Chapitre 2

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- Et si on rentrait ? Intervient Carle pour détendre l'atmosphère.

- Bonne idée, je réponds. Je peux passer la limite ?

- Bien sûr, m'autorise Carle.

- Je la prends avec moi, s'exclame la voix enjouée d'Alec, le fils de Carle.

Je sens son odeur se rapprocher, mais avant de me diriger à mon tour vers lui, je me tourne vers mes loups, lorsque je les sens repartir dans la forêt, je sais qu'ils ont compris mon message. Alors je m'avance vers Alec qui d'après les craquements que j'entends à commencer sa transformation comme les autres loups présents. Une fois celle-ci finie, il frotte son museau sur ma main pour me signifier de monter sur son dos, ce que je fais. Je m'accroche à sa fourrure alors qu'il commence à courir à une vitesse supérieure à la normale d'après le vent qui fouette mon visage.

Au bout de quelques minutes, Alec ralentit puis s'immobilise. Je descends de son dos, pendant que tout le monde reprend sa forme humaine. J'entends plusieurs ne pas s'approcher de nous.

-Toujours pas de chaussures, me demande une voix que je reconnais comme étant celle d'Alexa, la sœur d'Alec.

- Tu commences à me connaître, je déclare.

- Vu le temps que nous avons passé ensemble, je ne peux que savoir que tu ne portes jamais de chaussures.

Je lui souris puis je sens du mouvement dans mon dos, l'odeur d'Alec parvient jusqu'à mes narines.

- Puis-je t'escorter jusqu'à ta place, ma belle.

Je ne dis plus rien, lorsqu'il m'appelle ainsi, je commence à en avoir l'habitude même si je n'ai jamais vraiment été d'accord avec ce surnom.

- Avec plaisir.

Il prend ma main qu'il positionne autour de son bras. Derrière nous, j'entends un grognement, mais je ne sais pas à qui il appartient. Alors que j'allais demander à Alec de qui il provenait, une voix intervient, cette même voix qui me procure des frissons dans tout le corps.

- Pourquoi aurait-elle besoin d'être escortée, elle nous a prouvé plus tôt qu'elle était parfaitement capable de se débrouiller seule.

- Je ne connais pas bien leur territoire, je réponds simplement avant de suivre Alec.

Je sens quelqu'un me prendre l'autre bras, et d'après son odeur, je dirai que c'est Alexia. Ils me guident à travers leur village, les autres nous suivent. Lorsque nous passons devant les membres de la meute, ceux-ci s'écartent et me saluent. Nous arrivons rapidement sur le lieu où doit se tenir le dîner. Comme il fait beau en ce mois d'avril, celui-ci se tiendra dehors.

D'après ce que mes pieds me font voir, une grande table est disposée au centre de leur jardin. Ceux-ci me montrent aussi que quelqu'un s'approche de moi. Une douce odeur de jasmin atteint mes narines et un sourire se propage sur mon visage.

- Lune, s'exclame une douce voix. Je suis contente de te voir.

Pendant qu'elle me prend dans ses bras et me sert contre elle, je réponds.

- Moi aussi Christal, je suis heureuse de te voir. Ça fait longtemps.

- Oui, je suppose que tu restes dîner ?

- Ton époux me l'a si gentiment proposé que je n'ai pas pu refuser.

- Alors viens t'asseoir.

Alors qu'Alexia et Alec m'ont lâché plus tôt, c'est Christal qui me conduit jusqu'à ma place qui je pense est en bout de table, ce qui est plus simple pour moi afin de différencier chaque personne. Tout le monde y a déjà pris place, nous sommes les derniers. D'après ce que j'entends, les deux enfants de l'alpha sont chacun placés à mes côtés, puis je dirais qu'à côté d'Alec se trouve Savanah et en face d'elle, Deagan. J'en déduis donc que Kylan se trouve en bout de table et donc en face de moi, les deux alphas de cette meute sont donc à ses côtés l'un en face de l'autre. Carle et l'alpha suprême d'Europe parlent affaires, pendant que les autres parlent entre eux. Moi, je reste silencieuse écoutant tout ce qui m'entoure. Enfin jusqu'à ce que la curiosité prenne le dessus chez Kylan.

- Comment se fait-il qu'une humaine comme toi vit dans la forêt et soit si proche de cette meute.

Personne ne parle, le silence se fait, tous attendent ma réponse.

- J'ai grandi dans cette forêt, et c'est en partie cette meute qui m'a élevée.

Voyant que je ne dirai rien de plus, Kylan me pose une autre question.

- Pourquoi ne poses-tu pas tes lunettes, c'est impoli !

- Peut-être, mais lorsque je le fais les gens me prennent en pitié et je ne le supporte pas.

- Pourquoi devrions-nous te prendre en pitié ? Me demande Savanah.

- Je suis la pauvre petite humaine abandonnée dans la forêt, élevée par des loups (j'enlève alors mes lunettes et le fixe sans le voir.) et aveugle.

- Comment as-tu fait pour survivre ? Demande une nouvelle voix plus froide que les autres qui doit appartenir à Deagan, la seule personne à ne pas encore avoir parlé.

Carle répond à ma place.

- Les loups nous l'ont emmenée, mais comme nous ne pouvions la recueillir puisqu'elle n'était pas un loup-garou nous l'avons confiée à quelqu'un d'autre, mais elle a en grande partie grandie parmi les loups, même si nous venions souvent la voir.

Ceci est la version courte de la véritable histoire, mais ils n'ont pas besoin de la connaître.

- À qui l'avez-vous confiée ? Reprend Kylan.

- Vous n'avez pas besoin de savoir, je réponds d'une voix froide pour couper court à cette conversation, mais pour ne pas laisser le malaise s'installer, je demande : Pourquoi êtes-vous ici ?

- En temps qu'Alpha d'Europe, je dois voir comment ça se passe dans les meutes et comme la pleine lune est proche, je la passerai en leur compagnie.

Merde. Malgré mon mal de tête intense qui ne peut que me le rappeler, j'avais oublié que la pleine lune avait lieu dans quatre jours.

- Enfin, ça, c'est la raison officielle parce que la vraie raison est que monsieur recherche son âme-sœur, ajoute Deagan.

Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un petit rire.

- Je peux savoir ce qui te fait rire ? Demande l'alpha d'Europe où l'on sent une pointe de colère dans sa voix.

- Tu veux trouver ton âme-sœur ? Mais il faudrait d'abord te débarrasser de l'odeur de Savanah qui est partout sur toi, sinon ton âme-sœur ne voudra jamais de toi et puis peut-être arrêter de la présenter comme ta compagne aussi. En fait, tu n'aurais pas dû l'emmener avec toi.

- Je lui ai déjà dit, intervient son bêta, mais il n'en fait qu'à cette tête.

Alors que j'allais dire quelque chose, le vent m'apporte une odeur que je n'avais encore jamais ressentie dans les parages. Je redresse rapidement la tête pour pouvoir mieux capter ce qu'il m'entoure et oublie les deux loups qui continuent de débattre afin de mieux me concentrer sur les nouveaux arrivants. Une odeur de sang se joint alors aux trois autres que je sens, puis grâce à mon contact avec la terre, celle-ci m'impose une image dans mon esprit. Trois personnes se précipitant à une vitesse surnaturelle vers cinq autres personnes. Des enfants. L'un d'eux est blessé ce qui explique l'odeur de sang, mais la mauvaise nouvelle, c'est qu'eux aussi l'ont sentie et se dirigent droit vers les enfants.

Ils ne sont pas sur mon territoire, mais n'en sont pas très éloignés quand même. Les nouveaux venus se trouvent proches du village avoisinant de la forêt et ces enfants en font partie. Je remarque alors que quelqu'un essayait de me parler, alors je leur réponds simplement tout en commençant à me lever pour partir, tout en remettant mes lunettes.

- Vampires.

La dernière gardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant