Devant un miroir à pied, celui de sa chambre, Stiles contemple incrédule son sosie féminin. Son corps svelte en courbe fine est mis en valeur par une robe bleu nuit constellée de strass sur sa taille alors que le tissus s'évapore, devient aérien à partir de son bassins jusqu'à ses chevilles. A chacun de ses pas, le vêtement volette autour de ses jambes, rasées pour cette soirée, ses épaules sont dégagées alors que des manches longue embrassent ses bras jusqu'au poignet. Pour l'occasion, il a revêtu un soutien-gorge avec de faux seins pour simuler une poitrine petite mais présente. Une perruque brune avec des mèches de miel allonge ses cheveux court jusqu'au creux de ses reins, un masque aux arabesque blanches sur fond nuit mange et cache la moitié de son visage, fait ressortir ses yeux caramel pailletés d'or. Sa bouche est peinte d'un rouge sombre qui contraste avec sa peau blanche, fait l'accent sur ses grains de beauté.
A la base, c'est lui qui a eu cette brillante idée mais c'est celle qui a de l'or au bout des doigts, Lydia, qui a fait un travail exceptionnel. Elle lui met la touche finale, des bijoux fins en argent. Et le voilà, en parfaite jeune femme, prête pour passer une excellente soirée huppée.
La famille royale offrait un bal à toutes les jeunes fille en âge de se marier au palais, dans l'espoir secret que leur fils, le Prince Derek trouve chaussure à son pied. Enfin, c'est ce qui se murmure.
Stiles, grâce au travail de son père, Commandant de la garde Royale, avait eu l'honneur et le bonheur de rencontrer le Prince à plusieurs occasions. Malheureusement pour son coeur, il avait fini par être conquis par la complexité du personnage royale, de son amour pour son peuple, de ses convictions. Par son âme sublime malgré une pression sociale de plus en plus intense, il tentait de rester lui-même. Et soyons honnête, par son corps magnifique également, il n'était pas aveugle, merci.
Stiles est loin d'être idiot, sa place n'est pas aux côtés de l'un des héritiers de la couronne en tant que consort. Il est plutôt la risée de la Cour, incapable de se taire, maladroit maladif, il arrive même à se prendre les pieds dans ses propres pieds et il est loin d'être aussi séduisant que le Prince. Alors ce soir, uniquement ce soir, il sera une femme séduisante capable peut-être d'obtenir une unique et malheureuse danse, de s'approcher à quelques centimètres de son rêve et demain... Demain, il fera comme le reste de la population, il attendra l'annonce officielle des fiançailles du Prince Derek, chez lui et plus jamais, il ne mettra les pieds au palais pour autre chose que des rencontres solennelles, si son père souhaite sa présence. Il est temps qu'il passe à autre chose, il ne doit pas déranger le Prince avec ses sentiments indésirables. Sa place n'est pas, ne serait jamais, à ses côtés. C'est douloureux, mais, c'est la vérité. Il n'est personne.
- Tu as jusqu'à minuit Stiles !
- Je sais. Avant que mon père rentre et passe le relais à son collègue pour le reste du bal, je sais. Même si, ce n'est pas comme s'il fait réellement attention à ce que je sois bien dans ma chambre quand il rentre.
- Stiles.
- Oui... oui, je ne me plaint pas. Marraine la bonne fée, je vais à cette soirée de ce pas.
Lydia hoche la tête en souriant, ajuste son rouge à lèvre en attrapant son menton et Stiles se force à ne pas grimacé sous la force de la jeune femme. Elle range le tube dans une pochette argentée, la lui donne.
- En cas de besoin. Et tient mes clés de voiture, je te la prête pour ce soir, hors de question que tu y ailles dans ton tacot ! Tu es une femme raffinée cette nuit !
- Hey ! Roscoe est génial !
- Oui oui... Allez file !
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