installe en moi. Lorsque la mélodie se stoppe, je sens une présence devant moi puis quelque chose se poser sur mes jambes. Je fronce les sourcils.