Le Messager de la Vie et de la Mort - Tome 2 : Liens du sang

XIII. Connexion / Partie 2

- Alors, Uranie, qu'est-ce que cela te fait ?

L'interpellée eut envie de hurler sa haine et sa rage dans le haut-parleur du téléphone. Elle comprit que la perversité d'Aphrodite n'avait aucune limite. Elle se délectait du malheur des autres. Rama était mort, et elle s'en réjouissait.

- Tu ne m'as toujours pas répondu, belle arachnide. Tu ferais mieux de le faire très vite, ou sinon, tu apprendras que nous pouvons être très persuasifs.

- Mal. Ça te va ?

- Apophis, mon Amour, lui as-tu montré la photographie que je vous ai envoyée ?

- Non, mon Amour. Je t'attends pour cela.

- Magnifique, je devrais arriver d'ici demain matin avec mon chef d'œuvre. Attendez-moi !

Lorsqu'Apophis raccrocha enfin le téléphone, Uranie était effondrée. Elle avait mal et voulait savoir ce qu'était cette photographie. Même si elle avait peur de deviner qu'il s'agissait du corps de Rama, elle espérait toujours, malgré tout, qu'il était encore vivant, que la créature avait raté son meurtre. Mais, elle doutait. Aphrodite était tellement perverse et machiavélique que les assassinats devaient être une de ses spécialités...

- Tais-toi, murmura Wladimir.

- Je ne peux pas !

La créature regarda son frère d'armes. Il avait bien entendu. Il vit le torse de Rama se soulever. Il était stupéfait.

- Il respire ! Ses bras, regarde ses bras !

Marie B se tourna vers son frère d'armes. Ses blessures commençaient à se soigner. Elle ne comprenait pas comment c'était possible.

- Ta mère donnait son sang ?

- Oui. Pourquoi ?

- C'est ça... Tout s'explique... Absolument tout... Je vais t'en reprendre. Ton sang a dû hériter des caractéristiques de Satan, mais pas que... Rama guérit beaucoup plus vite que si je lui avais donné mon propre sang. Nous avions déjà constaté que tu tolérais le sang créaturien, mais jamais je n'aurais pensé que le tien aurait pu nous être transfusé.

A la deuxième injection, après quelques minutes angoissantes, Rama ouvrit les yeux. Il ne comprenait pas comment ses amis pouvaient être là. Par quel hasard avaient-ils donc eu l'idée de venir le sauver ?

Après avoir veillé Rama pendant quelques instants, la femme était descendue dans le salon et regarda son téléphone. Plus de trente appels manqués de ses proches. Elle décida de mettre un terme à leur angoisse en les contactant.

- Rama est vivant.

- Il n'y avait pas de problème, alors ?

- Si. On a dû lui sauver la vie.

- Alors... Tu avais raison... Et nous, on a failli t'empêcher de le sauver...

- Ce n'est pas votre faute. Cela faisait quelques temps que j'avais ce genre d'intuitions étranges... Wladimir pense qu'il s'agit d'un pouvoir. Mais il a l'air d'avoir trouvé d'autres réponses... Je ne sais pas encore à quoi...

La discussion continua durant quelques minutes, puis ils raccrochèrent. Fatiguée par le sang qu'elle avait dû donner à son frère d'armes, elle se posa dans un fauteuil du salon qu'elle avait toujours particulièrement apprécié et qui, fort heureusement, ne comportait pas l'odeur d'Aphrodite. Depuis que Rama était sauf, elle n'avait plus mal au ventre et son nez avait arrêté de saigner. Devant ce soudain bien-être, elle s'endormit.