Chapitre 1

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Assis sur un lit blanc, Clément attendait.

Qu'est-ce qu'il attendait ? Il n'en savait rien. Il attendait peut-être quelqu'un, ou quelque chose, mais même lui l'ignorait. Perdu dans ses pensées, les yeux dans le vide, il réfléchissait.

Les lignes de perfusion étaient plantées dans la peau de ses bras et de ses jambes, encore meurtris et fatigués de son combat. Un ''bip'' incessant résonnait dans cette chambre blanche aux meubles blancs, mais 000-C ne s'en préoccupait pas.

La seule chose qu'il ressentait était une profonde colère, causée par l'humiliation face à sa défaite contre ses proies. Ses poings se serrèrent en y repensant.

La porte s'ouvrit dans un grincement ignoble, Clément leva les yeux. Une scientifique passa sa tête à travers la porte entrebâillée, le regard méfiant, tout en souriant légèrement.

- Tu vas bien ? demanda-t-elle calmement.

Il répondit d'un simple hochement de tête. La scientifique rentra dans la chambre en silence, en prenant soin de bien fermer la porte derrière elle. Elle tenait un grand calepin entre les mains.

- Excellent, fit la femme. Les tests qu'on a effectués sur toi sont prometteurs.

Le Destroya ne broncha pas, la regardant avec des yeux froids, mais aussi animés par la haine qui le brûlait de l'intérieur. La scientifique continua :

- Nous sommes parvenus à t'attribuer un système de régénération extrêmement rapide. Mais...

- Comme Lui ?! s'écria 000-C en se levant brusquement.

Elle recula, par l'étonnement et par la surprise. Peut-être aussi par la peur de se faire tuer ? Impossible... les scientifiques de l'État étaient intelligents. Ils avaient déjà trouvé une variante de morphine qui rendait n'importe quel pouvoir totalement inutile. Et cette drogue parcourait les veines de Clément depuis des heures et des jours.

- Non, avoua-t-elle enfin. Contrairement à Lui, tu possèdes un point faible, 000-C. Et tu ne peux pas te régénérer éternellement.

Clément baissa les yeux avant de se rasseoir, sourcils froncés et regard toujours aussi haineux. Ses espoirs d'être enfin le plus puissant de tous et de pouvoir détruire ceux qui l'avaient battu furent brisés. La scientifique soupira avant de pointer la gorge du Destroya.

- C'est ici, ton point faible. Si quelqu'un te blesse ici, ça ne se régénéra pas. Nous avons essayé de t'ôter ton point faible, lors de toutes ces opérations, mais c'était impossible.

Il hocha lentement la tête. L'adolescent demanda calmement :

- Et les autres ?

Un silence.

- De quoi, les autres ? lança-t-elle. Tu parles de 000-A, 000-D, 000-M et 000-N ?

- Oui. Vont-ils pouvoir se régénérer, comme moi ?

- Exactement, répondit-elle en hochant la tête. Actuellement, 000-D est en train de subir une opération afin d'améliorer son pouvoir, mais aussi pour avoir la capacité de se régénérer. 000-A se repose, nous l'avons opérée il y a quelques heures, mais il y a eu des complications postopératoires.

- Pauvre Andréa, souffla-t-il doucement.

La scientifique fronça légèrement les sourcils. La quasi-totalité des personnes présentes dans les laboratoires de l'État détestait voir que les Destroyas se donnaient des prénoms. Tout simplement car, pour eux, ils n'étaient que des armes, pas des êtres vivants.

- 000-A ira mieux, lança-t-elle sèchement, cesse de l'appeler de cette manière. N'oubliez pas, toi et les autres, que vos noms sont de simples couvertures.

Un autre silence, 000-C ne lui répondit pas. Elle se tourna vers la porte et dit :

- Sans nous, vous ne serriez rien. Ni des humains, ni des Destroyas. Mais ça ne vous permet pas de vous attribuer ces faux noms qui ne fonctionnent qu'à la surface. Ici, tu es et tu resteras 000-C. Et ça fonctionne absolument de la même manière avec les autres.

La scientifique s'approcha de la porte en silence puis prit la poignée en main. Elle fit, avant de sortir :

- Ah oui, et aussi. Tu n'iras plus au lycée, le Président l'a décidé ainsi. Abandonne ta vie sociale et les amis humains que tu avais. Il t'expliquera tout cela en détail quand tu seras complètement rétabli.

Puis elle disparut, laissant 000-C seul à nouveau.

Il fixa le sol pendant un long moment. Plusieurs scénarios, qui se concluaient sur la mort de Morgane et des autres, se jouaient dans sa tête.

Ils devaient mourir. Et c'était à Clément de leur ôter la vie.

DESTROYAS II : La Zone FantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant