Chapitre 2

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La voiture roulait sur une route défoncée, passant devant des bâtiments ruinés et macabres.

Ils étaient, étrangement, assez près des remparts, mais aucun soldat d'Avignon à l'horizon. Morgane regardait les immeubles en ruine, toujours assise sur les genoux de celui qu'elle aimait secrètement, avant de lâcher un long soupir.

Les mains de Zakari étaient crispées sur le volant, il ne lâcha pas des yeux le peu de route qu'il restait. Ils étaient tous tendus, recherchant à tout prix un endroit pour s'abriter ou s'éloigner d'Avignon.

Un silence pesant s'installa dans la voiture... aussi pesant que cette sensation d'être constamment observé. Personne n'osait parler.

La voiture s'avançait, seule source de nuisance sonore dans la Zone Fantôme, écartée de tous. Pas un chat, ni même un Destroya dévoré par la folie. Rien, absolument rien.

La lumière orange d'un feu tricolore clignotait trop rapidement, comme si la couleur s'affolait en remarquant ses deux amies éteintes pour toujours. Ils passèrent devant un parking, accessible grâce à une pente, un parking d'un grand bâtiment rectangulaire, semblable à une gare. La voiture continua... mais Zakari l'arrêta brusquement avant de regarder à sa droite, en pointant du doigt quelque chose.

- Euh, c'est normal, ça ?

Sous un pont où passaient des rails, la route s'arrêtait brusquement devant une grande porte en bois, faite d'une façon maladroite. Elle était abîmée et trouée à certains endroits. Des clous menaçants ressortaient de la barricade.

- Mais c'est quoi, ça ? lança Armande en haussant les sourcils.

- Bonne question, répondit le plus âgé du groupe.

Laureline, Quentin et Mila tendirent le cou pour voir de quoi ils parlaient, leur vue était gênée par la présence de Morgane sur les genoux d'Axel. L'adolescente comprit que celle aux cheveux frisés se retenait de l'insulter dans toutes les langues qu'elle connaissait.

- On sort voir ? proposa Quentin.

- C'est risqué, lui répondit Mila.

- Ouais mais bon. On va pas rester dans cette bagnole pour l'éternité, quoi.

Soudainement, une explosion retentit à quelques mètres du véhicule. Ils hurlèrent tous sous le coup de la surprise, mais aussi sous le coup de la terreur. Laureline eut le réflexe, assez stupide, de sortir précipitamment de la voiture.

Une autre détonation explosa pile devant la voiture. Ils n'eurent pas le temps d'articuler quelque chose qu'ils sortirent du véhicule en vitesse.

Ils se mirent à courir pour rejoindre celle aux longs cheveux noirs, puis Armande s'arrêta brutalement. Elle hurla, en se tapant le front avec sa paume :

- Qu'on est cons ! On aurait dû fuir avec la voiture, putain de...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, ni même de se retourner, que la voiture explosa. Une vague de chaleur souffla sur les Destroyas, les pneus furent propulsés et des flammes avalèrent la carcasse métallique du véhicule. Ils regardèrent ce spectacle avec des yeux écartés par une peur naissante.

- Oh merde, souffla Quentin. On est bien dans la merde, je crois.

Un rire lui répondit, un rire amusé et lointain. Venant d'une grande ouverture d'un bâtiment à côté de la porte, assez large pour faire passer un bus, une silhouette s'approcha d'eux, en courant.

Aucun d'entre eux ne sut quoi faire à ce moment-là. Une adolescente, élancée et de leur âge, s'approcha, un large sourire dévoilait des dents propres. Ses yeux marron, avec un peu de vert foncé autour, se posèrent directement sur eux. Ses cheveux châtain et ondulés étaient attachés dans une queue-de-cheval faite à la va-vite.

DESTROYAS II : La Zone FantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant