Chapitre 24

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Clément était entouré de quatre autres adolescents, tous face à leur supérieur.

L'homme fit un sombre rire, les yeux posés sur eux. Le groupe des cinq adolescents était composé de deux filles et de trois garçons, tous silencieux, froids, mais les yeux animés par une colère profonde.

- Vous êtes enfin tous rétablis, fit l'homme. L'équipe 0 est de nouveau au complet.

Ils étaient tous comme 000-C : des Destroyas qui travaillaient pour l'État, tous habillés d'une combinaison grisâtre, avec brodé ''000-'' suivi de leur lettre représentative. Les cinq adolescents avaient tous un épais ras du cou métallique résistant, protégeant leur unique point faible commun. Le regard de leur supérieur se posa sur une adolescente, à sa droite : cheveux courts, indomptable et ténébreux, peau sombre, petits yeux marron et corps ventripotent.

- Comment te sens-tu, Andréa ?

- Bien.

- Et toi, Dina ?

L'autre adolescente se contenta d'hocher la tête. Elle avait de longs cheveux noirs et ondulés, de grands yeux couleur châtaigne, une peau blanche, pour ne pas dire translucide, et des tâches de rousseur. Dina était plus petite qu'Andréa.

Leur supérieur ne fit même pas attention à Clément et passa directement aux deux autres adolescents : cheveux noirs pour les deux, ras pour l'un, dégradés pour l'autre.

- Moi aussi, je vais bien, répondit celui aux cheveux ras.

- Très bien, Mathieu... et toi, Nicolai ?

- Super bien, répondit l'autre d'une voix caverneuse, avec un rictus malsain sur le visage, éloignant ses lèvres charnues l'une de l'autre pour montrer des dents blanches. Je pète la forme.

Mathieu était plus grand que Nicolai, et avait le visage parasité par des boutons d'acné, tous les deux avaient les yeux marron. En fait, tous les adolescents avaient ce même regard de bronze. Ils avaient aussi tous une chevelure ténébreuse... sauf Clément, avec ses distincts cheveux bruns.

L'homme posa enfin son regard sur 000-C, après avoir fait l'inspection des quatre autres. Il lui dit alors :

- Qu'est-ce que ça te fait, d'être entouré des tiens ?

Perplexe, l'adolescent ne lui répondit pas.

- J'espère que vous êtes prêts pour rentrer dans la Zone Fantôme, continua l'homme, comme s'il n'avait rien dit auparavant.

Alors qu'ils se contentèrent d'hocher la tête, Nicolai fit :

- Ouais, on va tous les exploser et Le ramener.

- J'ignore si on va arriver à Le capturer, lui répondit calmement Clément, mais dans tous les cas, on en aura un d'eux.

- Sauf que c'est Lui qui nous faut ! rétorqua l'autre, les sourcils froncés. Les autres, on s'en branle !

- Oh, non. On ne s'en fout pas du tout.

Leur supérieur posa violemment ses poings sur la table, pour ramener le calme et l'attention vers lui. Il fit alors, quand le silence s'était de nouveau installé, les yeux sur 000-C :

- Oui, ramenez-en un d'entre eux. Lui ou ceux qui ont Avignon, il n'y a pas longtemps.

- Mais, c'est qui, exactement, ceux qui ont fui ? demanda Dina, sa voix était aigue.

- Axel, Morgane, Aurélie, même s'ils l'appellent ''Quentin'', Armande, Zakari, Laureline et Mila, répondit 000-C.

Clément se tourna vers l'adolescente en question, qui le regardait d'un air interloqué, un sourcil haussé. Il continua alors, après un soupir :

- Je vous les montrerai. Il faudra en capturer un, sur les sept.

- Seulement un ? s'étonna Mathieu.

- Oui.

- Et dans le meilleur des cas, grogna l'homme d'un ton amer, vous Le capturerez.

000-C acquiesça. Leur supérieur s'éclaircit la voix et lança :

- Vous partirez dans deux jours, nos unités sont déjà en train d'être organisées. Vous partirez dans la Zone Fantôme avec mille soldats. Votre mission sera de trouver leur repaire, le détruire, tuer le plus de Destroyas et capturer l'un d'entre eux... Lui, dans le meilleur des cas.

- À vos ordres ! répondirent-ils en même temps.

L'homme fit un autre rire sombre.

- Vous m'avez manqué, les 3x0, avoua-t-il d'un ton calme. Mathieu, Nicolai, Clément, Dina, Andréa... ne me décevez pas.

Ils hochèrent tous la tête. L'heure approchait, l'heure de la vengeance personnelle de 000-C arrivait enfin... il dut retenir un rire hystérique qui lui chatouillait la gorge. La vision de ceux qui l'avaient humilié à sa merci, en sang et peut-être même torturés de ses propres mains, nourrissait ses pensées malsaines et perverses.

- Allez, va ! cracha alors leur supérieur en faisant un signe de la main, comme pour les repousser. Reposez-vous et préparez-vous. Vous partirez à l'aube.

Les adolescents obéirent et sortirent du bureau de leur supérieur. Ils marchèrent côte à côte dans ce long couloir blanc, Clément entendit les doigts de Mathieu craquer dans un bruit effarant.

Ce n'était plus qu'une question de temps.

DESTROYAS II : La Zone FantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant