Chapitre 7

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000-C fut englouti par l'obscurité de la pièce, légèrement brisée par les lumières aveuglantes de ces écrans qui ne semblaient ne jamais pouvoir s'éteindre.

Il n'était pas complètement rétabli, des bandages enroulaient ses bras et ses jambes. L'adolescent tenait à peine debout, il sentait ses forces l'abandonner au moindre effort.

- Te voilà, fit une voix grave et caverneuse.

Cette voix. Cette même et unique voix. Cette même et unique personne lui tournait le dos et admirait les écrans en silence. Sans tourner son regard vers lui, il avait senti la présence de Clément.

- Comment te sens-tu ?

- Bien, répondit 000-C, enfin, ça va à peu près.

Un silence. L'adolescent ignorait encore pourquoi son supérieur l'avait demandé, il n'était pas encore au meilleur de sa forme. La scientifique lui avait bien dit qu'il le convoquerait quand 000-C était parfaitement soigné, non ?

- Je sais que tu es encore fatigué, lança alors l'homme. Je voulais juste te tenir au courant sur certains points.

Il s'arrêta de parler avant de tourner son regard vers lui, pour voir si l'adolescent était attentif à ce qu'il disait. Puis l'homme regarda de nouveau les écrans.

- De un, tu vas rester dans les laboratoires. Plus question pour toi de sortir dans les rues d'Avignon. Tu peux dire adieu à ta vie au lycée.

Clément acquiesça. En soit, ça ne le gênait pas vraiment, de ne pas avoir à aller en cours...

- Tu n'es pas complètement remis de tout cela, continua-t-il, mais je t'autorise à sortir de ta chambre... et aussi à t'entraîner et à user tes pouvoirs, dans la salle aménagée exprès pour cela.

- Mais...

L'homme le regarda de nouveau, ses yeux passèrent par-dessus son épaule.

- Pourquoi je devrais m'entraîner ? demanda alors 000-C.

L'homme fit un sombre rire qui sonnait faux. Il lui répondit alors :

- Oh, pour une bonne raison, Clément. Une très bonne raison.

L'adolescent leva un sourcil. Il était interdit pour lui de sortir dans Avignon. 000-C allait-il réellement passer sa vie dans les laboratoires de l'État, en devenant alors le meilleur pour rien ? Ou alors...

- Toi et les autres... vous allez vous reposer pendant un petit moment. Puis après, je vous enverrai dans la Zone Fantôme.

Clément écarquilla les yeux, une voix idiote lui dicta de faire un pas en arrière. Il fut bouche bée pendant quelques secondes... puis un sourire, entre joie et sadisme, se dessina sur son visage.

- Mais, pourquoi ? redemanda-t-il en essayant de cacher sa satisfaction malsaine et son excitation effrayante.

- Beaucoup de Destroyas s'y trouvent. Les membres de l'État capturent de plus en plus de ces créatures, au sein d'Avignon... mais la Zone Fantôme en regorge. Mais on ne va pas les capturer, non. Les laboratoires sont remplis de cobayes... il faut les éliminer, un par un.

000-C étouffa un rire de nervosité. Ses poings se serrèrent en repensant que ceux qui l'avaient battu s'étaient réfugiés dans la Zone Fantôme. Il allait pouvoir prendre sa revanche.

Avec en tête les visages terrorisées de ses ennemis, en les entendant hurler et pleurer face à lui, le suppliant de les épargner, en les éliminant sans aucun remord, son sourire s'élargit.

- Quand partirons-nous ? fit-il.

- Quand les autres seront prêts. De plus, tu n'es pas prêt complètement, Clément. Il faut du temps... mais l'heure est proche.

000-C hocha la tête avant de tourner les talons. Il sortit de la pièce sombre et se retrouva alors dans ce couloir immaculé et éclairé. Seul.

Clément avança lentement... avec ce même rictus, montrant ses dents serrées. Il allait pouvoir se venger.

DESTROYAS II : La Zone FantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant