DESTROYAS II : La Zone Fantôme

Chapitre 3

Morgane toussa avant d'ouvrir les yeux, tout son corps était endolori, de la tête aux pieds.

Puis elle comprit très rapidement qu'elle était attachée à un poteau en bois, encerclée par des adultes et des adolescents. Ils avaient tous le regard rivé sur elle, et aussi sur les autres qui étaient aussi ligotés à un poteau, et armés.

- Bien dormi ? lui lança Quentin, qui était attaché au poteau juste à côté du sien.

Morgane ne lui répondit pas. Kim était perché en haut du long bout de bois de sa maîtresse, il était silencieux comme une tombe.

Puis les personnes en face d'eux se décalèrent, laissant passer quatre adultes soutenant, par la force de leurs bras, une grande planche en bois. Et sur cette planche, assis sur une chaise en plastique, un jeune homme regardait les otages, jambes croisés et doigts entremêlés.

Les quatre hommes posèrent l'immense planche au sol, le jeune homme resta sur son trône de fortune. Morgane et les autres le défièrent du regard, mais l'inconnu resta parfaitement calme et impassible.

Il ne dépassait pas les vingt ans. Il était assez petit pour son âge, mais ils comprirent tous, en voyant ses yeux bleu-gris animés par la réflexion et la fourberie, qu'il était probablement redoutable. Il passa une main dans sa chevelure courte et blonde avant de se lever et de se diriger vers les sept poteaux.

Les mains dans son haut gris à capuche, il examina le groupe, une personne à la fois, s'arrêtant quelques secondes devant le Destroya en question. Laureline lui cracha dessus, mais il recula à temps pour éviter le projectile.

Armande le regarda partir, elle fronça les sourcils. Alors qu'elle ne fit pas le moindre mouvement, l'inconnu fit :

- Je sais que tu peux te téléporter. Si j'étais toi, je ne le ferais pas.

Sa voix était posée, parfaitement calme. Armande s'empourpra de colère, mais ne lui répondit absolument rien.

Puis l'inconnu s'arrêta devant Morgane. Elle le défia du regard à son tour, le jeune homme leva vite son regard vers le corbeau. Kim croassa en le voyant, en levant les ailes comme pour l'intimider. L'inconnu rigola légèrement avant de leur tourner le dos et de s'approcher de sa chaise en plastique.

- Qu'est-ce que vous nous voulez ?

Il se retourna lentement vers celle qui avait dit cela, c'est-à-dire Armande. Ils se regardèrent un moment, dans le silence... l'inconnu fit un léger rire.

- C'est l'État qui vous envoie ? demanda-t-il enfin.

Morgane crut qu'elle allait s'étouffer en entendant cela. Zakari hurla de rire, Armande serra les dents, en essayant de retenir sa colère, alors que les autres restèrent parfaitement calmes.

- Tu déconnes ? rétorqua celle qui pouvait se téléporter. Écoute, si on est là, c'est parce qu'on a fui l'État et Avignon. On allait s'éloigner d'ici... puis cette tarée a fait exploser notre voiture !

Elle regarda Clara en disant cela. Cette dernière se mit à rire, Morgane voulut lui faire manger ses dents une par une. Ça lui couperait probablement l'envie de rigoler.

- Oh, lança le blond, intéressant. Vous êtes donc des Exilés.

- Si tu le dis, rétorqua Mila en levant les yeux au ciel.

- On nomme comme ça les Destroyas ayant fui Avignon. En soit, nous sommes tous des Exilés... pour la plupart.

Il s'approcha d'eux, ils le fusillèrent tous du regard. L'inconnu s'agenouilla devant les otages.