T1 chap 22 : L'alliance des Blaireaux

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Louise était recroquevillée devant la porte d'un des cachots. Les larmes dévalaient sur ses joues de manière incontrôlables. Tout son corps était secoué de sanglots, elle se sentait ridicule de pleurer à ce point pour une chose aussi stupide qu'une peine de cœur.

Elle avait connue tellement pire mais la voilà effondrée au point d'avoir du mal à reprendre son souffle pour un simple baiser. Après tout il ne s'était jamais rien passé de réel entre Sirius et elle, il ne lui devait rien. Ils n'étaient qu'amis alors elle devrait se réjouir pour lui. Mais ça lui était impossible.

Son cœur était en miette, elle avait l'impression que le monde qu'elle se construisait depuis des mois avec les maraudeurs venait de s'effondrer. Jamais elle ne pourrait plus être proche de Sirius, elle ne supporterait plus de le voir. Pourtant il était si important pour elle, si important qu'à lui seul il pouvait la rendre la plus heureuse comme la plus triste.

Se concentrant sur sa respiration Louise finit par se calmer. Elle resta assise la tête sur les genoux à penser. Elle ne pouvait pas rester triste, elle n'en avait pas le droit. Et encore moins triste pour un garçon, même si ce dernier était à la fois son meilleur et ami et bien plus. Même si ce dernier était la personne la plus intrigante, la plus formidable qu'elle ait jamais rencontrée.

Après tout elle ne l'avait pas vraiment perdu, ils étaient toujours amis. Il faudrait juste qu'elle apprenne à se satisfaire de cette amitié, il faudrait qu'elle oublie ses sentiments qu'elle avait développé au fil des mois. Elle allait y arriver et tout irait bien.

Oui tout irai bien.

Peu importait au fond que son cœur soit brisé, elle n'en était plus à une douleur près. Elle allait s'en sortir et personne ne se douterait jamais de ses douleurs. Elle allait se concentrer sur cette affaire Black et sauver son ami, rien d'autre ne comptait.

C'est sur cette pensée que Louise s'endormit. Ses larmes l'avaient tant épuisée qu'elle n'eut pas la force de lutter contre le sommeil qui la prenait. Pourtant son sommeil fut tout sauf réparateur, la vision était revenue.

Le garçon était toujours assis sur le sol, il souffrait, son regard si tenace se teintait de larmes. Il hurlait, un cri où transparaissait toujours plus de souffrances. Louise tenta de bouger, de se précipiter vers le garçon mais elle ne pouvait faire un mouvement, elle ne pouvait aider cet inconnu. Elle était condamnée à assister à son supplice, peut-être à son exécution sans pouvoir rien faire.

Alors que les larmes commençaient à rouler sur les joues du garçon un rire se fit entendre. Un rire tel que Louise n'en avait jamais entendu. Un rire froid, démoniaque, dépourvu de la moindre joie. Un bruit qui n'avait rien d'humain, qui semblait sortir des enfers. Le garçon frissonna, il se recroquevilla sur lui-même comme si il savait que son heure était arrivée.

Louise tendit la main vers lui et pour la première fois elle sentit son corps se mouvoir seulement à peine son bras avait il bougé d'un millimètre que la vision s'estompa. Louise se retrouva le bras, tendue baguette à la main, face à Macgonagall.

Elle resta sonnée un instant sans comprendre ce qui venait de lui arriver avant de fondre en larmes. Elle avait l'impression qu'elle venait de perdre un être cher. Qu'elle avait échouée à sa tâche de protéger les siens, pourtant ce garçon lui était parfaitement étranger et puis tout ça n'était qu'un rêve, qu'un cauchemar.

La professeure de métamorphose posa sa main sur l'épaule de la jeune fille avant de s'agenouiller à son niveau et de la prendre dans ses bras. Louise se calma presque aussitôt, cela faisait si longtemps qu'un adulte n'avait pas fait un geste d'affection envers elle. Pour elle qui était orpheline cette étreinte était le puissant calmant qui puisse exister.

Le Cœur d'un BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant