Chapitre 27

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Les rafales de balles et leur bruit assourdissant faisaient péter les tympans de la Destroya.

Morgane n'avait plus le temps de paniquer, entourée par le chaos omniscient de cette guerre. Elle et plusieurs Destroyas se défoulaient sur les vagues de soldats, encore et encore.

Mais elle était inutile, elle et son corbeau, en soit. À part ordonner à Kim d'éviter les pluies de balles et de distraire leurs ennemis, Morgane ne savait pas réellement quoi faire... enfin, elle avait trouvé une nouvelle passion : tabasser un soldat déjà à terre avec sa batte de baseball, lâchement.

Son regard s'arrêta soudainement sur leur chef, submergé de militaires... que Baptiste transperça avec des stalagmites de glace qu'il faisait surgir du sol infertile de la Zone Fantôme. Leur chef semblait si serein, si paisible... en temps de guerre ! Et Morgane ne pouvait pas expliquer les expressions des soldats, qui étaient entre l'horreur, le dégoût, la rage et la fascination.

Baptiste ne bougeait même pas, se contentant de donner des coups de pied las pour se protéger des balles et des soldats... les militaires hurlèrent de se ruer sur lui, abandonnant alors tous les autres Destroyas... mais pourquoi se concentrer uniquement sur lui alors qu'une centaine de personnes ''inhumaines'' se trouvait pile devant eux, les massacrer même ?

C'est lorsque quelqu'un la poussa violemment, d'un coup d'épaule, que Morgane réalisa qu'elle était de nouveau perdue dans ses pensées. Elle tomba au sol, lâchant un petit cri quand ses fesses heurtèrent le vestige d'un trottoir, si c'était ça, puis se hâta de se relever. Christophe était dos à elle, encaissant les larmes des fusils destinées à la Destroya.

Une détonation la força à se cacher les yeux avec son avant-bras, les soldats eurent à peine le temps d'hurler une maigre seconde. Un rire hystérique, tout droit sorti de la gorge de Clara, fit comprendre à celle au corbeau qui venait de faire... ça.

Puis une autre explosion, puis une seconde. Christophe se tourna vers Morgane, les sourcils froncés, et cracha violemment :

- Je serai pas là tout le temps, derrière toi. Donc, s'il te plaît, fais gaffe à toi.

La Destroya hocha la tête, entre le fracas de la guerre. Une main se posa sur son épaule, elle sursauta, un rire s'entendit derrière elle. Mais ce n'était pas Clara, cette fois...

- T'inquiète ! fit alors l'adolescente asiatique à la peau légèrement foncée, Asiana si elle ne se trompait pas. Je te donnerai une seconde vie, si tu meurs.

- Euh... comment ça ? osa demander celle au corbeau, assez abasourdie.

- Tu verras.

Puis Asiana se rua vers la bataille... totalement désarmée. Morgane la regarda avec des yeux ronds, puis réalisa qu'elle n'avait pas le temps, elle aussi. Elle s'enfonça dans la bataille, une seconde fois.

Fracassant sa batte de baseball sur tous les corps ennemis qu'elle voyait, attaquant les soldats qui étaient déjà occupés, Morgane sentait l'adrénaline lui brûler les veines. Des rires d'un début de folie lui chatouillaient la gorge. Elle ordonna à son fidèle ami ailé d'arracher les yeux d'un militaire déjà occupé sur l'un des siens, de lui manger la peau du visage. La Destroya planta même son couteau dans les côtes d'un ennemi qui n'avait pas fait attention à elle, sans ressentir le moindre sentiment de culpabilité.

Peut-être qu'elle était un monstre, à leurs yeux, oui. Puis qu'à leur montrer ce qu'elle avait dans son ventre d'adolescente ''inhumaine'', alors !

Quelqu'un lui attrapa le bras, elle tourna violemment son regard. Adrien. Du sang coulait de sa blessure, son souvenir de leur voyage à l'hôpital. Il hurla, entre ce vacarme :

DESTROYAS II : La Zone FantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant