Depuis le bal, Louise avait cessé de nier ses sentiments pour Grégory. En même temps, l'embrasser sur la piste de danse avait mis fin à tous les doutes possibles. Il n'y avait plus de : "On est juste amis" qui tienne. Tout le monde savait la vérité désormais.
Au début, Louise avait eu du mal à accepter qu'on la surnomme la petite amie de Grégory partout où elle allait. Après tout sa relation avec l'attrapeur ne la définissait pas. Mais après avoir tenté cinquante fois d'expliquer qu'elle s'appelait Louise, elle avait fini par abandonner.
Et puis au fond, elle se moquait bien de comment on l'appelait tant qu'elle pouvait marcher au bras de Grégory. À côté de lui, elle se sentait bien, elle avait l'impression qu'on lui offrait une nouvelle chance, une chance pour tout recommencer en oubliant le danger qui rodait ou même ses mauvais rêves.
Maintenant dès qu'un mauvais rêve surgissait, il suffisait d'un souvenir pour le chasser. Évidemment le plus ennuyeux pour Louise était son éloignement avec Juliette, en effet les deux filles étant en couples, elles passaient bien moins de temps ensemble qu'auparavant bien qu'elles trouvaient toujours un moment pour n'être que toutes les deux.
Par exemple, elle passait tous les cours de défense contre les forces du mal avec ses amies. C'est ainsi qu'alors que février arrivait, les quatre filles entrèrent dans la salle et virent au milieu de cette dernière une grande armoire.
- Un épouvantard... Ne put se retenir de murmurer Louise à Alexia avec anxiété.
- En effet, mademoiselle Duferel. Acquiesça son professeur en entendant les paroles de son élève.
Louise sentit son ventre se tordre. L'épouvantard révélait ce qu'elle craignait le plus, l'objet de la prophétie. Tremblante, Louise se mit dans la queue faisant de son mieux pour ne pas s'enfuir loin de cette boîte renfermant son plus grand cauchemar. Ce à quoi elle ne pourrait échapper.
Seulement, elle avait beau regarder l'horloge le temps ne passait pas plus vite et le nombre d'élèves la séparant de l'armoire s'amoindrissait petit à petit. Bientôt il ne restait plus que Juliette, Hortense et Alexia devant elle. L'épouvantard se changea d'abord en un nuage d'insecte mais Juliette le transforma rapidement en une nuée de confettis flottant sous les applaudissement du professeur.
Face à Hortense, se fut un énorme dragon qui apparut et ce fut le professeur qui le neutralisa rapidement craignant un début d'incendie. Alexia quant à elle vit apparaître sous ses yeux une énorme pile de livres mal ranger. Malgré l'angoisse qui la rongeait, Louise ne put s'empêcher de pouffer.
Ainsi la plus grande peur d'une maniaque était le désordre !
Finalement, elle se retrouva face à face avec la créature qui hésita un instant avant de disparaitre pour laisser place à deux cadavres. Ses deux parents allongés sur le sol. Leurs yeux grands ouverts semblaient fixer Louise. Incapables de détourner les yeux du spectacles morbides qui s'offrait à elle, Louise resta pétrifiée avant de fondre en larmes en s'enfuyant loin de la salle. Elle entendit Juliette l'appeler et tenter de la retenir mais elle l'ignora et couru se réfugier dans les toilettes.
Elle avait besoin d'être seule.
La sorcière mit une semaine avant de se remettre du choc de cette vision, et seul les bras de Grégory lui permettaient d'oublier pour quelques secondes ce qui risquait d'arriver. Mais la vie ne s'arrêtait pas pour autant et les jours continuaient de passer sans que rien ne change. Louise finit par agir comme si de rien n'était, elle refusait d'afficher sa faiblesse devant les autres. Seulement désormais il lui était impossible de dormir.
Lorsque le 14 février arriva, il était bien évident pour Louise qu'elle allait passer la saint Valentin avec Grégory, d'ailleurs c'était évident pour tous puisque les deux amoureux étaient inséparables. Depuis sa première année, Louise avait l'habitude de passer la saint Valentin avec Juliette sur la colline près de l'école.
Si cette année elle ne passait pas la fête avec sa meilleure amie, il n'était pas question pour la jeune fille de changer ses habitudes. C'est ainsi que les deux adolescents partirent main dans la main en direction du promontoire.
- Greg...
- Oui ?
- Tu sais, je repensais au soir où tu m'as embrassé.
- Ah oui ? Comme ça il n'y a qu'un soir ? Répondit le blond moqueur en embrassant sa copine.
- Non, bien sûr que non. Mais le premier je veux dire. Tu sais j'avais rêvé du sinistros.
- Oui, enfin tu croyais avoir rêvé du sinistros plus exactement. La reprit le sorcier avec tendresse.
- Je crois à la divination moi ! Tu sais qu'il y a de nombreux voyants dans la famille de ma mère. Rétorqua Louise sur la défensive.
Elle ne supportait pas qu'on remette en question ses visions.
- Oui je sais. Vous les Drecy vous êtes très connu pour ça.
- Comment tu sais le nom de jeune fille de ma mère ? S'étonna la blonde.
- Tu crois que je n'ai pas fait de recherche sur toi ! Je voulais savoir dans quoi je m'embarquais en sortant avec toi. Se justifia le garçon en riant.
- C'est sûr que tu aurais pu tomber sur une autre famille ! Plaisanta la jeune fille rassurée.
- Eh oui !
Ils continuaient, tout en parlant, à gravir la haute colline.
Lorsqu'ils furent enfin au sommet de cette dernière, Louise s'approcha prudemment de la corniche pour admirer la vue comme à son habitude. Le paysage était sublime, comme à chaque fois. Ce qui lui plaisait le plus, c'était de voir le château étinceler dans la vallée.
Enfin, c'était ce qui lui plaisait le plus après regarder les nuages pour discerner des animaux ou objets. À ce jeu-là c'était toujours Juliette qui gagnait, mais peu importait la victoire ou la défaite ce qui comptait c'étaient les rires.
C'est alors que derrière elle, une voix étrange et effrayante surgit. Faisant volte-face, Louise vit que cette voix provenait directement du collier de Grégory.
"C'est bon on les a trouvés. À toi de remplir ta part du travail."
La jeune sorcière leva la tête vers Grégory, ne comprenant rien au message. Le garçon resta un moment interdit, comme s'il ne saisissait pas non plus le sens du message mais, soudainement, il se saisit de sa baguette et, menaçant Louise de cette dernière, il lui dit d'une voix qu'elle ne lui connaissait pas.
- Le maître les a trouvés Louise. Tes parents sont condamnés. Mais ne t'inquiète pas, tu ne souffriras pas de leur perte puisque tu mourras avant eux. Il s'arrêta un instant pour rire puis s'approcha de la blonde et lui murmura en lui caressant la joue. C'est dommage tout de même, je crois que je t'aimais vraiment... Enfin bon peu importe, le maitre m'a confié une mission et il faut bien que je la remplisse.
- C'est impossible... Balbutia la blonde se croyant dans un de ses cauchemars.
- Si Louise c'est possible. Je suis Grégory Rosier, et je vais te tuer.
La jeune sorcière n'avait nulle part où s'enfuir, elle était prise entre le vide et cet homme dont elle se rendait soudainement compte qu'elle ignorait tout. Alors, sans hésiter, Louise se jeta dans le vide.
Tomber était plutôt agréable comparé à ce qui se passait dans son cœur. Elle avait l'impression qu'on venait de lui arracher ce dernier pour le jeter au loin. Jamais elle n'avait autant souffert. Tout son corps semblait incapable du moindre mouvement, comme si son cerveau s'était déconnecté pour ne pas avoir à analyser la totalité des événements.
La chute lui brisa les os de la cheville et du genoux droit mais Louise n'eut pas le temps de se poser la question de la douleur. Il fallait qu'elle regagne le château et qu'elle protège sa sœur coûte que coûte. Et puis la douleur lui rappelait qu'elle était encore bien vivante, que son cœur battait bien.
Elle avait été stupide de croire que quelqu'un pouvait la remarquer et l'aimer. Elle en payait désormais le prix.
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Le Cœur d'un Black
FanficAlors que le pouvoir de Voldemort se fait plus fort que jamais en Angleterre, comme dans les pays voisins, Louise Duferel et sa cadette Maude fuient Beauxbaton au milieu de l'année pour sauver leurs vies. Leur refuge : Poudlard où Dumbledore doit l...