Le vrai courage ne se laisse jamais abattre.

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 Fénelon

NDA : comment allez vous ?? Ça fais un moment non ? Je suis du genre a prendre mon temps ! Petit mot rapide que je viens de mettre un point final a la rage du loup ! et que je reprends une histoire que j'avais commencé il y a une bonne année 365 Hippocrate +2... Pour ceux qui veulent. Par contre, dés le début je donne le contexte mais rappelez vous que dans une histoire il y a un début, une fin et surtout un milieu ^^



Je ne sais pas combien de temps on a joué ni combien de bières y sont passées. J'crois pas qu'on a compté, tout ce qui compte par contre, c'est de nous vider la tête.


Rose n'a même pas paru étonnée de me voir dans la chambre de son fils au petit matin. En même temps, je me demande bien si un jour une de nos mères sera surprise de quoi que ce soit venant de nous deux.

Je philosopherais plus tard, j'ai bien trop la flemme.

'Suis crevé, mais ce n'est pas ce soir que je vais dormir vu que je dors chez Louis. En un sens, je préfère mille fois la nuit qui s'annonce que celle qu'on vient de passer !

Quand je vois mon reflet dans le miroir de la salle de bains, de chez moi, je regrette vraiment d'ne pas être une nana. Un peu de fond de teint ne m'aurait pas fait de mal, au moins je ne ressemblerais pas à un mort-vivant, en plus j'ai la bouche pâteuse.

Je déteste avoir la bouche pâteuse...

Du bout de mon index, je suis la ligne de ma cicatrice, elle a blanchi, elle est presque invisible maintenant, pourtant, elle est bien là, juste au-dessus de mon œil droit. Tout comme sur mon homme de Vitruve, elle est indélébile.

Sans trop que je ne sache comment je me mets à penser à mémé Denise, la mère de ma mère, une mamy gâteau tout ce qu'il y a de plus typique. Elle aussi était un pur produit américain, toujours à faire de cookies XXL et à partir en Floride pour les beaux jours. Quand j'étais petit et qu'on allait la voir, je pouvais me gaver de sucre du matin jusqu'au soir sans reprendre mon souffle.

Un pur bonheur.

C'te bout de femme, d'à peine 1 min 55, avait aussi sa dose de folie et de délire totalement déglingué.

Elle se faisait souvent une petite croix au stylo sur le haut de son pouce gauche quand l'encre était sèche, elle faisait des petits cercles dessus avec son index de la main droite. Elle disait que c'était sa boîte de pandore, mais qu'il fallait surtout attendre que ce soit sec sinon si l'ancre s'éparpillait dans tous les sens, et on ne pouvait rien y enfermer.

Elle était un peu étrange... Elle chantait aussi ! Elle chantait si faux que parfois il nous était impossible de savoir qui elle voulait imiter. C'qu'on a pu la faire rager avec ça !

J'aimais bien mémé Denise.

Je me souviens encore que quand la sœur de ma mère nous a appelés pour nous dire qu'elle était morte. Forcément, l'unique femme de ma vie n'a pas réagi comme tout le monde. Je ne sais pas moi si j'apprends qu'elle est morte, même à plus de quatre-vingts ans et d'un simple arrêt cardiaque dans son lit, je ne donnerais pas chère de ma peau et y fera pas bon d'être avec moi !

Non elle, elle s'est disputée avec sa sœur, tata... J'sais plus trop quoi, en même temps le seul souvenir que j'ai de c'te bonne femme est son hurlement à crever les tympans quand elle a renversé du café sur sa précieuse robe.

Bref, elle n'a pas crié au téléphone, pire, elle lui a parlé calmement, j'en frissonne encore, j'me souviens mot pour mot de son petit discourt plein d'amour et de tendresse.

— Puisque maman vient de rendre l'âme, je vais te dire une bonne chose. Tu n'es plus du tout le bienvenue chez moi, ni toi, ni ton débile de mari et encore tes chiards mal éduqués. J'ai fait la bien gentille pour que maman s'en aille le cœur léger, mais maintenant fini la comédie... Et si à l'avenir, on se croise, change de trottoir rapidement sinon les services d'entretien de la ville vont avoir du travail supplémentaire.

J'ai appris pas longtemps après qu'ils ont déménagé dans un autre état, sage décision. Honnêtement, je ne me souviens plus d'eux, en même temps, j'm'en branle un max.

J'sais pas pourquoi je pense à ça, c'est franchement débile. En bas, je me fais une croix exactement ou mémé faisait la sienne et attend que l'encre sèche.
Au passage, je mets les pompes que le pater' à financer la fois ou je suis allé avec Jess au centre commercial, cette même fois où j'ai pris conscience pour la première fois que je tenais à Louis.

C'est aussi ce jour-là que j'ai hérité de ma cicatrice. Rien que de me l'imaginer, se faire, tabasser par son ex me fout encore en rogne, il m'avait expliqué qu'il ne pouvait pas le frappé par rapport à ce qu'ils étaient où un truc dans l'genre.

J'ai l'impression que ça fait des années...

Hier, ça a fait pile deux semaines que je goûte aux joies de la monogamie et dans deux semaines ça fera un mois.
J'me marre tout seul en finissant d'attacher mes pompes dans le couloir.

Mon stress, mon angoisse, ma grande gueule. Voilà ce que j'enferme dans ma petite croix, en tout cas, c'est ce que je me répète en faisant des petits cercles tout comme mémé Denise et ma sainte mère font. Ouais, elle aussi le fait, je crois que c'est surtout pour ça que je l'ai fait aujourd'hui.

Pardon mémé.

D'ailleurs, qu'aurait dit cette vieille femme pour Louis et moi ? Pour l'coup j'suis pas foutu de le savoir. J'sais même pas si j'ai vraiment envie de le savoir, ma mère le sait et mes plus proches potes aussi, moi ça m'va.

Point barre fin de l'histoire.

— Tu as ta carte d'identité ? Me demande le pater' en enfilant lui aussi ses pompes et sa veste en même temps, je ne sais pas comment il fait, mais il le fait.
— Ouais. Je lui réponds en tâtant mes poches pour m'en assurer.
— Mia, on y va. Il dit un peu plus fort, dans la seconde qui suit, on entend les petits pas de ma sainte mère s'approcher de nous rapidement.
— Oui, oui, oui. Elle dit en passant la porte du couloir. Soyez prudent sur la route. Sous-entendu, ne vous entre-tuez pas. Et Adam ne t'énerve pas s'il te cherche sois plus intelligent que lui, je sais que tu en es capable et surtout dis la vérité. Puis elle ajoute : toi comme Bryan. Sous-entendu : fais gaffe à ce que tu dis si tu tiens à la vie.

Elle me serre rapidement dans ses bras et nous laisse partir, j'ai l'impression d'être un porc qu'on amène à l'abattoir et que ma maman truie me dit de ne pas couiner trop fort quand on m'égorgera.

Le père de mon meilleur ami et son fils sont eux aussi sur le pas de leur porte à écouter les prérogatives de leur maîtresse de maison. Comme quoi qui qu'on soit certaines choses ne sont pas faites pour être autrement.

Le blond, portable à la main, s'avance vers moi après avoir fait un signe à sa mère. Quand je regarde son téléphone, je me dis que je n'ai pas regardé le mien depuis cette nuit.

— Tu vas leur dire quoi ? Il me demande en bâillant, lui non plus n'a pas dormi des masses.
— La vérité. Je regarde ma mère et rajoute. Amélioré. En haussant les épaules, j'ai promis à ma mère de dire ce qui s'est passé, mais j'ai aussi promis à mon meilleur ami d'en prendre un maximum sur le dos.
— Améliorer comment ?
Je lui explique dans les grandes lignes.
— Tu crois pas qu'on d'vrait leur faire confiance pour une fois ?
— Confiance à qui ?
Je demande, pas sûr de ce qu'il veut me faire comprendre.
— À nos vieux.
Ha Ba si j'avais bien compris...
— Écoute-moi deux secondes avant de prendre ta décision. Il me regarde et enfonce ses deux mains dans ses poches et reprend. T'sais, je crois qu'ils font en sorte qu'on n'en bave pas trop, je ne sais pas trop ce qu'ils ont fait ou pas, mais... J'veux dire ma mère à pas mal insister sur le fait de dire la vérité en fait. Il termine en se frottant la nuque.

Je souffle en baissant les épaules, comme si je rendais les armes alors que le combat n'a pas commencé.

— Là même pour moi. Je lui murmure en regardant mes pompes. Prêts pour les retombées ? Je lui demande, finalement, c'est plus lui que moi qui risque d'en baver.

Il ne me répond pas, il hausse juste les épaules et pince les lèvres. Je mets d'abord une main sur son épaule et finalement l'enlace.

— Ça ira ne t'inquiète pas.

Il opine du chef en reniflant.

Dans le rétro, je vois Rose rejoindre ma mère avec un plein pichet de Margarita... Chacun sa façon de gérer la chose.


Devant le commissariat, j'enfile mon masque de parfait branleur, une belle défense quand on flippe pas mal. Dans la voiture, j'ai surtout pris le temps de regarder mon téléphone.

Jess me dit une nouvelle fois que tout ira bien, Idriss me dit que s'il le faut, il ratissera la tronche des jumeaux, Estelle me remercie de quoi je ne sais pas, mais elle me remercie, Bryan me dit... En fait, il a surtout écrit sa liste de course pour son week-end avec sa blonde, je lui fais la même chose et il me répond une connerie. Louis me dit qu'il a confiance en son homme de Vitruve et qu'il a hâte d'être à ce soir.
Moi aussi, juste tous les deux, dans notre bulle, pas d'emmerde, rien juste tous les deux.

Donc moi et ma façade de bon branleur passons le portillon de sécurité suivi pas le blond, son père et le pater'.

C'est Larry qui est à l'accueil. Larry, c'est le gars que je connais le plus ici, j'ai mis une vie à retenir son prénom, mais maintenant, c'est bon. J'compte plus les fois où il venait avec des pains au chocolat quand on était en garde à vue avec le blond, je compte plus non plus les petits dej' qu'on s'est faits avec lui.

— Tiens ! Les frangins castagne comment ça va ? Il nous demande en souriant, il n'a pas le teint frais ni même une haleine mentholée, mais je l'aime bien moi. Dans mon dos, je sens le mari de ma mère se tendre
.
Ouais, « les frangins castagne », il nous a surnommés comme ça quand on a pris un abonnement pour leurs bancs.

Il commence à feuilleter dans son cahier, en général il y en a deux. Un noir et un blanc.

Le noir, est pour les personnes qui sont en garde à vue et ceux qui ont des plaintes aux culs, autant dire que nos noms ont, souvent, noirci ses pages.

Le blanc est pour les dépositions et ports de plainte. Lui, il ne nous connaît pas, mais vraiment pas.
Par habitude, il a regardé dans le noir et tourne et retourne les pages.

Bryan et moi, on échange un petit sourire amusé, pour une fois qu'on n'y est pas.

— R'garde dans le blanc. Je lui murmure avec un petit sourire. Il lève le nez et me regarde ahuri, il le fait quand même et souffle un " wouah" et nous donne notre salle. Dans notre dos, on l'entend jurer qu'il va se mettre à croire en Dieu et arrêter les donnuts.
Les rires de mon meilleur ami et moi rebondissent contre les murs, pendant que les adultes s'indignent.


La salle, une simple table en plastique avec deux chaises du même genre, en bref juste une salle parmi tant d'autres. Le blond est dans une autre salle avant de se séparer, on a échangé un regard et on a hoché la tête en même temps, on est d'accord sur le fond et la forme de la chose. Y'a plus qu'a espéré qu'ils nous ont vraiment protégés.

Adam 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant