La dernière gardienne

Chapitre 18

Cette nuit, j'ai dormi aux côtés de Vlad, d'ailleurs, je suis toujours dans ses bras en train de me réveiller doucement, la tête posée contre son torse nu et froid. Mais ça ne dure pas, car déjà, j'entends des petits pas se diriger vers notre chambre avant d'ouvrir la porte, mais avant d'avoir le temps de se jeter sur le lit, la personne est rattrapée. Je ne bouge toujours pas même en reconnaissant l'odeur des nouvelles venues et cache mon visage contre le torse de Vlad.

- Ça ne sert à rien d'essayer de te rendormir, déclare la vois de Jayce. Nous avons beaucoup de choses à faire.

- Je ne suis pas un loup, j'ai besoin de plus de sommeil que vous, je grogne en passant mes bras autour de Vlad afin de continuer ma nuit.

Je le sens se rapprocher, puis m'attraper par les hanches avant de me jeter sur son épaule et de se diriger vers l'extérieur, et cela, malgré mes cris qui rameute tout le manoir. Lorsque je sens l'air frais sur ma peau, je sais que nous sommes dehors et vers où nous nous dirigeons. Malheureusement, je n'ai pas le temps de réagir que je me retrouve dans l'eau. Je demande alors à l'eau de me sortir et de me reposer sur la terre, mais je ne compte pas le laisser s'en sortir aussi facilement.

Alors je prends le contrôle de toute l'eau qui m'entoure avant de la projeter dans sa direction. Mais à peine ai-je baissé mon contrôle sur cet élément, qu'une masse me saute dessus. Je le repousse de mes pieds avec l'aide du vent et me remets rapidement debout, me préparant à la prochaine attaque qui ne tarde pas. Je bloque son coup de mon bras et projette ma jambe en direction de ces cotes, mais il la bloque et m'envoie cogner contre un arbre. Pas le temps de reprendre mes esprits que je le sens déjà se dirige vers moi, je roule sur le côté avant qu'il ne m'atteigne, me relève puis prend une impulsion pour atterrir sur ses épaules. Je me laisse tomber vers l'arrière, mes jambes fermement accrochées à lui, pose mes mains sur le sol et l'entraîne dans ma chute. Il atterrit lourdement sur le dos pendant que je roule pour me relever et me jeter sur lui. À califourchon sur lui, les mains enfoncer dans la terre, des racines commencent à encercler ses membres le bloquant par terre. Une fois sûr qu'il ne peut plus bouger, je me relève.

- C'est bon, tu es réveillée, me demande l'abruti au sol.

- Bien sûr qu je suis réveillée maintenant, d'ailleurs, ta façon de le faire ne m'avait pas manqué frérot.

Je sens l'odeur de Vlad se rapprocher de moi, je m'attends à ce qu'il me dise quelque chose, mais il se contente de me prendre par le bras et de me conduire à l'intérieur du manoir de Mozart. Je remarque alors l'odeur de plusieurs personnes autour de nous. Nous avons dû les réveiller. Drac m'emmène jusqu'à la chambre afin que je puisse me changer et malgré mes supplications, il refuse de me donner un jean et me ramène une robe qui m'arrive mi-genou, malheureusement, je ne sais pas à quoi elle ressemble.

Une fois prête, je descends rejoindre les autres dans la salle de banquet au bras de Vlad, qui s'installe à la dernière place libre d'après ce que je perçois et me tire le bras pour que je m'assoie sur ses genoux, à notre droite se trouve John dont je sens le regard sur moi, il semble enfin prendre conscience de qui je suis et de quoi je suis capable, mais surtout du lien qui nous unis jusqu'à ma mort. Personne ne parle, enfin jusqu'à ce que je sente l'odeur de Jayce se rapprocher.

- Tu as enfin réussi à t'échapper, je constate.

- Bien sûr, mais ce n'est sûrement pas grâce à toi.

Je lui souris pour seule réponse puis finis le café que l'on avait posé devant moi avant de me lever.

- On se retrouve à la base, je déclare.

Au bras de Vlad, je sors de la propriété de Mozart afin de rejoindre la limousine de Léandre. Une fois que tout le monde est là, c'est-à-dire les dirigeants, mais aussi Kylan, sa compagne et son bêta ainsi que ma famille biologique, nous partons en direction de chez Vlad. Le voyage se fait en silence personne ne parle, je joue donc avec Adonis qui est assis sur mes genoux. Mais plus nous nous rapprochons, plus j'ai l'impression que quelque chose est arrivée. Et alors que nous ne sommes plus qu'à une dizaine de mètres, je comprends. Je regarde sans le voir Drac, qui semble comprendre. À peine la voiture est arrêtée que nous sommes tous les deux dans l'entrée de son manoir.

- Que ce passe-t-il ? Demande Vlad d'une voix basse mais chargée de puissance.

D'abord, un grand silence se fait puis l'un des gardes vampire prend la parole.

- Les nouveaux-nés que nous avons recueillis se sont échappés.

Je fronce les sourcilles en comprenant qu'il ne nous dit pas tout.

- Et... je l'encourage

- Et Esma a disparu.

- Elle a disparu ou elle les a aidés à s'échapper ? Je lui demande.

- Elle les a aidés à s'échapper, il finit par m'avouer.

Je me tourne vers Vlad tout en demandant à ce qu'on m'apporte mes armes.

- Je t'avais prévenu, est la seule chose que je lui dis avant de sortir pour rejoindre les autres qui nous attendent.

Je laisse les éléments ne faire qu'un avec mon esprit. Je plante fermement mes pieds dans le sol, et demande au vent de m'apporter leur odeur. Je finis par les percevoir dans deux directions différentes. Je m'adresse alors aux gardes.

- Les nouveaux-nés sont partis vers le nord, en direction du village, vous pouvez vous débrouiller seul ou faut-il qu'on vous tienne la main ?

- Vivant ou mort, demande l'un d'entre eux.

- Mort, je n'accorde pas de seconde chance. Quant à Esma, elle est partie dans la direction opposée, mais elle a prit beaucoup plus d'avance.

- Alors rattrapons-la, déclare en me donnant mes armes.

Je hoche la tête avant de nouveau faire qu'un avec les éléments alors que Vlad, signal aux autres de nous attendre à l'intérieur. Une fois prête, je m'élance en ne faisant qu'un avec le vent, courant à une vitesse surnaturelle, comme un vampire. Mes pieds survolent le sol. Je sens que l'on se rapproche, mais alors que nous ne sommes plus qu'à quelques mètres, une nouvelle odeur apparaît. Son aura noire nous arrête dans notre élan. Black, le sorcier au service d'Esteban. À peine une seconde plus tard, ils ont tous les deux disparut.

- Elle nous a trahies, souffle Vlad.

- Oui, et le payera de sa vie puisque le prix de la trahison est la mort.

- Tu m'avais dit que je ne pouvais pas lui faire confiance.

- Oui, mais ce n'est pas ta faute, elle a choisi son camp, tu ne pouvais pas le deviner. Et puis c'est à cause de moi si on en est là, c'est moi qu'elle détestait, pour toi, elle aurait donné sa vie sans hésiter.