C'était pas sa faute.
Mais vraiment pas.
Ou peut-être un peu.
Un chouya.
Il n'avait pas fait exprès. Oui, c'est ça, il n'avait pas fait exprès.
Il avait besoin de certaines notes que Derek avait archivées dans un dossier, constitué lors des apparitions indésirables des créatures surnaturelles. Donc, en tant que digne détenteur d'un des jeux de clés de secours de l'alpha, il s'était invité chez le loup. A sa décharge, il le pensait chez lui, mais, puisqu'il était là et lui pas, autant qu'il récupère ce qu'il était venu chercher pour son bestiaire en cours de création.
Sans gêne ? Certes un peu.
Il avait pris des cours de latin auprès de Lydia, payé un étudiant pour lui apprendre le grec ancien, ce qui l'avait obligé à bosser tout les week-end pendant des mois se le permettre. Il était entré dans le salon, à la recherche de la pochette de couleur uni, sans succès.
Le dossier n'y était pas.
Ni dans la cuisine.
Il avait donc continué l'exploration dans la chambre de Derek. Un endroit secret, où il n'avait jamais mis les pieds et ni aucun autre membre de la meute à sa connaissance. C'était presque un mythe.
Stiles ne s'attendait pas à autant d'espace, de luminosité et de modernité. Deux murs colorés dans un ton apaisant, le dernier recouvert d'un papier peint à relief baroque d'un violine profond et en face des fenêtres gigantesque qui donnent sur la forêt, la surplombant majestueusement. La tête de lit reposait contre le violet, royale et immense, d'une dimension extraordinaire avec une parure de lit chaleureuse entourée de nombreux coussins, comme des nuages en attente d'un corps à choyer.
Dans un coin, à l'extrémité de la pièce, loin de la porte d'entrée, une table à dessin faisait face à la baie vitrée, près d'une bibliothèque qui mangeait une bonne partie du mur. Une étagère au dessus du bureau était envahie par des fournitures à dessin, pastels, pinceaux, pots, fusains, crayons... Stiles s'était précipité vers les rayonnages, non s'en avoir caressé le lit du regard, envieux. La bibliothèque était remplie d'œuvres en tout genre sur l'art, mais, pas seulement. Il y avait des cahiers, des centaines de cahiers sans titre, souples, rigides, grands, minuscules, à spirales ou reliés. Plus ou moins en bonne état, usés jusqu'à la corde. Piqué par la curiosité, il avait ouvert l'un de ces livres, une couverture rigide verte forêt avec des traces de doigts noirs, l'un des coins abîmé, délicatement il l'avait ouvert pour tomber sur son reflet. Son reflet au stylo à bille bleu en un seul trait, riant à gorge déployée, il pouvait presque entendre son rire. Étonnant. Il avait feuilleté les autres pages, s'arrêtant, contemplant, ses clones. Au fusain, au crayon, au feutre, dans la brume ou dans la lumière, avec une touche de couleur, ses yeux, ses lèvres ou encore juste ses grains de beauté. Ou alors flamboyant de couleur vive. Sur ces dessins, comme des univers alternatifs, il vivait, subissait le regard d'un maître d'oeuvre, un artiste avec un béguin pour son modèle. Sur ces feuilles, il était beau, extraordinaire et sur un piédestal qu'il ignorait avoir monté.
Il n'y a pas que lui, il y a des représentations des membres de la meute, des moments de joie, d'amour, de calme mais le sujet principal de ces cahiers, c'est de façon étonnante lui. Certains dessins louaient la beauté de ses membres reconnaissables par ses innombrables grains de beauté, son visage, sa bouche ou encore ses oreilles. C'était des esquisses tellement pleines de tendresse, d'amour, de dévotion que le coeur de Stiles s'emballe.
Il attrape un autre cahier, d'une dimension plus grande, à spirales d'un orange puissant, aux éclats rajoutés par des éclaboussures de peinture dorée, avec un titre qui l'intrigue. "Le tourment de mes rêves." Les doigts tremblants, il se découvre nu, alangui, la bouche entrouverte, semblant gémir un prénom, les bras tendus en avant, il quémande à son observateur de le rejoindre.
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