partie 33: plus qu'un

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Les nouveaux mariés recevaient les cadeaux de leurs invités quand d'un coup, Saphia reconnut un couple qui s'avançait vers eux et son sang ne fit qu'un tour. Elle comprit que son mari aussi les avait vu, vu la manière dont il la regarda.

- Je ne sais pas qui les a invités! Lui murmura-t-elle
- Mais on s'en fout d'eux oki. Fit-il d'une voix doucereuse. C'est notre mariage et personne ne va nous le gâcher.

Elle lui sourit pour toute réponse et lui déposa un petit bisou sur ses lèvres, ce qui causa un tonnerre d'applaudissements (Mdr, ah nous les sénégalais!).

Elle sourit de nouveau faiblement et fit face au couple qui était maintenant en face d'eux.

- Félicitation, je suis ravie pour toi. Fit Rama en la prenant dans ses bras
- Pas autant que moi ma chérie. Je crois que c'est à toi que je dois cette immense bonheur. Sans toi, je n'aurai jamais pu me marier avec cet homme si merveilleux.

Elle sentit Rama se crisper puis desserrer l'étreinte.

- félicitation. Fit Mansour en tendant la main à Bouba.

Celui-ci la serra fort puis la lâcha comme dégoûté, il n'avait pas oublié! Non il n'avait pas oublié la perte de son enfant et ses deux là n'en étaient pas innocents.
Ils échangèrent de place et Rama voulut lui faire la bise mais il recula et lui tendit la main sèchement. Que de mépris il ressentait pour cette femme! Elle sourit et lui serra la main.
Mansour était devant Mme Sall, tête baissée, mal à l'aise, il ne trouvait ses mots.

- je suis désolé pour ce qui s'est passé la dernière fois et aussi pour ton bébé. Je me sens tellement coupable et...
- Tu as de quoi l'être, ta copine et toi vous ne m'avez donné aucun répit, tu m'as agressé ouvertement devant chez moi, m'a violenté physiquement et moralement.
- Je m'en veux telle...
- Non, ça ne vous a pas suffi, il a fallu que Rama aussi me trouve au marché pour m'insulter. Vous avez tué mon bébé et ça jamais je ne vous le pardonnerai, jamais.

Elle avait dit ses phrases avec le sourire pour ne pas alarmer les invités mais ses yeux en disaient long sur son état d'âme. Bouba lui prit la main et fit d'un ton calme mais qui trahissait sa colère.

- Merci d'être venu!
Rama sourit en tendant son cadeau a Saf qui le prit à contre cœur. Elle prit la main de Mansour et ils partirent. Pour détendre sa femme, et lui faire oublier sa peine, il lui proposa.

- Alors Mme veut elle danser. Ironisa-t-il

Le reste de la soirée se passa merveilleusement bien. La fête était trop belle et Saphia ne se souvint même pas de la dernière fois qu'elle s'était sentie si heureuse.
Il était 1h moins, et tous les invités étaient déjà partis. La nouvelle mariée était à l'intérieur avec ses tantes qui la préparait pour son domicile conjugal.
L'heure du départ était proche et son cœur se serrait de plus en plus. Elle regretta sur le champ de s'être mariée car elle ne supportait de s'éloigner de sa mère. Ses larmes ruisselaient doucement sur sa joue. Comment pouvait-elle quitter ainsi ses parents qui l'aiment tellement. Elle n'y avait jamais pensé mais que feront-ils après son départ, qui effacera leur tristesse. Tout d'un coup, elle se leva brusquement du lit et jeta les pagnes par terre et regarda sa mère qui comprit immédiatement sa détresse.
Elle se jeta sur sa mère en pleurs.

- Maman, je ne peux pas partir, je ne veux plus. Je ne pourrai jamais vivre sans toi, sans papa. Je veux rester, je...je ne partirai plus.
-mon bébé... Calmes toi stp... Tu dois...
- Non maman je vais rester.
- Tu as pensé à Bouba, à toi, tu dois fonder ta propre famille.
- Ce serait égoïste de vous laisser seuls dans cette maison.
- Non ce serait plutôt égoïste de laisser tomber ce pauvre garçon qui doit être aux anges et de briser ses rêves. Ce serait égoïste de m'enlever cet immense bonheur de voir ma fille fonder une famille. Le rêve de tout parent c'est de voir sa fille quitter sa maison pour le domicile conjugal.
- Mais c'est... tellement dur.
- Ma fille tu as assez souffert pour savoir que la vie n'est pas facile. Combien de fois, tu as souffert? Combien de fois tu as pleuré? La vie n'a jamais été tendre avec toi pourtant tu t'es toujours montrée forte. Alors continues de l'être pour ta pauvre mère. Tu n'as jamais voulu voir mes larmes ni me faire pleurer alors pourquoi maintenant? Tu sais ce que je voudrais ma fille?
_...
_ Que tu essuies tes larmes et que tu souris à ta mère pour réchauffer son pauvre cœur. Tu veux bien.

chronique de Saphia: entre cachotteries mensonges et joieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant