DESTROYAS II : La Zone Fantôme

Fin

Ses yeux s'ouvrirent avec difficulté. Un plafond, des murs...

Axel n'était plus sur le champ de bataille. Il se releva brusquement du lit où il était allongé, depuis une durée qu'il ne pouvait pas déterminer.

Il regarda tout autour de lui : oui, il savait où il était. C'était l'hôtel qui jouait le rôle de séparation entre la rue principale de la Ville et la cour intérieure, où Baptiste se trouvait la plupart du temps. Mais c'était aussi où Morgane avait séjourné, après l'expérience cauchemaresque de Baraka...

Mais quelque chose lui traversa l'esprit, comme une balle perdue. L'adolescent jeta ses draps en l'air et sortit du lit, tout en hurlant :

- Merde, Morgane ! Merde, merde, merde !

Axel ne put pas faire un pas, hors du lit. À peine les pieds contre le carrelage froid, une douleur traversa tout son corps et lui arracha un cri de sa gorge. Il tomba au sol, en avant, s'aidant de ses bras tremblants pour éviter que son visage se heurte aux carreaux sales du parterre. Une remontée acide lui brûla l'estomac et la gorge, l'adolescent plaça sa main devant la bouche pour se retenir de vomir.

Ce fut alors qu'il remarqua qu'il avait des bandages absolument partout sur le corps. Un long tissu lui enveloppait tout le front, poisseux de sang juste au-dessus de son sourcil droit.

Axel resta longtemps dans cette position, avec l'impossibilité de bouger. Une porte s'ouvrit, un cri de surprise et d'affolement brisa le calme pesant de la pièce.

- Oh mon Dieu ! lança alors Armande, choquée de le voir ainsi. Retourne te coucher, et vite !

- Mais... il s'est passé quoi... ? Où est Morgane ?

Aucune réponse. Celle qui pouvait se téléporter l'aida à se relever, et, malgré le fait que le moindre mouvement lui provoquait une douleur atroce, Axel regagna le lit.

- Où elle est ? demanda-t-il alors, parfaitement dérouté.

- Je... repose-toi, d'accord ?

Il remarqua alors qu'Armande avait les yeux vitreux. Elle recula et sortit de la chambre d'un pas rapide, pour ne pas dire en courant.

Mais Zakari, Mila et Laureline apparurent, assez étonnés de voir Armande déserter la pièce aussi rapidement. Tous semblaient abattus et pleins de haine, à la fois.

- T'es enfin réveillé, soupira Mila. Un problème en moins... je suppose.

- Ça fait combien de temps que je suis là ? demanda celui qui pouvait arrêter le temps, même si ce n'était pas ça qui le préoccupait le plus.

- Trois jours, répondit Laureline. Trois jours que l'État nous a attaqués. Trois jours que des cadavres décorent l'entrée de la Zone Fantôme. Trois jours que...

- Et Morgane, alors ? Elle va bien, hein ? Hein ?

Laureline, Mila et Zakari se regardèrent puis baissèrent les yeux. Axel ne comprenait pas. Pourquoi c'était si compliqué de lui répondre, après tout ?

Sous le coup du stress et de la colère, ignorant cette douleur immortelle qui le torturait, il explosa son poing contre la table à côté de son lit puis cria :

- Où elle est, bordel de merde ?!

- C'est que... Axel, je sais pas comment te le dire, avoua Mila d'une voix attristée. C'est...

- Poussez-vous.

Les trois Destroyas s'écartèrent et laissèrent passer Baptiste, l'air grave et sérieux. Il rentra dans la pièce et, au grand étonnement de l'adolescent, il n'avait pas la moindre égratignure.

- Comment te sens-tu ? lui demanda Baptiste calmement.

- Physiquement, mal.

Un silence. L'adolescent qui pouvait arrêter le temps serra un de ses poings puis demanda, encore une fois :

- Où est Morgane ?

Aucune réponse. Sa patience atteignit sa limite. Baptiste contourna le lit et se mit pile face à lui, Axel attrapa leur chef par le col de son vêtement, le regardant droit dans les yeux, ses iris animés par sa fureur.

- OÙ ELLE EST, PUTAIN DE MERDE ?!

Baptiste lui répondit en lui serrant fortement la gorge, comme pour l'étrangler. Leur chef lui ordonna, de cette voix d'un calme si violent :

- Lâche-moi, tout de suite.

L'adolescent lâcha prise, Baptiste abandonna sa gorge. Tête baissée, Axel marmonna entre ses dents serrées par la frustration et la colère :

- Mais pourquoi personne veut me répondre ?

- Écoute, lança Laureline d'une voix hésitante, c'est que...

- Morgane s'est fait kidnapper, avoua alors Baptiste.