Calendrier de l'Avent

# Eau #

- C'est quoi cette histoire ?

Stiles venait d'entrer en trombe au loft, la respiration haletante et les joues rouges. Les mains sur les hanches, il toisait l'un des lycans présent de ses yeux solaires. Peter simple spectateur de la furie de l'humain de la meute, était installé confortablement dans le canapé de son neveu, un sourire aux lèvres. Il adorait toujours les confrontation entre Derek et Stiles, tellement de tension sexuelle. A chaque fois, il en ressortait excité comme une puce.

- De quoi tu parles, Stiles ?

- Je parle de ton refus systématique de nous accompagner au lac !

- Hey ! Quelle sortie au lac ? Pourquoi je ne suis pas au courant ?

- Peut-être parce qu'on ne t'a pas invité Oncle Fétide ?

Derek grogne pour récupérer l'attention de Stiles, il bombe inconsciemment le torse. Il avait horreur que Stiles joue avec son oncle à s'envoyer des piques, c'était leur trucs les joutes verbales normalement. Enfin, l'humain parlait et il menaçait.

- Je n'irais pas Stiles.

- Mais pourquoi ? Tu n'as absolument rien de prévu ! On sait, on a vérifié avant de poser la date, il fera même beau et chaud !

- C'est toujours non, Stiles.

- Mais pourquoi Derek ! Donne-moi une raison valable ! Ce sera une journée sympa entre membres de la meute ! Ça s'annonce épique !

- Hors de question.

- Moi je veux bien y aller à la place de mon neveu.

Stiles braque son regard sur l'oncle, un sourcil relevé et Derek se demande s'il n'est pas en train de l'imiter avec ses bras croisés sur son torse fin. C'est plutôt sexy et flatteur.

- Non. Tu mets mal à l'aise toute la meute ! Je sais que tu adores ça, mais, Allison sera présente donc tu vas pouvoir t'envoyer en l'air avec Chris pendant des heures !

- Pardon ?

Derek tourne vivement la tête vers l'un des dernier membres de sa famille. Est-ce qu'il avait bien compris ? Peter ne bouge pas d'un pouce, seul son sourire s'agrandit, devient graveleux alors qu'il croise les jambes, les bras sur le dossier du canapé.

- Je peux savoir comment la petite fouine est au courant de ça ?

- Parce que c'est vrai ?

Il va se sentir mal, son oncle avec Chris ! Lui qui pensait que le chasseur avait meilleur goût.

- Baiser dans la ruelle du seul cinéma de Beacon Hills ce n'est pas être spécialement discret, tu sais.

Peter explose de rire, la tête en arrière et Derek a une furieuse envie de perdre la mémoire. D'oublier que cette conversation surréaliste n'ai jamais eu lieu. Il y a des choses qu'il aurait préféré ne jamais savoir comme la sexualité débridée de son oncle par exemple.

- Le spectacle t'a plut ?

- Qui aurait cru que Chris pouvait crier comme ça ?

D'accord. Ça, il va avoir du mal à passer au dessus. Stiles qui regarde Peter ET Chris s'envoyer en l'air est une donnée trop étrange et surtout énervante, pour qu'il puisse bien réagir maintenant.

- Stiles dégage. Je ne viendrais pas. Tu as eu ta réponse.

Et non, il ne fuit pas quand il part dans la cuisine, c'est un moyen comme un autre de mettre fin à une conversation, d'accord ?

De toute façon, aller au lac, c'est s'approcher trop près d'un plan d'eau. Un étang, c'est se baigner, prendre le risque de penser à ce jour-là, paralysé dans 3 mètres d'eau avec pour seul rocher, un humain qui se fatiguait lentement pour le maintenir à flot. C'est un cauchemar récurrent qu'il n'a pas encore réussi à évacuer. C'est une crise d'angoisse, quand ses repères disparaissent dans cette étendue bleue, mourir noyé, incapable de combattre pour sa survie.

- Dis-moi !

Derek se tourne vers l'humain qui l'a poursuivi, ses dents se serrent, ses poings s'enfoncent dans les poches de son jeans.

- Je n'ai absolument rien à te dire Stiles !

- Bien sur que si ! Tu crois que je n'ai pas remarqué ? Tu me penses donc si bête ?

- Remarqué quoi ?

- Que tu refuses de venir uniquement quand on parle d'aller au lac.

Comme un automatisme, une protection contre le monde, Derek croise les bras, fait ressortir ses biceps. Il essaie de paraître intimidant, de dissuader Stiles de continuer sur cette lancée.

- Qu'est-ce que tu essaies de me dire ?

- Que tu as peur Derek.

Rapide comme l'éclair, le lycan épingle Stiles contre le mur le plus proche, une main griffue sur sa hanche fine qui marque rapidement et l'autre autour du cou gracile parsemé de grains de beauté. Ses crocs a quelques centimètres de son visage.

- Je suis un Alpha ! Je n'ai peur de rien.

- Derek... ce n'est pas une faiblesse d'admettre que tu as peur, c'est avancer pour la canaliser !

- Tu ne sais rien !

Stiles attrape le visage lupin, caresse de ses pouces les pommettes pleines de poils rêches. Aucune peur dans ses gestes, juste de la tendresse. Malgré la menace sous-jacente, il ne tremble pas, supporte le poids du regard rouge du dominant. Sa voix est douce quand elle s'élève, pleine d'une sagesse qu'il cache.

- Bien sur que je sais Derek. Je suis humain, vous avez tendance à l'oublier, mais, je suis humain et vous êtes des loups-garous... Rien que maintenant, je pourrais être tremblant de peur, pourtant, ce n'est pas le cas. Parce que je me maîtrise, parce que j'ai confiance en toi.

- Tu...

- Tu vas venir avec nous demain, toute la journée, pique-nique tranquille avec tout le monde, une légère baignade et personne ne va te juger, d'accord ?

Stiles tire sur Derek, une légère pression à laquelle le lycan se soumet, une main sur sa nuque, l'autre sur son dos. Il l'enferme dans une douce, tendre étreinte.

- Crois en moi.

Derek redevient homme, inspire dans les cheveux de son humain, ses bras l'enlacent avec un plaisir non dissimulé.

- Toujours.