.25. Libération

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''Lucia, viens manger.'' Les boucles brunes flottèrent doucement, et la petite fille de seize mois se tourna vers lui depuis le grand tapis du salon où elle jouait avec Monsieur GrosCâlin. La grosse peluche était en position assise devant elle, ses deux pattes avant coincées, pincées, entre les doigts de la bambine. ''J'ai fais ton plat préféré.'' Tenta Louis quand elle ne cilla pas, toujours assise. Elle était mignonne avec les barrettes dans ses cheveux pour dégager son visage, sa petite robe et ses collants noirs opaques. Cependant elle se tourna à nouveau vers la peluche pour la faire danser, marmonnant sons et paroles maladroite. ''Lulu.. ?'' Elle ne répondit toujours pas et il déglutit. Il avait très mal à la gorge.

Il poussa un soupire et observa le haut des escaliers où le reste de sa fratrie faisait dieu seul savait quoi, puis il entra dans le salon, lentement, comme si il avait peur d'effrayer sa sœur. Il s'agenouilla sur le tapis à côté d'elle et posa sa main sur sa tête tendrement. Lucia lâcha une des pattes de la peluche et agita sa petite main dans l'air pour que Louis la laisse. ''Lucia ?'' Elle se tourna vers son frère puis attrapa la grosse peluche par le cou avant de se lever et de partir en courant vers la cuisine de sa démarche de bébé.

Et voilà. C'était comme ça depuis que Louis avait dit qu'il partirai pour six mois. Il ne voulait pas croire que c'était son départ approchant qui faisait que Lucia lui faisait la tête et ne lui adressait plus aucune attention, mais qu'est ce que ça pouvait être d'autre, simplement ? Il ne savait même pas qu'à un âge si précoce d'un an et quatre mois on pouvait déjà comprendre ce que six mois signifiait, ce que partir signifiait. Mais il fallait se rendre à l'évidence que Lucia avait comprit, et que l'idée ne lui plaisait pas.

Pour le moment, aucun de ses frères et sœurs ne lui avait reparlé de son départ, de ce que ça signifiait, ni même ses parents, mais il savait qu'il devrait tôt ou tard affronter au moins Léane. Elle serait peut-être plus en mesure de comprendre, et surtout il devait être sûr qu'elle se sente prête à prendre la relève de son rôle, et aussi qu'elle ne laisse pas ce dit rôle faire passer sa vie au second plan, comme ça l'avait fait avec lui depuis le jour numéro un. En fait auprès de sa famille c'était comme si rien n'avait changé, tout le monde, à l'exception de la petite Lucia, agissait de la même façon, comme si Louis n'allait pas bientôt tous les quitter pour un nouvelle vie loin d'eux.

Il parti vers la cuisine et observa les pattes carbonara fumer lentement dans la petite assiette préparé pour Lucia avant que les goinfres leur servant de frères et sœurs ne prennent tout. Il installa la petite dans la chaise haute et lui mis son bavoir favoris, celui tout jaune avec des petites fleurs vertes dessus et des ours se tenant la patte. ''À table !'' Cria-t-il, glissant une fourchette dans les doigts de Lucia, la laissant manger ses pattes sans même un sourire vers lui pour lui dire merci, comme elle le faisait toujours.

Le reste de la fratrie vint alors prendre le dîner avec eux, et Lucia continua de l'ignorer. Et honnêtement ça faisait très mal de le remarquer, de la voir comme ça, totalement fermé sur elle même. Tout son corps savait qu'elle était vexé au fond d'elle. Et il avait beau tenter le tout pour le tout pour récupérer son sourire et ses câlins, sa petite sœur restait totalement imperméable à tout ça. Elle n'avait fait aucun caprice au moment de dormir parce qu'elle voulait que Louis reste encore ou qu'elle voulait dormir dans sa chambre pendant qu'il étudierait un peu avant de dormir. En fait, elle avait accepté d'aller au lit et avait refusé une histoire. Lucia était vexé.

''Bonne nuit les garçons.'' Sourit-il vers ses deux frères dans leurs lits respectifss, Ludovic dormant déjà à moitié avec son doudou dans les bras.

''Bonne nuit Louis.'' Répondirent leurs voix fatigués en même temps.

''Bonne nuit Lucia.'' La demoiselle ne lança même pas un regard vers lui et resta dos à la porte, boudant. Il poussa un soupir et recula en fermant la porte, gardant sa main sur la poignée un instant. Ses doigts était serré autour d'elle alors qu'il se demandait si ça en valait vraiment la peine. Il resta à vrai dire coincé là un moment avant de choisir que oui. Malheureusement, ça en valait la peine, son rêve était important. Lucia et les autres l'étaient aussi, mais son rêve était là maintenant, réel.

Ma Chance ☆ LarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant